fugue

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20/07/06 23:30 

Vous avez vu au jt de 20h? 2 gamines qui veulent se rendre à Tokyo en stop et qui se font rattraper à la gare de Bruxelles? Elle voulaient faire comme dans ce manga nuisible "Nana". Au lieu de rêves de Shinjuku, c'était plutôt la réalité des trottoirs de Varsovie qui les attendaient. C'est horrible non?


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21/07/06 12:46 RE: fugue

Lorie et Jennifer, fugue sans visas vers le pays des Manga
Par trains et bateaux, les adolescentes de banlieue voulaient rallier le Japon, dont la culture les fascine. Elles ont été arrêtées en Pologne.

Par Patricia TOURANCHEAU
samedi 01 juillet 2006



Lorie et Jennifer, 16 ans toutes les deux, ont mis les bouts le 22 juin, pour un voyage au pays des Manga. Destination finale le Japon. «On aime tout, le mode de vie, la culture, le cinéma, la musique rock de Miyavi, les Manga, et puis pour nous, Tokyo, c'était en fait un Paris mais avec plein de Japonais, y sont plus beaux», explique Lorie à Libération. Depuis deux ans elles sont «à fond dedans», dévoreuses de BD ­ les 23 tomes de Naruto et les 18 de Peach Girl ­, connectées sur les blogs d'ados et les sites tels «Manga sanctuary» où on lit «konnéssé vous miyavi ????, kelkun le conné au moin ?» Miyavi, c'est le rocker nippon de leur coeur, 23 ans et belle gueule, mèches rouge et bleu. Dans le train pour l'Europe de l'Est, elles l'ont écouté en boucle sur leur MP3.

Barres de céréales. Elèves de 3e au collège de Viry-Châtillon (Essonne), elles ne comptent pas moisir à «l'école, ouais bof...», dit Lorie. Le brevet ? «Jennifer l'a passé, pas moi, pas envie». La seconde ? «On voulait faire BEP, moi petite enfance, elle prothèse dentaire.» Les passions : «On est fan de Manga, et de rock, Nirvana et Busted aussi. On est allé à des concerts de Madame Kay à Belle-Epine et aux Galeries Lafayettes parce que c'était gratuit, et puis voir Aqmé, du Métal.» Jennifer prend même des cours de japonais à Paris. «On a décidé de partir, y a un mois», avoue Lorie, fille d'un maître d'hôtel à l'Assemblée nationale et d'une fonctionnaire d'un ministère. «On a contacté des garçons belges par MSN pour acheter des billets d'avion mais on a pensé qu'il fallait un visa pour le Japon. Alors, on a changé. On a dit qu'on partirait par la Russie et la Corée. Et puis, on aurait pris un bateau.» Sans point de chute à l'arrivée. «On aurait vu sur place, en fonction déjà de si on y arrivait.» Les deux mineures, munies d'un passeport, n'imaginent même pas qu'il faut une autorisation de sortie de territoire des parents. «Ah bon ?» Encore moins des visas pour la Russie ou la Corée. Elles ont regardé des cartes de géographie, «tout bien préparé». Lorie n'a que cinquante euros, mais Jennifer a «plein d'économies» et d'argent piqué à sa mère. Elles emportent chacune un sac «avec trois tenues de rechange, jeans et Converses, des affaires de toilette, des livres de Manga, un MP3, un téléphone portable et trois paquets de barres de céréales».

Jeudi de la semaine dernière, Lorie fait croire à ses parents qu'elle dort chez Jennifer à Paray-Vieille-Poste et vice versa. Elles laissent toutes deux une lettre d'adieu cachée dans leurs cartables : «Je suis mal dans ma peau, je suis un poids pour vous, je veux partir à l'aventure.» Elles prennent le train gare du Nord à Paris pour Liège (Belgique). «Après, on prenait les billets de gare en gare. A Liège, le billet pour Berlin. A Berlin, vendredi, celui pour Varsovie. Là, on a fait plusieurs gares de Pologne pour trouver la bonne. On a dormi dans une gare, on se débrouillait, on rechargeait nos batteries de portable à des prises dans les toilettes, on mangeait nos barres de céréales, on envoyait des SMS à nos amis du collège.» Elles ont fait «des tas de rencontres super dans le train avec des Tunisiens, des Français, des Polonais et des Américains qui voyageaient».

Les parents réalisent samedi la disparition des filles et la déclarent à la PJ de Versailles. Le père de Lorie l'appelle sur son mobile : «J'ai eu une communication très brève avec elle, où elle dit le minimum, "oui, non" et répond qu'elle est "à côté, pas loin".» Il trouve trace sur l'ordinateur des «deux Belges pressentis pour acheter des billets». Les enquêteurs les identifient, les questionnent et comprennent alors l'intention des deux mineures, «aller vers l'Est, à Varsovie». Ils les pistent par les textos adressés à leurs amis, vérifient les horaires de trains, envoient le «signalement et l'identité» des fugueuses aux attachés de sécurité français à Bruxelles, Varsovie, Moscou et même à Tokyo.

«Dans le caca». Ils redoutent un kidnapping. Le commissaire de permanence à la PJ de Versailles «essaie de les joindre par portable, ça ne marche pas». Elles font les mortes. Il «échange donc des SMS» avec elles. Selon Lorie, le flic écrit qu'il «a été contacté par nos parents qui s'inquiètent». Un policier : «On comprend qu'elles ont un peu peur, on explique qu'il faut un visa pour la Biélorussie.» Jennifer et Lorie tombent de haut : «On ne le savait pas, on n'a pas compris qu'on pourrait pas p asser en Russie. Avant en Belgique, en Allemagne et en Pologne, ils avaient juste regardé nos passeports.» Elles envoient un SMS au commissaire : «On est dans le caca.»

En effet, à 18 h 30, dimanche, à Terespol, les gardes frontières polonais les ont arrêtées. Au bout de 2 000 kilomètres. Fini le voyage à travers le monde, retour au virtuel à la maison. Lorie : «C'était une aventure mais c'est dangereux.»

http://www.liberation.fr/page.php?Article=394779

© Libération

Merci Panda. ;)



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21/07/06 14:57 RE: fugue

>> Fini le voyage à travers le monde, retour au virtuel à la maison.

L'aurait mieux valu écrire "Fini la course au virtuel à travers le monde, retour au monde réel à la maison."

Voila ce qui arrive quand on ne fait plus la différence...



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30/07/06 06:23 RE: fugue

Ouais, folle jeunesse décomplexée.


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