Après le kung-fu-culinaire avec Opération Scorpio ou Shogun & Little Kitchen, après la comédie-culinaire avec God Of Cookery ou Le Festin Chinois, voilà Magic Kitchen, la romance-culinaire !
Tout ceci ressemble (trop) fortement à la série New Yorkaise Sex and the City. Sammi Cheng Sau-Man prend le rôle de Sarah J. Parker et nous décrit via une voix off un peu trop présente les aléas de sa vie amoureuse de pauvre jeune femme belle et riche style : "Mon Dieu, mais lequel vais-je choisir ?..."
Le film penche donc entre défi professionnel et défi amoureux que se lance Sammi durant l'histoire. On assiste donc à l'évolution des talents culinaires de cette jeune chef partant de la préparation irréprochable mais sans âme des recettes de sa mère, jusqu'à son aspiration à un peu plus....Grâce à son assistant (qui a le béguin pour elle, évidemment), elle va en effet s'engager sur la voie de son épanouissement personnel et intérieur. Epanouissement, qu'elle ne pourra atteindre qu'avec l'amour. Cette partie du récit est relativement intéressante mais manquent cruellement d'équilibre en face d'une romance trop banale, n'introduisant q'une nouvelle esthétique, apparement en vogue à Hong-Kong, à savoir des jeunes gens beaux et dynamiques ne fréquentant que des bars ultra-branchés et dont les frasques amoureuses représentent pour eux leur plus grand souci dans la vie. Même Anthony Wong Chau-Sang, dans son petit rôle, paraît lifté !
L'objectivité me fait sans doute défaut, car ce film est à mon avis plus destiné à une classe de jeunes femmes aisées et célibataires, à l'instar des héroïnes du film ; tout comme depuis 10 ans, aux Etats-Unis à travers des sitcoms comme Sex & the City, Friends... Cependant mettez ça à la mode HK en parallèle d'un tournoi de cuisine (qui n'invente pas grand chose d'ailleurs), et tout s'effondre.
Andy Lau Tak-Wah, Sammi Cheng ainsi que Nicola Cheung Sun-Yu sont très bons. Mais Jerry Yen (ancien membre d'un boyz band taïwanais), même après doublage, reste très en-dessous. Pareil pour Maggie Q, mais qui elle rattrape le tout par son incroyable beauté et sa prestance indéniable.
La réalisation accompagne au mieux cette ambiance "hype" tout le long. Quant à la musique, le petit air de sax sur fond jazzy rapelle étrangement le générique de la série SITC. On peut noter également une chanson française durant certaines scènes de romance du film...tout ce qu'il y a de plus à la mode, en somme.
On sent l'envie qu'à Hong Kong de lorgner à l'étranger pour faire revivre son cinéma (le 7éme art sud-coréen se porte plus que bien grâce à ce système, après tout), mais j'ai envie de dire que "tout n'est pas adaptable". Sans faire de comparaisons hasardeuses, essayez de mettre Brad Pitt, Jennifer Lopez et un Bill Muray à la place de Andy Lau, Gigi Leung Wing-Kei et Lau Ching-Wan dans Fat Choi Spirit, et vous obtiendrez à peu prés le même effet à l'envers que vous procure Magic Kitchen....
En Bref, je conseille (et encore, avec précaution) ce Magic Kitchen aux femmes pouvant se reconnaître dans la vie assez superficielles de ces jeunes Hong-Kongaises...les autres, passez votre chemin.
Une comédie romantique du nouvel An chinois, ça sent (qui a dit "pue"?) bon le romantisme naiseux, le happy-end de circonstance, les bons sentiments à chaque coin de pellicule, les beaux acteurs et les belles actrices. Ici la jaquette le confirme clairement, Sammi Cheng est l'Actrice de comédie romantique par excellence, Jerry Yen est un beau gosse tout à fait convenable, Andy Lau et Maggie Q complétant à merveille ce casting de charme. Aucune surprise non plus dès le début du film, tout est assez convenu, la pauvre Sammie revoit son ex (Andy Lau) et hésite entre le revoir et tenter sa chance avec son bel assistant (Jerry Yen).
On continue sur un rythme assez enjoué, avec une mise en scène bien propre sur elle, en ajoutant des caméos pour maintenir l'intérêt du spectateur, et on se dirige tout droit vers une énième comédie romantique du nouvel An, qui sera difficile de distinguer des autres dans quelques années. Sauf que cette fois-ci, il y a une tentative de faire autre chose qu'un bête produit préparé en trois semaines. Lee Chi-Ngai n'est pas un Yes-Man de plus, mais a pleinement participé au succès du studio UFO, en signant et co-réalisant certains de leurs meilleurs films. De plus, au lieu de prendre un concept bien rodé comme base de scénario, le film tire son histoire d'un roman, ce qui lui donne immédiamment plus de densité.
On peut alors être un peu surpris de voir que tous les personnages ne sont pas blancs ou noirs, que l'histoire se complèxifie un peu, que le film devient assez (trop) bavard. Si on peut louer l'intentation, le résultat n'est hélas pas à la hauteur des ambitions. Le dernier tiers est assez mou, et surtout se conclue de manière bien trop caricaturale, contrastant ainsi avec l'élévation des débats qui avait précédé. C'est d'autant plus dommage que la musique et la photographie étaient de qualité, et que Lee Chi-Ngai arrivait même à donner un peu d'ambiance et d'émotion à ces histoires d'amours. Le casting de beaux gosses et belles femmes ne pénalise d'ailleurs pas le film, mais ne fait pas de miracles non plus.
Magic Kitchen sort donc du moule des comédies romantiques du Nouvel An, mais sans pour autant réussir pleinement son coup. Il se retrouve dans un no man's land, tiraillé entre ses ambitions d'avoir un fond moins convenu que d'habitude, et les impératifs commerciaux de rigueur. Espérons que ce n'est qu'un début et que les producteurs auront désormais des ambitions un peu plus élevés pour débuter l'année 2005.