On va se boire un verre au 88 ?
Le 88, ça pourrait être le nom d'une boîte de nuit, d'un café, d'un ciné. Là, c'est une date, 1988, celle de ce film daté au carbone 14. La nouvelle vague s'intensifie déjà bien comme il faut avant de pétarader dans les 90's, en sachant qu'elle va s'applatir comme une merde après la rétrocession. Ca n'était pas une vue de l'esprit. Preuve en est qu'aujourd'hui Tsui Hark rejoint Dante Lam et Chen Kaige pour nourrir l'effort de guerre chinois et "
célébrer" la bataille du réservoir de Chosin (ah tiens, j'ai vomi). Désormais, les blockbuster "mainland" défilent à la vitesse d'une mitrailleuse en action. Un film, une balle, sans romantisme aucun ni vent dans les cheveux (y'a des casques) ni même autre grand sentiment que celui nécessitant le drapeau rouge pour essuyer ses larmes. Ca défouraille et ça pleure aussi dans My Heart is That Eternal Rose, mais pour Joey Wong, sacré nom ! Pas pour cet uniforme pourtant rejetté par Tsui Hark dans ABT3 ! L'égérie Joy Wong, elle, traverse le film tel un fantasme - un fantôme. Elle chante, rend les hommes fous et fait tourner le monde.
Si la trame en elle-même est des plus classiques, le personnage joué par Tony Leung CW l'est beaucoup moins. Electron libre au milieu de personnages stéréotypés, il nuance le propos, les points de vue et tendrait même à faire tourner le monde comme ça plutôt que comme ça. Il apporte un vent de fraîcheur à un cahier des charges certes agréable, mais convenu. Sa scène du baiser est désarmante au possible.
Le traitement est globalement carré et très beau. Les plans que nous offrent le BR Spectrum valent le détour. Surtout ceux autour du bad guy, c'est surprenant. Chacune de ses apparitions fait preuve d'une imagination notable. BR qui a la bonne idée, aussi, de nous proposer le doc In The Mood for Doyle dans ses bonus. Cette sortie coincide joliment avec la ressortie technique de In The Mood for Love au ciné (pasque Christopher Doyle, tout ça). Je disgresse : je reste fasciné par cette scène de danse joyeuse non utilisée dans ITMFL parce que, justement, elle l'était trop (https://www.youtube.com/watch?v=szvRRy8Lkz4). On a un vrai sujet de film, là : celui d'acteurs riant et s'éclatant dans la vraie vie entre deux scènes de film mélancoliques et belles, mais peut-être un poil trop tristounes à l'usure.
Un polar visuellement soigné, classique mais indémodable
My Heart is that Eternal Rose confirme la belle polyvalence des polars HK d'époque. Si John Woo n'a pas encore atteint la superbe d'un
The Killer pour son romantisme, Patrick Tam marche déjà sur ses plates bandes en confectionnant une histoire sur des retrouvailles épiques entre deux tourtereaux six ans après la mort accidentelle d'un policier. Toute l'essence du cinéma romanesque de John Woo est là, Patrick Tam usant d'artifices visuels et sonores sentant bon le miel, et privilégie les rapports humains très forts autour des personnages de Kenny Bee, Joey Wong et Tony Leung CW, formant une bande que n'aurait pas renié une fois de plus John Woo pour ses films plus masculins,
Just Heroes en tête. La comparaison s'arrête là puisque
My Heart is that Eternal Rose est un métrage tout sauf sexiste, Joey Wong étant l'une des vedettes d'HongKong de l'époque, ici particulièrement bien employée dans son rôle de femme hésitante aux côtés d'un Kenny Bee charismatique (l'alter ego d'un Danny Lee de la belle époque polar) et d'un Tony Leung CW à la gueule d'ange. Ce dernier n'atteint pas la superbe qu'on lui connaît depuis plusieurs années, mais son rôle à contre emploie lui vaut quelques honneurs bien mérités.
A la fois polar stylisé et ballade romanesque, Patrick Tam soigne tous les aspects de son oeuvre : à la fois nostalgique et rappelant les belles heures de la jeunesse avec son introduction rock'n roll affirmée, ses combats de lancés de choppes de bière, ses paries d'argent et son ton plus grave au fur et à mesure que le film avance, toute l'essence du polar -mainstream- est là. La plus-value concerne en revanche son visuel particulièrement travaillé, et l'on doit sa belle réussite technique à Christopher Doyle aussi inspiré que "débutant" dans le milieu. Les film propose d'ailleurs trois tons bien différents : la photographie très lumineuse du premier quart d'heure laisse place à de l'expérimentation pure et simple de la couleur (dominante bleu et rouge) pour finalement tomber dans la simplicité lors des scènes d'action coordonnées avec David Chung, où la caméra semble éviter la recherche formelle pour s'attarder sur l'action brute. Les gunfights n'atteignent pas la superbe d'un John Woo de la même époque mais sont suffisamment nerveux pour combler les amateurs de genre, Patrick Tam n'hésitant pas non plus à verser dans le gore, Tony Leung s'en souviendra encore au cours d'une séquence de torture bien gratinée. My Heart is that Eternal Rose n'a peut-être pas une personnalité très affirmée mais démontre combien le polar HK de la fin des années 80 avait une certaine valeur intrinsèque, et si Patrick Tam mettra presque 20 ans à revenir sur le devant de la scène, il possédait peut-être à cette époque l'un des polars romantiques les plus intéressants qui soit. Joey Wong au micro, aurait presque les faux airs inoubliables d'une Sally Yeh de The Killer...
Il est fort dommage que ce hero movie à l'ancienne se soit fait éclipser par les succès du tandem John Woo/Tsui Hark. Car "My heart is that eternal rose", avec son lyrisme, ses arrêts sur images et son gunfight final prodigieux n'ayant rien à envier à un "The Killer" - sorti un peu plus tard ; sa photographie bleutée en intérieur signée Christopher Doyle - alors au début de sa carrière - annonçant les productions Milkyway futures, et la présence de Leung Chiu-Wai dans l'un de ses premiers grands rôles ; à tout d'un film fédérateur. Il est en tout cas la plus grande réussite de Patrick Tam depuis "The Sword".
Killer's Blues
Il n'est pas étonnant de savoir que "My heart…" ait été le dernier film de Patrick Tam avant que ce dernier ne mette sa carrière artistique entre parenthèses pour près de dix-sept ans. Bien qu'étant un polar efficace, son sujet et sa réalisation n'ont finalement pas grand-chose à voir avec les véritables motivations de son réalisateur. Genre populaire à l'époque, Tam recourt à tous les effets stylistiques typiques de l'époque, depuis le scénario – classique – jusque dans certains visuels (arrêts sur image, ralentis, etc). En revanche, cadrages et expérimentations sur les couleurs sont proches de zéro et les thématiques sous-jacents, notamment la diversité culturelle, à peine abordée.
Ce compromis purement commercial aboutit au film le plus abordable de Tam; et son efficace mise en images fait des merveilles. Christopher Doyle (remplacé par David Chung pour la fusillade et les scènes sur les quais) délivre une belle lumière, bien que moins aboutie que sur "Burning Snow". Le fait que el tournage ait commencé sans que le scénario n'ait été terminé se ressent pas du tout. La fin n'est moins inspiré par les films de John Woo de la même époque, que du cinéma américain de Sam Peckinpah et influencera – à son tour – le cinéma de Johnnie To à venir.
Pour l'anecdote, Tam avait prévu de terminer son film sur la mort d'un des personnages, avant que le producteur n'exige al fin actuelle pour "plus d'optimisme".
Définitivement un "must-see" pour tout amoureux du polar made in Hong Kong; mais contraire à l'éthique de son réalisateur.
bon film oldschool à la john WOO, le mélo et le polar se mélangent pas trop mal. bonne réalisation, un peu frustrante des fois (un montage pas toujours top, des gunfights peu développés mais des beaux plans aussi). le scénario n'est pas très original, ni très malin ou très fin mais pour ce type de film il est correct.
Entre film d'auteur et l' Heroic bloodshed Pur Jus...
Rythme etrange et poétique explosé par un final des plus catharsistique...un film assez beau en somme....
Ce film m'a troué le cul !
Heroic Bloodshield typique du cinéma Hong Kongais de la fin des années 80, ce film est la quintessence du genre. Drame, violence, sentiments amoureux, séparations et retours, tous les éléments pour une véritable odyssée sanglante sont réunis.
La caméra sublime ses personnages, surtout Joey wong qui navigue dans une lumière céleste rouge et bleue ( la scène de la chanson semble sortie d'un rêve) et capture l'essence des moments durs, comme doux: une étreinte passionnée, un regard mélancolique, ou un revolver dégainé qui crache le feu de la mort autour de nos héros.
Nostalgique et intense, My Heart Is That Eternal Rose est un film noir et un indispensable du cinéma de HK.
100 fois plus passionnant que les récentes prod Milky Way, ce film fait partie de la crème des films HK de son époque. Tant sur le fonds que la forme. On y découvre entre autre les fameux "ralentis accélérés" de Chris DOYLE, qui feront la renommée de Chungking Express. D'ailleurs, à la même époque, WONG Kar Wai sortait son "As tears go by", quasiment aussi réussit. Merci Mei Ah pour cette essentielle (bien que tardive) réédition.
Eternal Heroes.
"Hero movie" baignant dans une atmosphère nostalgique MHITER est sans conteste une réuissite majeure du genre et, à l'instar des classiques de John Woo (pour citer les plus célebres), un joyau de romantisme échevelé parcouru d'électrisants éclairs de violence graphique (bien qu'à certains moments on soit à 2 doigts du sordide, voir les scènes avec Gordon Liu).
Une des principales caractéristiques du film de Patrick -The sword- Tam est sa confection quasi "arty" qui rend d'autant plus mémorable ce "hero movie" au scénario relativement archétypal.
Bref, visuellement c'est plus que chiadé (même si légèrement daté sur certains aspects), on sent que Chris Doyle expériemente certains effets qui seront sa marque de fabrique sur Chungking express et autres films de WKW période 90's.
D'ailleurs il est amusant de comparer MHITER à As tears go by de Wong Kar-Wai. Sortis durant la même période, les 2 films partagent (visuellement parlant) pas mal de points communs, bien que la photo de As tears... soit signée Andrew Lau.
Une des autres qualités du film est de laisser le temps à ses personnages d'exister, Patrick Tam prend le temps d'installer un triangle amoureux plutôt touchant car porté par d'excellents interprètes (bien que leur jeu soit outré comme dans tout "hero movie"...Mais, franchement, ça passe comme une lettre à la poste), ainsi Tony Leung Chiu-Wai y trouve un des ses premiers grands rôles. Fragile, déchirante et pétrie d'humanité, sa performance décuple l'impact émotionnel du film...Comment ne pas être ému lors du "baiser volé" a Joey Wong, amour qu'il ne pourra jamais avoir, devant l'amant de cette dernière (Kenny Bee, impeccable en porte-flingue tragique) ?
Bref, du côté des héros le bilan est plus que positif...Il en est de même concernant les "bad-guys". D'un côté on à un Michael Chan monstueusement charismatique dans le rôle du "big boss", de l'autre on à un Gordon Liu on ne peut plus surprenant dans la peau d'un homme de main sadique et violeur à ses heures perdues (!).
Il est impossible de parler de MHITER sans évoquer la fusillade finale dont la mise en place opératique est digne d'un grand western spaghetti. Intense, sanglant, tragique et réalisé avec style (voir les nombreux arrêts sur images et autres effets de montage), ce gunfight bref mais noirissime laisse sur le carreau. Si l'on met de côté les films de John Woo et le final de Octb, il s'agit d'une des plus belles fusillades vues dans un film HK.
Vous aurez donc compris que My heart is that eternal rose est un excellent polar tragique, alternant avec grâce ambiance romantique et réglements de comptes pas piqués des hannetons...Le tout porté par des acteurs parfaits dans leur rôle.
Découvrir des perles comme celui-ci où Lover's tear dans la même semaine me fait dire que cette année 2006 est vraiment pauvre en ce qui concerne le cinéma hong-kongais.
Triades, Killer et love story
Un passage à tabac se passe mal,la victime succombe et le héros doit fuir Hong Kong,la victime était le fils d'un parrain.Le père de sa petite amie et également son associé se retrouve enlevé,la jeune femme vendra son corps pour liberer son pere tout en cachant la vérité au héros qui a fui pour Les Philippines.
Evidemment la vengeance est le nerf du film pour justifier l'amour des personnages principaux, les scenes de gunfights sont excellentes,Gordon Liu joue meme un bad guy sadique en bonus. Tres conseiller un film proche du style de "A war named desire"