« - Dans la famille Geiger je voudrais le père. »
« - J’ai pas, pioche. »
« - SCRUNTCH !! BONNE PIOCHE!! »
La mise en scène est chiadée, les scènes gores bien dégueulasses et le tout
joyeusement sadique, des ingrédients garantissant au spectateur une bonne
toile largement au-dessus de la vague actuelle de films d’horreur. Quelque
chose tire pourtant l’ensemble vers le bas, un quelque chose proche des «
quelques chose » ayant déjà freiné « Dawn of the dead – the remake », « The
Descent » et autre « Silent Hill » même si la colline du jour reste
autrement plus bruyante que cette dernière, sans bouche mais équipée d’yeux
tout autant. Trop de cinéphilie ? Trop de références ? Trop de vécu ciné et
pas assez de « vrai » ? Pas assez d’humour ? Oui, tout ceci à la fois et sur
plusieurs points : la BO du groupe Tomandandy est ultra référencée, elle passe des
violons de James Horner - une musique d’attente stressante déjà bien pillée ailleurs -
au tintouin aigu du banjo de Silent Hill - trop reconnaissable - pour
s’en sortir plutôt bien en recyclant les percutions et guitares
carpenteriennes sur certaines annonces musclées à la "Ghost of mars", cools
et passe-partout. La mise en scène oscille entre le classique US des Steven
Spielberg / John Carpenter et les élans bourrins clippesques récents à la
Zack Snyder, le tout dans un joli scope évinçant le malsain d’un bon vieux
Craven sale et fauché. Le film bascule qui plus est un peu trop vite dans le
revanchard, le « calvaire » n’est pas suffisamment développé pour que nous
partagions cette envie de massacre, les personnages ne semblant pas si
traumatisés que ça par ce qui leur arrive, d’autant que leur capacité à
gâcher bêtement leurs munitions les rend carrément antipathiques de bêtise
et que ce fameux viol est tellement flou qu’on en vient à se demander s’il a
réellement lieu. Ajoutons à cela un final aux limites du niaiseux
franchissant sans peine celles de l’ultra prévisible et nous obtenons une
relative déception, relative grâce aux coups de pioches dans la tronche et à
ce village fantôme, franchement mémorables.
Donc non, ce remake n’arrive pas au genou de ses références « Délivrance »
et « Chiens de paille » ni ne se hisse au niveau de l’original, des films
autrement plus dérangeants que ce ride au final inoffensif et même à ce
point impersonnel qu’on lui préfèrera le film bancal mais sincère Furya. Enfin et
pour finir, ce type d’histoire ayant été largement exploité auparavant on se tournera plus volontiers vers des abordages plus décalés comme « Détour mortel »
ou l’épisode "Faux frères siamois" de la saison 2 de X-files qui, lui, avait bel et bien
exploité à fond le final avorté par Aja (cf. interview dans le dernier Mad). Par
Jupiter !!
>En ce moment, il y en a plein dans le genre qui sortent: 9 aout: wolf creek. C'est bien ça?
Oui c'est ça, un film dont on entend parler depuis un bout de temps - il date de 2004 quand même - et qui, semble t'il, reprend les mêmes codes. On verra bien...
Wolf creek est vraiment sympa mais différent de la colline, le film se veut réaliste, donc l'exposition du début est assez longue mais on accroche aux perso, réaliste, pas de djeuns trop con quoi :-) l'ambiance est assez poisseuse, le cadre sympa (l'Australie avec son habitant au km²). Sur grand écran ça devrait le faire ;-)