La Tourneuse de Pages est un film lisse qui, loin de vouloir perdre le spectateur à l'aide de quelconques artifices mille fois employés, préfère jouer, jusqu'à la conclusion convenue, d'une relation ambiguë, non pas à deux mais à trois, où sadisme délicat et gestes maladroits ne font que cacher une absence totale de sentiments.
Si l'ambiance a quelque chose de chabrolien, la concrétisation de cette vengeance à laquelle il est finalement peu aisé de trouver un quelconque sens a de quoi surprendre dans la manière dont elle est présentée. Ce sont finalement les maladresses du récit qui séduisent, un petit peu comme le baiser maladroit, et finalement tout aussi froid que le film, de la tourneuse à celle qui a brisé ses rêves une dizaine d'années plus tôt.