Autant l'histoire du tout numerique me parait intéressante, pour l'idée de l'échéance réduite entre les différente étapes de post production et tout, mais toute la derniere partie me semble etre qu'un ramassis de conneries, ou si c'est vraiment ca l'avenir ben je vais bien profiter du ciné pour le moment (tant qu'on est encore presque libre de voir ce qu'on veut) et j'arrêterai quand ca me gonflera. deja cet article me gonfle, c'est mal barré. Comme disait Francois dans son article sur Paris-Cinema, on va bientot dire "c'etait mieux avant" ; m*rde, chuis trop jeune pour ces conneries.
Rien dans cet article n'est vraiment surprenant. Que les films soient diffusés par satellite ou pas, on va clairement vers un cinéma "tout numérique". Et c'est assez catastrophique... On se rend compte que les films vont, plus que jamais, s'uniformiser dans les 20 années à venir...
On peut déjà le constater en regardant les sorties, en écoutant des auteurs qui tirent le signal d'alarme (Hong Sang-Soo qui prévient que les budgets se réduisent tellement qu'il n'aura bientôt plus assez pour tourner en 35mm et devra passer au numérique), en constatant la hausse incroyable de scéances de test aux USA (pour modifier éventuellement le montage) tout comme chez nous (pour mieux cibler le spectateur moyen), ...
Restera-t-il une place pour le cinéma d'auteur ? Je ne parle pas de films tels que Un Long Dimanche de Fiançailles mais de vrais films d'auteur.
Quant aux acteurs "numériques", on y arrivera clairement... C'était déjà le cas dans certaines scènes de Matrix 2 et 3, de Terminator 3 et de plusieurs autres films... Même 2 soeurs a une scène où la belle-mère est incrustée, en images de synthèse.
Le cinéma va, plus que jamais, vivre de grosses mutations, que ce soit dans la réalisation, la post-production ou la distribution.
Je pense, sérieusement, que le cinéma tel que nous le connaissons est - à moyen terme - condamné.
Le progrès a ses avantages, il ne faut pas tout voir en noir ou en blanc comme toujours. Faire du numérique a permis de bien belles choses, mais va aussi entraîner des problèmes. D'un côté on va avoir les gens qui feront du numérique quand ils en auront besoin, pour faire ce qu'on ne peut pas faire sans, et de l'autre, on aura ceux qui feront du numérique pour des questions de rentabilité: film moins cher à tourner, acteurs numériques moins chers à payer, etc... etc... Le pognon va encore mettre un sacré merdier dans cette histoire. Le cinéma est autant un business qu'un art, cela a toujours été le cas et cela le sera de plus en plus maintenant que la production a été nivelée par les méthodes de marketing US.
Je ne dis pas que le numerique est mal ; que la chaine de production soit d'un bout a l'autre en numerique ne me gene pas particulierement, si ca permet de simplifier et meme rentabiliser. Ce qui je trouve con, c'est quand je lis "numeriser brad pitt" (ca existe deja : Polar Express avec Tom Hanks) ; en gros les mecs utiliseront l'image d'un acteur sans le faire jouer ; ou alors avec ses capteurs partout et ensuite numérisé (en gros ils peuvent prendre qqun d'autre), ils pourront aussi numeriser la voix, a partir de celle de quelqu'un d'autre (ca existe aussi : Fourmiz), tout ca en payant l'acteur au meme tarif mais sans le faire jouer (enfin pour Fourmiz, c'etait plus honnete, l'intéressé n'était pas au courant, c'était une surprise et il n'a pas été payé pour). Comme tu dis Francois, les effets numeriques sont utiles quand on peut pas faire autrement, ca ne me gene pas que JP Jeunet ait eu à se retaper tout le ciel d'Amelie Poulain pour qu'on voit pas la grisaille parisienne (le temps ne se commande pas), mais remplacer un acteur par sa copie conforme dans la totalité d'un métrage, ca me depasse.
Il y a aussi d'autres techniques bien moins honéreuses et qui ont fait leurs preuves: regardez sur Pearl Harbor par exemple, Ben Affleck a été remplacé pendant tout le film par une courgette! Tout le monde n'y a vu que du feu. Et c'est bio en plus.
Oui, c'est certain. On peut même dire que le numérique permet de découvrir des talents. Aujourd'hui, n'importe qui peut, avec un camescope miniDV, mettre en scène son propre court-métrage et le présenter facilement sur des supports peu onéreux.
Mais le problème n'est pas là. Le problème est que la mutation que vit le cinéma tend à l'homogénisation des productions. On va de plus en plus vers un cinéma unique, uniformisé, formaté pour plaire au plus grand nombre. On cible déjà dans le contenu et dans les moyens mis en oeuvres lors de la promotion. Maintenant, on s'apperçoit que le numérique ouvre de nouvelles perspectives. Certaines sont positives, c'est certain. D'autres mettent en revanche le cinéma tel que nous le connaissons en grand danger. Cela dépend du point de vue, bien entendu. Mais, pour ma part, je ne suis pas ravi de voir qu'il sera encore plus aisé de distribuer massivement et à moindre coût les gros blockbusters à 150 millions de $. Je ne suis pas ravi de lire dans l'article que le temps de post-production est réduit à l'extrême et que le temps nécessaire à développer les jeux-vidéos du film soit réduit d'autant. Je ne suis pas ravi de constater qu'il sera, plus que jamais, facile pour ceux qui en auront les moyens d'inonder le monde entier de leur super-méga-production tandis que les autres, ceux qui se seront justement aujourd'hui tourné vers le numérique faute de moyen, seront noyé dans la masse de ces films.
Les gens n'ont déjà pas grand chose à faire d'auteurs tels que Hou Hsiao Hsien, Hong Sang Soo ou même Tsui Hark (il suffit de voir les chiffres à Hong Kong pour son dernier film par rapport à des merveilles telles que Les 4 Fantastiques ou autres films du genre). Alors, demain...
Il est difficile de prédire ce qui se passera exactement. On ne peut que conjecturer. Mais, pour l'instant, je ne vois pour ma part rien de bien réjouissant.
Je suis d'accord avec Aurélien, on est dans une logique de producticien, pas de créateur. Il est nécessaire de gérer les coûts et de veiller à la rentabilité des films, bien sûr, mais pour moi la meilleure façon de rendre un film très rentable, c'est d'en faire un bon. Ca devrait TOUJOURS partir de là, et pas de considérations marketing / distribution qui devraient venir après, dans un second temps. Là c'est l'inverse, et la première étape est même presque évincée, il suffit de voir la politique de remake/suite/adaptations qu'on nous sert depuis quelques années.
Quand on voit que le budjet meme d'un film est un produit marketing. Je me rappelle encore dans le "making of" de Titanic James Cameron en train de planter fierement son "on demandait toutes les semaines une ralonge à la fox tellement le film a couté cher" alors qu'il devrait avoir honte de gaspiller un argent qui n'est pas contractuel et qui aurait coulé son producteur si le film n'avait pas marché. (jcrois d'ailleurs en avoir parlé deja dans un autre sujet)
Comme dit Francois, un film qui marche devrait etre un bon film ; et un bon film devrait marcher ; faire marcher une daube grâce a la pub et non grace au contenu, c'est plutot aberrant.
C'est exactement cela ! Aujourd'hui, on ne part pas d'une idée originale ou de la volonté de réaliser une oeuvre avec un point de vue particulier... On part de la volonté de faire un film qui rapporte de l'argent.
Ainsi, on ne choisit pas un scénario puis un réalisateur et ainsi de suite... On choisit une licence, des producteurs, un budget et, seulement après, bien après, on choisit un scénariste, un réalisateur, des acteurs (à la mode surtout !) et on mise tout le reste sur la magie de la publicité. Je caricature mais on n'en est pas loin.
Un exemple ? Ca rejoint justement le propos de Gilles : on nous annonce fièrement que Spiderman 3 sera le film le plus cher de tous les temps avec un budget de 250 millions de $ ! Ah, bah, ça, c'est une bonne nouvelle... Et c'est évidemment hyper intéressant pour le public ! Ainsi, il ne sait pas quels seront les nouveaux acteurs, il ne sait pas quel est le scénario, il ne sait pas si ce sera original, mais il sait que ce film coûtera près de 2 milliards de francs ! Ce n'est pas se moquer du monde ? C'en est indécent ! Etre fier de claquer autant d'argent (je vous épargne les considérations relatives aux petits enfants qui meurent de faim et aux réalisateurs qui ne seront jamais distribués, hein...) et en faire un outil publicitaire...
Navrant.
...
Et encore, s'il y avait une chance pour que ce soit l'un des meilleurs films de tous les temps... Pfff... Allez, je vais me revoir Locataires, tiens. Tourné un budget ridicule, quelques milliers d'entrées seulement en Corée, mais un beau film au moins.
Mais c'est pas nouveau de vouloir faire un produit au lieu d'une oeuvre, cela date d'avant les avancées du numerique. c'est la grande question le cinéma est il un divertissement??
L'uniformisation du cinéma? pareil que la musique ou meme la télévision, je pense que si la demande est encore présente, le cinéma d'auteur continuera d'exister en parallele. Mais j'aime pas cette séparation gros films pop-corn et auteurs..trop réductrice a mon gout.
c comme pour la musique, il y a la soupe (hum...les twins par exemple?? )et il y a le reste.
au cinéma il y a encore une quantité de films énormes qui sont d'abord des oeuvres d'artistes et non juste des produits formatés. personne ne vous oblige à aller voir la dernière bouse hollywoodienne, maintenant si les gens vont voir ça en majorité et ben c'est en quelques sorte la démocratie. le point positif c'est qu'un film ne coute plus trop cher du moment que l'on tourne pas en pellicule, ça ouvre les portes à pleins d'artistes, pour moi cela s'inscrit dans une tendance générale inhérente à nos sociétés (capitalistes). les producteurs se contentent de donner au peuple ce qu'il veut, comme à la télé. et il ya encore un marché pour différentes sensibilité heureusement.
Oui, c'est certain, personne n'est là pour interdire d'aller voir un film d'auteur par exemple. Le problème n'est pas là. Le problème, c'est cette uniformisation extrême et la volonté de plus en plus forte de faire des films qui rapportent. (Cf. les exemples plus haut.)
Personne ne m'interdira d'aller voir le prochain Hong Sang-soo... Mais y en aura-t-il un prochain ? *Là* est le problème. De moins en moins d'argent pour les films d'auteurs (ou même, de manière générale, pour les films qui n'auront pas à coup sur une large audiance).
250 millions de $ pour Spiderman 3 et pas un sou pour Hou Hsiao Hsien ? C'est assez dingue de l'entendre dire qu'il a renoncé à co-réaliser Three Times avec son assistante réalisateur (si je me souviens bien) et un autre réal' juste parce qu'il allait perdre 10000 $.
Bientôt, ils tourneront en numérique... Et après ? Ils n'auront même plus de quoi se payer les cassettes DV ? Et les acteurs, et les techniciens, etc...
Non, le problèm est réel et c'est celui évoqué plus haut. On devrait avant tout miser sur la qualité d'un film. Ca marche très bien comme ça. Et des exemples, il y en a plein.
Des films qui ont bien marché, sans promo, y'en a pas mal : ne serait-ce que Printemps Eté Automne Hiver, ou encore In the Mood for Love...
Et je ne crois pas qu'Amélie Poulain visait autant d'entrées qu'il n'en a fait.
Tiens d'ailleurs, quand on voit que Im Kwon Taek n'est pas sûr de pouvoir réaliser son 100ème film, sous pretexte que les producteurs ne veulent pas investir dans un film ou il n'y a pas d'acteurs connu...
in the mood for love a eu de la promo non??
pas la meme que pour spiderman, mais une autre sorte (festival, récompense, journaux et meme télé). WKW est bien aimé ici.
<le probleme n'est-il pas plus un probleme de diffusion que de production? parce que des bons films, des visions singulieres de cineastes ou de cinema ca existera certainement toujours .meme avec les moyens du bord certain arriveront a imposer leur idée. y'aura t-il juste un endroit pour les visionner? le festival joue un peu ce role mais cela implique un formatage aussi. et puis le filtre s'il est fait plutot par des cinéphiles reste un filtre ...
>>Personne ne m'interdira d'aller voir le prochain Hong Sang-soo... Mais y en aura-t-il un prochain ? *Là* est le problème. De moins en moins d'argent pour les films d'auteurs (ou même, de manière générale, pour les films qui n'auront pas à coup sur une large audiance).<<
personne ne te l'interdit sauf si aucune salle ne le diffuse... il faut etre a paris pour pouvoir acceder a toutes les sorties de film, moi y a des films que j'attend encore de pouvoir voir...
ce qui uniformise c'est les 900 ecrans dediés au blockbooster du moment et le prix de cette place de cinema qui fait que l'on prend moins le risque d'aller voir un film dont on n'a jamais entendu parler. la curiosité a un prix assez excessif en ce moment.
Je suis totalement d'accord avec toi sur les problemes d'accessibilité de certains films et que ces problemes vont en augmentant surtout pour ceux n'habitant pas une grosse ville (voir ceux n'habitant pas Paris uniquement malheureusement).
Reste le support DVD, qui lui je pense a encore de beaux jours devant lui...
Bordeaux a trois fois plus de salles "art et essai" que Paris. Oui, ce n'est pas une blague. Mais il est vrai que ceux qui n'habitent pas à proximité de l'une de ces deux villes ont bien du mal à voir certains films. J'ai des amis qui n'habitent pas Paris et qui ne peuvent pas voir Lady Vengeance...
Pour ce qui est du DVD, oui, c'est fantastique. Mais j'attends toujours par exemple Ce Jour-Là, de Raoul Ruiz... Pourtant vec la fantastique Elsa Zylberstein et Bernard Giraudeau. Comme quoi...