Réaliser par Stephen Gaghan, Syriana présente différents protagonistes engagés dans une négociations difficiles où les états-unis sont en train de perdre un accord sur le pétrole au profit d'une firme chinoise. On voit ainsi les différents problèmes diplomatiques entre les USA et l'Iran, qui montre clairement que dans tous les cas de figures, l'Iran se fait forcément avoir, dans le sens où, s'ils acceptent les accords américains, ils sont exploités, et s'ils refusent au profit de la Chine, ils sont taxés d'islamistes extrémistes pro-communistes, avec toutes les menaces qui s'ensuivent. On a également droit à une très belle tirade d'un économiste américain démontrant très fièrement en quoi la corruption était bénéfique (aux USA évidemment).
Pour ceux qui ont déjà vu Traffic, ils ne seront pas dépaysés, car c'est à peu près réalisé sur le même schéma : plusieurs protagnistes ne se connaissant sont sur la même affaire dans un rayon différents et se croisent sans arrêt sans le savoir, et le rythme n'est pas très vif (petit assoupissement d'ailleurs pendant 10 min). Et en plus, le nom de Stephen Gaghan n'est pas étranger à Traffic, puisque c'est lui qui en a signé le scénario (et là on fait Aaaaaaaah c'est pour ca !). Alors quand en plus, c'est Steven Soderbergh qui pousse derrière à la production, on ne pouvait sentir qu'un autre film bien critique sur la question.
Le petit détail désagréable est que l'histoire est très dure à suivre ; beaucoup de passage difficile à cerner pour quelqu'un qui ne connait pas trop le terrain, surtout au niveau de l'avocat de la firme pétrolière qui racontait des trucs que je ne saisissait absolument pas. Enfin au final, un film dans la veine de Traffic, mais qui cette fois s'attaque à la politique extérieure américaine, un peu dans la veine de Lord of War qui s'est penché sur le traffic d'armes.
Intéressant dans la mesure où le sujet est très clairement d'actualité. Les similitudes avec ce qui se passe réellement en Iran sont troublantes. On retrouve donc dans le film un pouvoir instable qui est menacé par des mouvements qui s'opposent. D'une part, des progressistes qui menacent donc les accords avec les USA et qui veulent avant tout mener leur pays vers plus de liberté et de stabilité. D'autre part, des extrêmistes dont la vision des choses ne mènerait visiblement pas le pays dans la même direction. A cette situation politique s'ajoutent donc divers personnages qui vont se croiser et dont les intérêts sont tous liés à la crise des énergies (et celle du pétrole en particulier). On assiste alors à une gigantesque bataille dans l'ombre pour les intérêts économiques d'un pays. Corruption, assassinats, torture, tout y passe... On sort de la salle quelque peu déprimé et endormi par une histoire difficile à suivre.
Un bon scénario, de bons acteurs, une mise en scène qui n'accroche pas assez le spectateur à mon goût.
Très agréablement surpris, je m'attendais à du prémâché très politiquement complaisant, et le film est au contraire complexe à suivre et pas aussi manichéen que les prods US habituelles. Ce n'est pas non plus le film du siècle, mais on évite les discours moralisateurs à deux balles pour aboutir à des conclusions finalement assez intéressantes. Les films du genre ont l'habitude d'être bien plus linéaires et surtout démonstratifs. Ici il faut suivre, lire parfois un peu entre les lignes. Ca fait du bien.