Puisque j'avais un peu de temps, et que manifestement la critique avait l'air très gentille à la sortie de leur séance de presse, je me suis dis qu'un film d'animation francais pourrait faire remonter mon estime pour ce genre relégué en France aux épisodes de Spirou et Fantasio sur France3.
Donc, Renaissance, c'est manifestement un projet ambitieux, un film allant chercher dans l'anticipation, et donc un public plutôt averti. Pour le coté ambitieux, je me demande si c'est parce que c'est beaucoup beaucoup de temps derrière à bosser durement, ou si c'est juste parce que personne voulait leur donner d'argent. Quand on voit les noms des subventionneurs au début du film, on peut se dire qu'ils ont du être sacrément en chien pour monter le film, et qu'ils ont du terminer sur la paille, ce qui me rappelle un film d'animation sorti il n'y a pas très longtemps, dans le même cas : Wonderful Days. Et quand on fait une telle analogie, une deuxième vient presque automatiquement : est-ce que le scénario va être aussi pourri. A cela réponse assez mitigée ; L'histoire est développée, donc pas forcément bidon, mais quand même bien faible. On est bien loin de la bonne grosse conspiration à la Ghost in the Shell, détaillée au moindre boulon. Dans Renaissance, l'idée est intéressante, mais le développement est trop basique, et les dialogue sont nases.
Coté graphique, par contre, il y a du niveau. Totalement en noir et blanc, sans presque aucun ton entre les deux, ca donne une allure particulière, et surtout assez perturbante au premier abord. On se demande si tout va bien être clair, mais finalement, les jeux de lumières sont tels que les mouvements et les formes ressortent impeccablement de l'image. Aussi, le jeu du noir et blanc impose aux graphistes une énorme précision pour ne pas avoir une image dégueulasse, et encore là c'est très bien gérée.
On pourrait sans doute s'amuser à noter toutes les inspirations, mais étant bien rentré dans le film, je ne me suis pas trop attardé la dessus. Par contre, même sans s'attarder dessus, on en peu pas louper la pub ; entre Citroen (l'omniprésente), Fnac (la plus abusée) et Motorola (la plus fine), il y a de quoi se délecter de nos bons vieux emblèmes contemporains (et encore là j'en oublie surement).
Un autre truc qui m'etonnera toujours, c'est pourquoi les auteurs de films de SF veulent toujours se raccrocher à une événement contemporains ??? A croire que le spectateur se sent mal s'il voit quelque chose qui ne correspond en rien à sa vie. Je dis ca parce que dans le film, qui se passe en 2053, toute la trame repose sur un événement qui a lieu... en 2006. Allez comprendre.
Enfin, c'est quand meme plutot un bon film, surtout grace à son graphisme. Pour le scénario, ca aurait pu être plus serieux mais ca aurait aussi pu être bien pire.
Pixar et ses performances technologiques autoproclamées accuse bien quelques années de retard, cela devient évident. Ce n'est pas que l'on en ait douté, il suffisait de regarder du côté de chez Square Pictures il y a quelques années pour se rendre compte de la supercherie. Enfin, normalement. Car le public ne semble pas partager cette opinion au vu des commentaires lors de la sortie des dernières grosses productions familiales des studios américains spécialisés dans les films d'animation en images de synthèse.
Peu importe.
Renaissance, c'est avant tout un univers. Et, dans un film, encore plus dans un film d'animation, ce qui fait que le spectateur va accrocher ou non, c'est avant tout l'univers dans lequel on le plonge. La moindre faute de goût, la moindre incohérence peut entraîner le décrochage. L'univers de Renaissance, c'est le Paris de l'an 2054. Et c'est beau. Je passe sur les couleurs, et je synthétise. Pour ce qui est de la modélisation, pas de doute, c'est du très bon, principalement au niveau des décors et de l'architecture. Les idées sont là, la technique aussi. Le seul point relativement faible est peut-être le manque de détail au niveau des visages. Au niveau de l'animation, tout est fait en motion capture, donc c'est bien entendu particulièrement naturel. A noter, les efforts d'animation au niveau des yeux, et également un effort très marqué au niveau des lèvres (surtout chez les personnages féminins, qui en jouent).
Ce qui fait la réussite de Renaissance, ce sont les idées de ses réalisateurs. Quand on peut placer la caméra n'importe où, accélérer ou ralentir le temps, on est très vite tenté de faire tout et n'importe quoi. Vu la mode des gros ralentis façon "vas-y-que-je-t'invente-un-nouveau-bullet-time-qui-tue" dans les films hollywoodiens, il est légitime de craindre le pire dans tout film d'animation. Eh bien non. Dans Renaissance, on joue la sobriété et on assure jusqu'au bout. Par contre, on peut faire ce que l'on veut, et ça, on va bel et bien l'exploiter. Le résultat est brillant. Les angles de caméras sont tous plus judicieux et originaux les uns que les autres, sans jamais sombrer dans le m'as-tu-vu. Les graphistes exploitent les possibilités offertes au maximum en jouant toujours la carte de la sobriété. En résulte un film d'une très grande classe.
Le scénario. Ah oui, ça, je l'attendais le scénario bien pourri avec ses clichés en pagaille. Eh bien, là encore, surprise. Si je racontais la fin, nombreux seraient ceux qui seraient bien surpris. Ici, oui, il y a des gentils, il y a des méchants. Bien entendu, il y a des méchants qui sont gentils. Ah ah ! Enfin, non, pas "ah ah !", car cela, c'est encore du classique. Mais on notera que l'on est déjà un petit cran au dessus des productions habituelles du genre. Bref, le scénario propose son bon paquet de surprises, on accroche bien, aucun doute à ce sujet. Ce qui est bien, c'est que le film ne se termine pas du tout comme on pouvait l'imaginer, et des personnages que l'on imaginait gentils vont se révéler être de sacrées pourris tandis que d'autres, que l'on croyait bien solides et pleins d'idéaux dans la tête, vont révéler leurs faiblesses. Agréables surprises sur la fin.
On est clairement dans la production pour adulte. Le scénario ne s'adresse visiblement pas aux plus jeunes et c'est tant mieux. Histoire de bien montrer que ce film est pour nous, rien que pour nous, et pas pour les fans de Nemo le filet Croustibat, on a bien entendu droit à quelques plans avec des filles qui se trémoussent dans l'eau, tous seins siliconés à l'air. Peu importe, le film est au dessus de cela. Car oui, quelques plans s'avèrent d'une grande subtilité dans la mise en place de la relation entre le personnage principal et la soeur de la scientifique enlevée. Leur relation se concrétise bien entendu de manière bien prévisible, mais quelques passages ont su dégager une presque imperceptible sensualité (scène de rencontre dans l'appartement, la nuit, le silence, lui sur une chaise, elle qui enlève ses chaussures et se met à l'aise sur le lit). On est bien loin de la grosse production américaine bien bourrine.
Renaissance est un excellent film d'animation. Il souffre certes de dialogue qui ne correspondent pas à la qualité de son scénario, mais il sait offrir une histoire riche en rebondissement, des personnages intéressants, certains moments où la finesse des réalisateurs fait des merveilles, et de très grandes scènes d'action (poursuite en voiture sur les quais, fusillade chez le scientifique, etc...)
Ce n'est pas le film de l'année mais une excellente surprise et surtout un travail brillant de personnes fort tallentueuses vu leur équipe très réduite et les difficultés de financement visiblement rencontrées (une poignée de graphistes seulement et un nombre incroyable de producteurs, financiers et banques (pour les crédits) sont au générique de fin.)
pour moi c'est une grosse déception
pourtant j'adore Blade runner et l'anticipation en général. là l'histoire est peu prenante (je me suis vraiment fait @!#$ passé une demi heure), et le graphisme a un rendu finalement peu agréable et brouillon dans l'action.
j'aurais vraiment voulu le soutenir ce film mais là je peux pas.