Ayé, 'a lu le livre & 'a vu le film après déjà avoir vu "LA confidential" 5 bonnes fois sans avoir lu le livre. Le Dahlia Noir d'Ellroy est une bombe, et le bonhomme a gagné sur un point, le seul qui l'intéresse à ses yeux: la sortie du film va donner l'envie à quelques curieux de découvrir son livre. C'est chose faite, et bien faite en ce qui me concerne. La claque! On retrouve toute l'ambiance du "LA confidential" de Curtis Hanson, des personnages y font déjà leur apparition, de "Buzz Meeks" le ripoux (j'adore ce nom!) à Mickey Coen le mafieux, en passant par la Lorraine avec les sabots d'Ellis Loew l'ambitieux. On repère quelques autocitations vues dans "LA Conf", du bungalow éloigné où il s'y passe des choses sales au Hollywood gerbant, en transitant par une presse louvoyante et des flics arrivistes se foutant complètement de leur enquête, héros inclus (du moins au début). On retrouve le duo de flic gentil/méchant et un dur qui tappe tout ce qui bouge dès qu'on fait du mal à une femme, ceci nous renvoyant cette fois à Russel Crowe/Bud White ventilant une chaise dans le métrage de Hanson lorsqu'il apprend qu'une femme a été violée... et à Ellroy à qui on a bousillé la mère.
Le De Palma? A l'ouest, complètement. Au revoir toute la géniale partie mexicaine, bye bye les passés douteux des 2 flics, tchao les Vogel et bonjour le joli feutre, hello les belles lumières et enchanté les raccourcis speed. L'adaptation aurait nécessité pas loin d'une heure de plus, ou au moins un angle d'approche différent. L'obsession croissante de Bleichert pour le Dahlia n'est jamais palpable et, pire que tout, à l'arrivée on s'en fiche un peu de tout ça. Le film est trop distant, une immersion viscérale était franchement nécessaire. Bref, c'est raté, le casting y est pour beaucoup, mais il semble que la direction d'acteur ait aussi un peu été youpi tralala sur ce coup là. Revoyez plutôt Le Curtis Hanson pour la trentième fois, ou même le sous estimé "Cop" de James B. Harris avec le monumental James Woods, ils ont autrement plus de gueule que ce petit De Palma anecdotique.
A propos des "signatures" Depalmiennes, la scène de l'escalier est franchement grotesque, mais il faut avouer que ce même grotesque apporte au final et à sa révélation un passage cauchemardesque assez réussi. Folie "palpable". Enfin.
Bref, un De Palma pas palpable où Laura Palma n'est pas Palmer et où bailla le palmipède devant Brian De Palma. C'est clair.
J'ajouterai enfin que, depuis la sortie du bouquin, des adaptations illégitimes existent du Dahlia Noir, des films nous parlant de cette fille et de ses rêves, massacrée, détruite, enfoncée. Lynch s'en est chargé avec ses "Twin Peaks" et "Mulholland Drive", Laura Palmer et "Betty" sont des Betty (justement) Short en puissance, et peut être même que l'emprunt de ce prénom n'est pas hasardeux pour Mulholland D.