Après des mois sans sorties régulières de films corrects, les possesseurs de cartes illimitées et autres cinéphiles vont peut-être pouvoir emprunter à nouveau le chemin des salles obscures. C'est tout du moins ce que laissent espérer les jolies sélections du Festival de Cannes de cette année (et, non, je ne parle pas du Wong Kar-wai).
En sélection officielle, il y a déjà "Zodiac", très belle réalisation d'un Fincher qui se la pête moins et fait montre d'une jolie maîtrise à tous les niveaux. Un film prenant de bout en bout et qui fleure bon la reconstitution maniaque (oui, le monsieur est allé jusqu'à reprendre les véritables numéros de plaques d'immatriculation, sur les véritables voitures des protagonistes, tous réels, bien entendu...) On sent que le petit Fincher a été marqué à vie par cet épisode de son enfance. Acteurs parfaits, reconstitution minutieuse, réalisation superbe. Ca fait plaisir.
Mais la grosse surprise, c'est surtout "Les Chansons d'Amour". Après "Dans Paris", "Les Chansons d'Amour" est un film encore une fois centré sur la capitale, ou plutôt sur le petit univers de Christophe Honoré. "Les tourments amoureux de jeunes gens d'aujourd'hui", nous dit un synopsis. Alors, oui, certainement, mais des jeunes gens qui passent leur temps libre à lire (du Proust pour certains, des lectures plus "légères" pour d'autres), qui se font @!#$ dès que la télé est allumée, qui habitent près de la Bastille, et dont ceux encore en âge d'aller au lycée récitent des vers appris par coeur sur le chemin. Certains auront un peu de mal à se retrouver dans ce Paris-là. Mais l'univers de Honoré, ce Paris avec ses personnages très "Fénelon", un peu (très) "bobo" diront certains, ces personnages que l'on retrouve également dans ses écrits, avec leur verve et leur assurance caractéristiques, cet univers, donc, si l'on fait l'effort d'y entrer, s'avère être occupé par des personnages touchants, drôles, fragiles, et finalement très humains. De ce qui peut constituer aux yeux de certains une manifeste mise à distance, il convient donc de faire abstraction pour entrer avec douceur dans un récit qui, très vite, et de manière fort brutale, confronte ses personnages et le spectateur à la fragilité de nos existences. Le bousculement, tel un séisme, entrainera glissements et éclats dans ce microcosme subtilement mis en scène par Honoré. Plus que de subtilité, il convient de parler de légèreté. Légèreté d'un film qui, bien qu'étant accessible et divertissant, est empli de petites vibrations dans les vies de ses personnages, vibrations qui sont autant d'échos à nos expériences, vécues ou possibles. A voir, vraiment.
Quant au "Scaphandre et la Papillon", vraiment, je n'ai pas le courage... Mais si quelqu'un voit le film, qu'il n'hésite pas à donner son avis, surtout.
malgré TOUTES mes craintes, "Le Scapahandre" est une belle réussite. Mise en scène osée et inspirée, acteurs formidables et malgré le sujet, fascinant du début jusqu'à la fin (1/4 d'heure en moins n'aurait peut-être pas fait de mal).
J'ai vraiment bien aimé - mais pas autant que "Persepolis", magnifique dessin animé tout en subtilité et intélligence!!
je suis d'accord avec happy pour le scaphandre. La mise en scène est vraiment réussie compte tenu de la dificulté d'adaptation de ce recit a la premiere personne.
En revanche...pour les chansons d'amour on repassera. Les français ne savent decidement pas faire des comedies musicales. On dirait du jacques demy, normal il a voulu faire du jacques demy. Au moins de ce point de poit de vu la c'est reussi. A part ca tout reste ridicule. On est content que ludivine sagnier disparaisse rapidement, ça rend le film digeste. Merci a louis garrel de s'etre demené comme un beau diable : il nous convaint definitivement de son talent.