Non
Je dois d'abord dire que je n'ai pas vu le 1er, mais je ne suis sur que ce n'est pas là le problème. A coup sur les hongkongais ont eu besoin de se débarrasser du spectre du SRAS, mais bon allez faire ce genre de film, je dis non. Je n'en sauverai pas grandchose: la prestation d'Anthony Wong, la scène avec le véterinaire qui est vraiment drôle et le final avec Andy Lau. Mis à part ça, le reste est d'une pauvreté navrante et je ne peux pas dire que j'apprécie particulièrement la prestation de Sandra Ng. Bref, en un mot, c'est non, mais garder quand meme les 5 premières et les 5 dernières minutes.
Un message sans support
Le premier Golden Chicken était un film clairement adressé au public Hong-kongais, et utilisait l'histoire d'une femme, Kum, pour raconter l'histoire de Hong Kong sur 20 ans. Et c'est bien cet aspect "nostalgie" qui a fait le succès du film, plus que l'histoire de Kum en elle-même. Cette suite tente de capitaliser sur ce premier succès, mais en ayant déjà couvert le passé, que pouvait faire Applause Pictures pour rendre cette suite attrayante? Hélas pas grand chose: l'idée est ici de se projeter dans le futur, mais pour raconter à nouveau le passé, en apportant de nouveaux éléments.
Autant dans le premier film on pouvait à la fois s'amuser du show de Sandra Ng et s'émouvoir de quelques passages nostalgiques, ici on reste sur sa faim. On croit difficilement à ces nouveaux éléments rajoutés sur l'histoire déjà racontée dans le premier film: Jackie Cheung joue le premier amour de Sandra, mais comment expliquer son absence totale du premier film? Il y a bien des références nouvelles à l'histoire de HK, le SARS assez bien traité, les manifestations du 1er Juillet, mais qui ne suffisent pas à pallier les carences du fil conducteur principal. On s'amuse de petits passages c'est certain, mais on a plus l'impression de voir un montage de scénettes qu'un vrai film cohérent et construit.
Reste un casting de luxe (les seconds rôles d'Anthony Wong et Ronald Cheng sont assez savoureux) le show de Sandra Ng (mais qui ne plaît pas à tout le monde), quelques belles scènes. Mais une nouvelle fois, il faut vraiment s'intéresser à la culture et l'histoire de Hong Kong pour y trouver de l'intérêt. Et encore, on pourra trouver le final extrêmement utopique et déprimant, Andy Lau apparaissant comme nouveau "chief executive" fier du renouveau de HK: le dollar HK vaut 7.8$ US, la sécurité sociale est devenue une réalité, il n'y a plus d'impôts. On aimerait bien y croire, mais cela relève plus de la douce utopie que d'un message réaliste.
Au final, les allergiques au premier film éviteront évidemment cette suite, et les fans devront s'y intéresser avec prudence. On peut légitimement s'inquiéter de la santé créative du studio Applause qui enchaîne les suites en 2004 (The Eye 2, Nouvelle Cuisine...) afin de capitaliser sur ses premiers succès. Allez Peter, réveille toi.