R.O.K, la nouvelle bombe des studios Milyway surprend, amuse, émeut, choque parfois mais vous transporte à coup sûr.
En pleine saga Infernal Affairs, on ne se doutait pas que le cinéma de Hong Kong nous sortirait un film aussi "risqué". En effet les aspirations philosophiques du scénario de R.O.K a du dérouter plus d'un fan typique d'un Andy Lau Tak-Wah ou d'une Cecilia Cheung Pak-Chi...Mais, malgré la très (trop, pour certains) grande variété des ingrédients, la recette marche, et on se laisse porter par ce voyage visuel & intérieur.
Tout commence avec une séquence de strip tease (intégral !) d'un Andy Lau "gonflé à bloc" devant une Cecilia Cheung totalement hystérique ; en parallèle avec une scène complètement dingue où un indien contorsionniste s'évade (et c'est peu dire) de la surveillance d'une dizaines d'agents de police. Les deux scènes se "rejoignent" juste après et on y apprend qu'Andy alias Big, un moine bouddhiste reconverti en strip-teaseur/body-buider (!), est doté de la capacité de percevoir le karma des être autour de lui, soit voir à travers leurs vies passées.....tout ceci dans les dix premières minutes !!!
Et c'est tout la première heure du film qui sera comme cela : mélange de film policier et de film de super héros (avec un clin d'oeil à spider man ?), ponctué de scènes d'actions pour le moins intéressantes et nappé d'une sauce philosophico-bouddhiste qui divise les avis sur ce film.
Puis sans prévenir, l'ambiance change du tout au tout et on se retrouve devant un film qui pour une fois aspire à un peu plus, sans jamais vraiment y arriver certes, mais qui essaye et c'est déjà beaucoup. En effet la Milkyway, malgré la qualité de ces films, nous avait rarement habitué à des films porteur d'un tel message, et c'est un changement plaisant.
Il est intéressant de noter que le concept du karma ne s'attache au cours du film qu'à des asiatiques (chinois, japonais, indien...) et ne semble jamais concerner d'autres cultures...
Big semble tout au long du film, à l'instar de tous les autres, subir le karma et non pas maîtriser ce don et donc choisir sa propre destinée.
SPOILER On peut même supposer qu'il n'a jamais vu son propre karma et peut être mérite-il de perdre la femme qu'il aime, Jade, puis sept ans après Lee Fung Yee. Tant que nous sommes dans les "spoilers", on peut aussi remarquer que Big et son alter ego se portent exactement les mêmes coups durant le combat final, ce qui montre clairement que toute cette scène n'est qu'un affrontement contre lui-même au sein de sa psyché, suite à la succession d'événements qui vient le troubler... FIN SPOILER
Le film passe donc d'une ambiance à une autre tout en restant efficace, notamment le moment où Cecilia Cheung confie son scooter à Andy Lau ("je suis bon aux jeux d'arcades", lui dit il !) qui va conduire l'engin (chapeau, la doublure) comme le débutant qu'il est en tombant tout les 200m...hilarant !
Andy Lau est impeccable dans son rôle de moine/body-builder super-héros. La relation qu'il partage avec son sifu est amusante ; il le traite avec beaucoup de respect, mais n'hésite pas à s'allumer une cigarette juste après que son maître lui précise en partant "pas d'alcool, de viande ni de tabac". Son corps étonne, mais est assez bien fait pour qu'on s'y habitue vite. Je me prête à croire que ce corps titanesque doit avoir une signification dans le bouddhisme ou peut être dans une légende chinoise, car il acquiert ce corps en une semaine seulement à travers une méditation qui ouvre en même temps son esprit au karma...
Cecilia Cheung est toujours aussi pétillante et interpréte une agent du CID un peu paumée sans fausse note.
La réalisation est très soignée, et on a droit aux plans de "Hong Kong by Night" typiques des films de la Milkyway (Running out of Time, PTU, The Longest Nite, The Mission...) ; à savoir des rues vides où la vie animée de la péninsule laisse place aux seules activités nocturnes des protagonistes. On peut également admirer durant le dernier tiers du film de magnifiques paysages chinois, qui accompagne au mieux la quête spirituelle à laquelle Big se livre.
Hormis une chanson un peu miélleuse à un moment, la musique est très calme et spirituelle à l'image de la dernière partie du film.
En Bref, que l'on aime où pas, Running On Karma ose et révolutionne à sa manière les genres d'un cinéma qui, comme partout ailleurs, se doit en théorie (la preuve que non) de poser quelques ingrédients à succès pour bien faire marcher un film.
On éspère en tout cas que les studios hong kongais marqueront à l'avenir plus d'essais de ce genre qui pour beaucoup est transformé.
Un melting pot déroutant mais fort intéressant
Johnnie To a peut-être fait un série de comédie romantique
pas vraiment originales, mais il sait encore étonner. Son film transformiste
avec Sammi Cheng et Andy Lau (Love on a Diet) était
fort lourd même si assez drôle. On pouvait craindre le même
traitement pour ce Running on Karma, le précédent
film ayant tout de même fait 30 millions au box office et le public privilegiant
les comédies à HK. Mais c'est mal connaître l'équipe
de Milkyway qui a pris le pari de sortir un drame philosophique avec du kung-fu
3 jours avant Infernal Affairs 2. Du suicide? Oui peut-être,
mais le film fait presque jeu égal avec son compère. Petite explication.
Running on Karma n'est pas parfait, il mixe beaucoup de choses sans parvenir
à un équilibre parfait. Mais il ose incroyablement beaucoup de
choses, et fait mouche à plusieurs niveaux. Il parvient à être
à la fois violent, romantique, drôle, profond, spectaculaire et
dramatique. C'est peut-être le film le plus inqualifiable de la carrière
de Johnnie To. La première heure se vit comme un policier bien rythmée,
la fin du film glisse vers un film plus touchant et philosophique. N'importe
qui en perdra son latin. Et se réjouira peut-être de pouvoir être
encore étonné par un film HKgais complètement hors norme.
Le début du film laisse clairement pantois, la réalisation de
Johnnie To et Wai Ka-Fai est très efficace et parfois scotchante. Le
nouveau physique d'Andy Lau laisse un peu perplexe, mais on s'y fait vite. Les
scènes s'enchaînent bien et font preuve d'originalité. Même
si on ne comprend pas tous les concepts liés au Karma, il est clair qu'on
ne sait pas où on va, mais on prend le train avec joie.
Puis le film change, et prend une tournure beaucoup plus posée, et continue
de surprendre. Jamais Johnnie To n'avait fait un film aussi philosophique. On
en ressort évidemment un peu perdu, mais pas déçu. Running
on Karma déroute, et force le spectateur à réfléchir.
Avec des films comme The Mission ou Running out of Time, la Milkyway avait fait ses preuves au niveau de l'aspect visuel, du suspense et de l'ambiance. Mais aucun de ses films ne portait vraiment un message donnant à réfléchir.
Running on Karma change un peu la donne.
Bien sûr, tout n'est pas parfait, la musique de Cacine Wong n'est pas
mémorable, Raymond Wong aurait peut-être été plus
approprié. Ensuite il y a ce changement de ton et de rythme un peu brusque,
on attendait plus d'explications sur l'histoire des indiens, et le dernier tiers
est moins bien construit. Enfin, le costume d'Andy Lau n'est vraiment justifié, mais il est crédible, c'est bien le principal. Toujours est-il que Running on Karma surprend,
déroute. En cette période où 90% des films sont formatés
selon des critères et de modes bien établis, l'OVNI de la Milkyway
rassure quant à la capacité de ce studio à réinventer
un peu à sa manière le cinéma. ROK est un film terriblement
audacieux qui mérite bien son succès, et cette audace compense
bien des défauts.
Decrescendo
Running on Karma mélange les genres dans 3 parties presque distinctes les unes des autres : il s’avère très sympathique lors de l’enquête policière sur les indiens, assez banal pendant la comédie sentimentale réunissant Andy Lau et Cecilia Cheung, très décevant lors d’une phase pseudo-philosophique centrée sur le karma (cette fameuse théorie de la cause et de l’effet) ressemblant à une parodie ratée de Cannibal Holocaust, SPOILER avant de se clôturer sur un épilogue des plus stupides avec cette maxime « je souhaite qu’on arrête de s’entretuer ». Ainsi donc, ce scénario tortueux n’était destiné qu’à cette réflexion pétrie de bons sentiments mais digne d’un enfant de maternelle ? Oui, et c’est ce qu’on appelle dans le jargon une véritable arnaque. FIN SPOILER
Faire un long métrage pour asséner une telle morale amène forcément à se poser des questions. Et rétrospectivement, on se rend compte du monstrueux potentiel gâché par les 2 réalisateurs phares de la Milkyway : le physique bodybuildé de Andy Lau est fun mais ne sert pas l’intrigue, ces originaux personnages incarnés par des indiens contorsionnistes sont expédiés en une demi-heure alors qu’ils auraient mérité un développement bien plus important, le don de « Costaud » lui permettant de prévenir l’avenir en regardant le passé aurait pu donner une sorte de Dead Zone comique s’il avait été plus exploité,…
Certes, To et Wai osent, mais ça part dans tous les sens pour n’aboutir nulle part. Il aurait peut-être fallu choisir parmi les 3 histoires de ce film pour en faire quelque chose de plus cohérent et de moins désinvolte. Il faudrait peut-être également ralentir le rythme des réalisations (3 ou 4 par an) pour mieux les fignoler ; le choix de la quantité ou de la qualité en somme.
Vous avez dit étrange ?
Encore un beau morceau que nous livre M. Johnnie To, le problème est qu'est-ce qu'on en fait? Inclassable à coup sur, déroutant, à la fois complexe et naïf, difficile de situé ROK. Première évidence, cette fois on n'est plus dans le film de genre où la maitrise formelle prévaut sur l'histoire (the Mission, PTU). difficile même de retrouver la patte de M. To dans la réalisation, pour un peu j'en attribuerai plus la paternité à Wai Ka Fai. Au final que nous livre-t-il, un film coupé en deux avec un début enlevé, une interprétation très crédible d'Andy Lau, puis les différentes histoires se bouclent sur elles-mêmes pour aboutir à une fin à la fois complexe et trop simpliste. Néanmoins l'utilisation du pesonnage de Cecilia Cheung est le véritable moteur du film. Et son interprétation est parfaite dans la gradation qu'elle donne à son personnage, passant de l'incrédulité au doute puis à l'acceptation.
Voilà bien un film inclassable, surprenant et absolument indispensable.
30 janvier 2004
par
jeffy
une tentative ratée de To de renouveler son inspiration
Il est dommage que Running on Karma soit in fine un Johnnie To raté. Dommage tout simplement parce que Johnnie To a cette fois véritablement essayé de renouveler son inspiration en prenant de très gros risques: se vautrer dans le grotesque (le personnage d'Andy Lau, les passages concernant la boxe, le culturisme et les strip tease), renouer avec le mélange des genres typiquement HK en alternant polar, film d'action, film de superhéros (les personnages volants, Andy Lau pourvu de ce qui ressemble à des "superpouvoirs", c'est à mes yeux la grande ligne directrice du film), romance, méditation bouddhiste sur celluloid et comédie. C'est d'ailleurs probablement l'alliage bon niveau technique/casting all stars (Andy Lau, Cecilia Cheung)/genre hollywoodien à succès du moment (le film de superhéros) revisité à la sauce hongkongaise qui explique le succès surprise du film à Hong Kong.
Si le pari est réussi au niveau financier, il en est tout autrement cinématographiquement. Andy Lau et Cecilia Cheung sont tous deux très bons dans leurs roles, le film est superbement photographié, le montage sans faille et la mise en scène (surtout dans la première moitié plus axée polar du film) nous rappelle par sa maitrise de l'espace pourquoi Johnnie To, malgré un talent de cinéaste plus limité que John Woo ou Tsui Hark, surnage dans le cinéma hongkongais post-rétrocession.
La première partie est assez réussie grace à cette Milkyway's touch et à quelques belles idées (les personnages volants, les passages polar hautement efficaces, le mélange des genres réussi par la construction narrative) qui compensent certains points laissant franchement à désirer (un score plutot raté, les "visions" d'Andy Lau en forme d'effets visuels foireux, le fait que le grotesque de certains passages ne soit ni souligné ni désamorcé, bref que le film soit trop dans l'entre deux les concernant). L'intéret du film va ensuite décroitre de plus en plus fortement dans sa seconde moitié au fur et à mesure que son ton se met à devenir progressivement d'un sérieux lourd et plombant et surtout qu'il se met à développer sa philosophie de comptoir sur le karma et la violence assénée avec une énorme prétention. Le fait de se dire que tout ce que la première partie pouvait avoir d'assez virtuose a été mis au service d'un propos simpliste pèse beaucoup au final dans l'impression d'ensemble déjà pas bonne du fait du naufrage de sa seconde moitié après une bonne première partie (là où l'inverse est plus agréable). Moins ennuyeux rayon prétention philosophique puante que du Kurosawa Kiyoshi des mauvais jours, moins esbroufant que certaines séries B coréennes mais bon...
A la fin du film, l'impression qui domine est celle d'un beau potentiel gaché. La tentative n'aura néanmoins pas été vaine sur le plan artistique vu que To renouera avec le mélange des genres ici expérimenté de façon un peu plus convaincante dans Breaking News, prouvant que c'est dans le polar qu'il donne la pleine mesure de son (petit) talent.
Des idées incroyables, plombées par vingt dernières minutes HS.
Running on Karma de Johnnie To aurait pu fleureter avec le chef d'oeuvre tant il recèle de qualités incroyables, démolies par vingt dernières minutes extrêmement fatigantes. Johnnie To réussit à créer une ambiance infiniment plus riche que celle de PTU (mauvais au premier degré, très fun au second) bien que le film se déroule dans un contexte très proche, très urbain et si possible au maximum by night. De ce travail résulte tout un tas d'idées saugrenues percutantes et originales que ce soit au niveau des personnages, de l'intrigue ou même des scènes de bagarres surréalistes. C'est pourquoi Running on Karma est un pur film inclassable, multipliant les séquences inimaginables dans la réalité qui deviennent ici tout à fais crédibles car pour une fois on y croit réellement. L'ensemble a beau être surréaliste comme je le disais précédemment, la mayonnaise prend à merveille quand même et c'est avec un énorme plaisir que l'on accueille cette création de To comme il se doit, c'est à dire avec tous les honneurs.
Pas le temps de se reposer, le film démarre en plus sur les chapeaux de roue avec une descente de flics infiltrés dans une boîte de strip-tease et en parallèle une enquête qui tourne mal suite à la fuite d'un suspect Indien contorsionniste. La descente de la police dans la boîte de strip-tease dirigée par l'agent Lee Fung Yee (ravissante Cecilia Cheung) provoquera la fuite du danseur principal, le fameux "Big" interprété par un excellent Andy Lau, qui se retrouvera par le plus grand des hasards sur le chemin de l'Indien contorsionniste en pleine rue. Le problème est que Big va se retrouver plus impliqué qu'il ne pense dans l'affaire du suspect Indien tant il peut s'avérer d'une aide précieuse pour la police et en particulier l'agent Fung Yee malmenée par son boss, des suites d'étonnantes révélations. En effet, Big peut prédire si telle ou telle personne va mourir dans un futur proche, en lisant dans le Karma. Là est la grande force de Running on Karma, c'est cette incroyable mixité des genres, entremêlant sans soucis les codes du polar classique avec une note de fantastique surréaliste, de survival-horror et de Zen attitude sans pour autant que cela choque.
Difficile en effet de croire à un tel mélange, pourtant l'oeuvre de To y parvient sans difficultés dans la mesure où tout tourne rond, le script faisant preuve d'une belle qualité d'écriture donnant vie à tout un panel de personnages pittoresques tous droits sortis d'un manga. Andy Lau est absolument monumental dans la peau de cet énorme gorille bodybuildé, drôle (la poursuite en scooter) comme terriblement touchant (sa complicité avec Young Fee). Avouons tout de même que le délire des scénaristes quant à la musculature de Big n'apporte rien au scénario, sauf de rendre son personnage charismatique (l'apparence aide ici beaucoup à l'attachement du personnage). Cecilia Cheung apporte son peps et sa bonne humeur durant tout le film, tour à tour flic et punk, rabaissée par son patron mais remontée par Big qui s'avèrera d'une grande aide pour elle que ce soit au niveau professionnel ou sentimental. Nous parlions de sentiments, Running on Karma a aussi son mot à dire de ce côté là avec des passages n'ayant rien à envier aux belles comédies romantiques, notamment avec cette séquence où les deux tourtereaux font un saut supplémentaire dans les rues de HongKong, main dans la main juste pour le plaisir, sans dire mots. Notons pour finir cette drôle de dimension que prend le métrage avec l'apparition de personnages bizarres comme l'homme grenouille ou cet étrange Indien contorsionniste, géant de taille et de charisme pratiquement invincible. Terrifiant.
Johnnie To étonne sur ce coup tant l'alchimie des genres marche à merveille. Du moins pendant un certain temps. Tout ce qui découle de la recherche du suspect Indien est fascinante, sorte de virée nocturne dans tout HongKong aussi tétanisante qu'effrayante, tout ceci par le biais d'images fortes (la séquence de la valise tabassée, le bras coupé) et par une réalisation travaillée dans tous les domaines (superbe mise en scène, belle ambiance sonore). Le film de Johnnie To aurait pu être une merveille absolue si l'ensemble ne se voyait pas un poil bâclé par moments. En effet, si le suspect Indien est aussi terrifiant que mystérieux, on n'en saura pas plus de lui. De même que le don de Big qui est de lire dans le Karma, survolé et finalement pas très utilisé. Quid des explications sur l'incroyable musculature de Big? J'oubliais, cet effet n'est qu'un délire des scénaristes. Mais là où le bas blesse c'est dans ce gros passage à vide au niveau des dernières vingt minutes, hallucinantes de nullité. Pourquoi éclipser si rapidement le personnage de l'Indien au profit d'un homme qui vit dans les montagnes, comme à l'âge de pierre? Pourquoi envoyer notre pauvre Cecila Cheung là bas? Pourquoi aller encore plus loin dans l'abstrait avec le "double" de Big, ridicule dans un combat au bâton nonsensique au possible? Pourquoi nous affubler de cette fin moralisatrice? Running on Karma était tout à fait extraordinaire et original avant que cette dernière partie totalement à côté de la plaque intervienne. C'en est triste tellement l'oeuvre est d'une richesse sidérante, surtout pour un Johnnie To en plein renouvellement de style. Chef d'oeuvre quand même?
Esthétique : 4.25/5 - Un style aussi varié que louable (HK by night, montagnes perdues...).
Musique : 3.75/5 - Depuis que To a découvert son compositeur attitré...ouf, soulagement.
Interprétation : 4/5 - Personnages au charisme de malade. Certains sont zappés.
Scénario : 4.5/5 - Un tel mélange de genres ne peut que me flatter. Mais il y a cette fin...
Oeuvre hybride et véritable reflexion du ciné HK d'action
Oeuvre parfaitement hybride, "ROK" mélange le plus grand nombre de genres dans un film HK depuis le début de son cinéma.
On le savait, le ciné HK a ceci d'exceptionnel, qu'il n'y ait pas de limites quant au mélange des genres. Une grosse comédie peut amorcer d'un coup un revirement total pour un bon CAT. III pour ensuite se terminer dans une romance à l'eau de rose.
Non seulement "ROK" est divisé en trois grosses parties bien distinctes (comédie, film de super-héros, actioner contemplative), mais à l'intérieur m^me de ces trois parties, il y a bon nombre de sous-genres, allant même jusqu'à un enchaînement de différents genres en une même scène : le tout début propose une mise en images inspirée des meilleurs polars de la MilkyWay au service d'une comédie aux gags assez lourds. Lors d'une poursuite assez amusante d'un Andy Lau à poil, le rire des spectateurs restait tout d'un coup bloqué à la gorge à la vue d'un policier éjecté de sa voiture de police pour être écrasé au vol par un poids lourd... Incroyable. Et que dire de ces méchants, sortis tout droit d'un comics, que les héros devront affronter au cours d'une enquête au premier abord classique. Sans parler des usper-pouvoirs sortis de nulle part d'un Andy Lau transformé en Mister Malabar en personne. Grandiose !
Quant à la finale, le moins que l'on puisse dire, ce qu'elle aura pris tout le monde au dépourvu. Non seulement le rythme du film passe de 200 à l'heure à une oeuvre contemplative, mais en plus elle se pose en véritable reflexion de la violence dans le cinéma d'action, alors que l'on n'attende à ce que le vilain meure dans les pires souffrances. Un très, très grand coup réusi de la part des instigateurs de MilkyWay, qui arrivent pratiquement à concilier cinéma d'art et essai à un blockbuster ayant d'ailleurs battu bien des records !!!
La fin est basée tout entier sur le karma, incluant la cause à l'effet. La répetition des scènes conctitue donc la cause (la remière fois) à l'effet (la reprise de la même scène dans son ensemble). L'exploration de ce karma porte ici sur l'histoire d'une vengeance somme toute assez classique dans le cinéma HK, mais d'autant plus intéressante, que le spectateur s'attend effectivement de tout son coeur à ce que le vilain soit puni / tué. Or, quelle pulsion, que de n'être habitué par le biais de films à ce que le méchant ne meure...Sans - bien souvent - comprendre les véritables motivations du méchant, snas chercher à attenuer ses faîts; tout cela est malheureusement assez mal exploité dans "ROK", le scénario ambitieux ayant très certainement été rédigé une nouvelle fois en très peu de temps, ses auteurs n'ayant donc pu aboutir à un traitement simple et précis. Dommage, car l'ambition même d'un tel projet est plus que salutaire; elle est à marquer d'une pierre blanche dans le cnéma en général. En ésperant, que ce nouvel bout d'essai de la part de MilkyWay ait servi de "brouillon" pour une exploration plus en profondeur dans de futures oeuvres. Longue vie à Johniie To et à son équipe; et que les bénéfices engrangés de ce film leur permettent de financer des oeuvres plus personnelles et ambitieuses entre deux autres blockbusters !!!
Troublant, émouvant, intense.....
Difficile de rendre justice à une oeuvre pareille avec quelques lignes. Bien loin du simple divertissement, "Running on Karma" est une oeuvre qui se vit, et qui ne s'oublie pas de si tôt.
Premier constat: le mélange des genres fonctionne à merveille, pas un seul temps mort, et on n'a jamais l'impression de vide qu'on pouvait ressentir devant une oeuvre purement formelle comme "The mission".
Finalement, on rentre facilement dans cet univers fantastique, et les quelques questions très terre à terre (pourquoi Andy est si costaud? Pourquoi l'indien est contorsionniste?) disparaissent vite, dès lors on se laisse porter par le film et ses émotions.
Sans s'attarder sur la réalisation, elle est très dynamique et sert le propos juste comme il faut (dommage que la musique ne soit pas à la hauteur. On aurait aimé des morceaux comme celui du bus dans "Root" pendant les scènes de promenade...).
L'interprétation de Cécilia Cheung est magnifique, elle rend son personnage vraiment attachant et illumine l'histoire par sa bonté et sa spontanéïté. andy est parfait, entre comique et émotion, c'est vraiment devenu un acteur de grand talent.
Maintenant, qu'en est-il du message? J'ai lu un peu partout qu'il était simple. En effet, les scénaristes n'ont pas cherché à compliquer inutilement leur propos. Non, ils n'ont pas eu cette prétention, ils ont voulu que leur message soit accessible à tous, qu'il prête à réfléchir, et qu'il expose les règles du karma pour que tout le monde les comprennent (parait il que c'est de la philosophie de comptoir... pourtant si on recherche un minimum d'informations sur la notion de karma, c'est proche de ce à quoi on assiste. Alors peut être est ce une vision un peu simplifiée, mais traiter ça de philosophie de comptoire me semble excessif.)
Finalement, ce n'est pas le message en lui même qui est important, mais les réflexions qu'il amène. Andy dit avoir compris et accepté les règles du karma, mais ne plus pouvoir être moine. C'est sans doute la raison pour laquelle il mène ensuite une existance plus ou moins insouciante: ainsi il évite de regarder le karma des autres, en sachant que sinon il en souffrirait et ne pourrait l'accepter. Mais malgré tout, s'il les avait vraiment acceptées, regarderait-il mourir le chien avec compassion? Essaierait-il à tout prix de sauver Cécilia?
Même lorsqu'il accepte, peut on nous, accepter? Cécilia lui demande à juste titre si c'est juste de payer les actes d'une autre vie. qu'en est il alors du libre arbitre si notre vie et notre mort sont indépendantes de nos actes présents? Son amie méritait de mourir, tuée par Su kong. Mais Su Kong a tué, est ce la justice de tuer? Sera-t-il tué à son tour?
Laisser quelqu'un mourir en se disant que c'est dû à son karma, est ce juste? Finalement, toute cette philosophie qui veut que chacun reçoive ce qui lui est dû, n'est ce pas une manière de se dégager de la vie en société? N'est ce pas de l'individualisme éxacerbé, fuir le contact avec les autres de peur de mal se comporter et finir par le payer? Ou les fuir tout simplement parce que notre petite personne prime finalement?
Ce sont toutes ces interrogations et bien d'autres qui me sont venues après le visionnage, et encore maintenant je me pose des questions.
Et c'est là toute la puissance de l'oeuvre : par un propros simple, nous amener à remettre en question notre mode de vie, notre vision des rapports humains et notre conception de la vie en général.
Qu'on soit d'accord ou non avec le message (personnellement je suis contre), un film qui fait réfléchir tout en divertissant reste une réussite.
Une nouvelle fois Bravo Mr To et son équipe!
PS: A noter que la musique sur laquelle Andy fait sa démonstration pour le concours est la même que celle sur laquelle chantent Biao et Ching Ying pendant leur premier combat dans "Prodigal son".
Au risque du mélange des genres...
Il y a plusieurs films dans "Running On Karma" ("Daai chek liu"), reliés entre eux par une curieuse histoire de "karma", cette croyance hindouiste (reprise par le bouddhisme) en une détermination de la vie de tout être vivant par ses actions passées et ses vies antérieures.
Dans la première partie du film, cette référence au karma permet à Wai Ka Fai et Yau Nai-Hoi, scénaristes du film, de renouveler le thème, si présent dans le cinéma policier actuel, du "profileur-devin", en lui donnant ici un caractère franchement fantastique ; et à Johnnie To de raconter une histoire policière des plus réalistes, mâtinée de scènes d’arts martiaux à effets spéciaux. Andy Lau, acteur à transformations, se prête parfaitement, et de façon assez ludique sans perdre le tragique de son personnage, à ce mélange qui le fait passer d’un rôle de strip-teaser bodybuildé (!) à celui d’une sorte de superman auxiliaire providentiel de la police face à un terrifiant criminel contorsionniste, et enfin à celui d’un moine défroqué (!!!). Hanté par une vieille culpabilité, il tente de sauver de l’horrible karma qui la guette une jeune femme policière (Cecilia Cheung).
Une fois de plus, Johhnie To utilise à merveille l’ambiance nocturne de Hong Kong (magnifiquement éclairée par le chef-opérateur Chang Siu Keung) pour nous conter cette première histoire, déjà elle-même assez hybride, plus proche de "Black Mask" que d’un "polar" de la Milkyway.
Ensuite, les choses se compliquent. L’histoire se poursuit dans une ambiance plus mystique que fantastique, et la mise en scène est de toute évidence moins à l’aise dans des décors naturels qui se prêtent moins bien au style essentiellement urbain du metteur en scène. Certes, la démonstration "karmique" de cette dernière partie est vertigineuse, en ce qu’elle nous entraîne dans un bousculement temporel très cinématographique : les événements se succèdent, répètent d’autres événements antérieurs ou anticipent d’autres pas encore advenus, les actions se déroulent en parallèle mais pas forcément dans le même moment… Et tout cela pour conclure que l’ordre du karma est le plus fort et que seul le pardon peut le modifier – ce que tout bon bouddhiste sait déjà depuis longtemps et que le spectateur pouvait voir venir.
Au final, "Running On Karma" est un film sans doute trop ambitieux, au scénario parfois confus. Il faut cependant lui reconnaître la réussite du tandem Andy Lau / Cecilia Cheung, plutôt attachant et crédible, et l’audace d’un récit qui se risque à marier des genres et des styles différents. Portons cela au crédit des deux auteurs du film, dont la collaboration très (trop ?) productive (onze films tournés ensemble entre 1999 et 2003, dont l'excellent "Full Time Killer" !) se développe de façon tâtonnante et pas toujours heureuse mais au moins féconde et toujours intéressante à suivre.
Un film incohérent, entre polar bidon et philosophie de comptoir
En voilà un film surprenant... de nullité! Johnny To a toujours été un réalisateur inégal, alternant entre films moyens et films excellents. Mais "Running on Karma" dépasse tout.
Le début est pourtant plutôt amusant, sur le ton d'une comédie qui ne se prend pas au sérieux. Rien que le look d'Andy Lau, en gros costaud, fait rire, ce qui rend la première partie relativement efficace, bien que la mise en scène soit sans grande envergure. Quelques personnages surréalistes s'ajoutent, comme une espèce de Tooms local (référence au personnage de X-files qui se glisse n'importe où), ce qui n'est pas pour nous déplaire. Ainsi, la partie "polar" se tient à peu près, toute bidon qu'elle est, mais on en a vu d'autres! Et un film bidon peut très bien être agréable à regarder.
Arrivent alors les enjeux dramatiques liés au personnage de la flic - interprétée (un bien grand mot!) par Cécilia Cheung. Et là on glisse progressivement vers du n'importe quoi. Dès l'instant où le film devient plus sérieux, le look d'Andy Lau devient lourd, ou plutôt lassant pour ne pas faire de jeu de mot. Puis le film s'enlise dans un propos pseudo-philosophique qui ne tient pas la route une seule seconde tant il est impossible de prendre les personnages au sérieux: comme on l'a vu, Andy Lau est devenu relou au possible, et Cécilia Cheung ne passe pas du tout dans son rôle. Comment alors adhérer à ces drames larmoyants?
Au fait, vous n'avez pas compris le concept du Karma avec ce film? Et si vous alliez faire un tour dans une librairie, au lieu de rechercher le savoir dans "Running on Karma"! :)
Andy Lau joue honnêtement son rôle du mieux qu'il peut, dans les limites du scénario et de son personnage. Mais quel scénario? Par moments j'ai l'impression qu'avec certains, il faudrait obligatoirement crier au génie devant toute production Milkyway, sous peine de passer pour un ignare. Eh bien non, tous les films de la Milkyway ne sont pas des chefs d'oeuvre, et Johnny To ne fait pas que des bons films. Dans "Running on Karma", le réalisateur du génial "the mission" se vautre dans de la philosophie de comptoir digne de JCVD, mais en décor naturel. Et l'ensemble est d'une telle incohérence que j'en garderai le souvenir d'une de mes séances ciné les plus ennuyeuses de ces dernières années.
Un dernier point, que je détache volontairement du reste de ma critique car il dépasse le cadre du film... Cécilia Cheung. Je n'ai pu m'empêcher d'être inquiète pour elle en la voyant. Est-elle anorexique? Son état dans "Running on Karma" fait vraiment peur - et je parle sérieusement, ayant cotôyé deux anorexiques par le passé dont une qui s'est faite hospitalisée. C'est ce qui guette cette actrice qui était très fraiche il y a encore quelques années et qui dans ce film ressemble davantage à un squelette vivant. Je n'ai jamais été fan, mais je l'ai appréciée dans certains films et là, j'ai réellement été attristée de la voir comme ça, ayant perdu ses joues, criant son texte pour se faire entendre, et habillée extra-large pour tenter de cacher sa morphologie rachitique. Vraiment c'était un choc, j'espère qu'elle se soignera.
Belle histoire
Running on Karma m'a bien plu. Andy Law joue très bien l'ancien moine, la morale est intéressante et le film vieillira bien à mon avis.
Passage préféré: l'indien contorsionniste.
Un film étrange, mais pas déplaisant.
Une intrigue mystico policière un peu difficile à cerner (en particulier la dernière demie heure) mais menée avec la fougue habituelle des productions Milkyway. Cecilia Cheung est vraiment craquante... Par contre, le film n'est à mon avis pas simple d'accès pour quelqu'un qui n'est pas habitué au cinéma HK. D'ailleurs,
Running on Karma fait office d'ovni dans le filmographie récente (post 1996) de Johnnie To.
Et vogue la galère...
Le générique de fin vient de s'achever et je viens de vivre une déception, mais en même temps j'ai eu le sentiment de ne pas m'être ennuyer une seule seconde, d'avoir été un peu mené en bateau...
Johnnie To semble chercher des idées neuves pour sa maison de production, depuis quelques années ils virevoltent entre polars et comédies romantiques, pour le meilleur et pour le pire.
Cette fois ci il sembe mixer ces deux genres, en y apportant les arts martiaux et la philosophie zen.
En ce qui concerne le polar, ça fonctionne assez bien, mais on ne retrouve absolument pas le style du réalisateur de The Mission et PTU, ce qui fait la force de ces oeuvres, c'est à dire une certaine retenue alliée à une technique irréprochable dans la réalisation est ici abandonnée au profit une sorte de paroxysme dans les actes, d'une éxagération de tous les instants qui s'avère gênante, je pense au excès du commissaire de police qui se met à péter les plombs, aux tendances violentes des flics, etc...
La romance est une nouvelle fois niaise et tirée par les cheveux, ce n'est décidément pas la tasse de thé des réalisateurs, qui entre comique de situation et morale à deux balles ne cessent de se complaire dans la sérénade trop sucrée. Non ça ne passe décidément pas.
Le côté martial art est plutôt bien desservi lui, avec des combats très aériens mais qui rappellent une certaine époque bénie, là le pari est réussi. De plus certaines idées, dont celle du contorsioniste indien sont carrément géniales.
Certains côtés sont totalement inutiles et n'apportent absolument rien à l'histoire, je pense notamment à ce qui fait l'accroche de l'affiche en l'occurence un Andy Lau éxagérément body-buildé avec des maquillages complètement ratés.
Je reste donc fortement partagés entre l'impression d'avoir assisté à un spectacle très (trop) décousu et s'effondrant un peu dans tous ses excès et une nouvelle fois le sentiment de ne pas m'être ennuyé un instant et d'avoir été mené en radeau...
ca aurait pu etre un tout bon film
ce film commence sur de tres bones bases, quelques scenes de baston remarquablement chorégraphiés par l'excellent yuen bun, bref une tres bonne première partie de film , on y croit au karma, on croit au corps sculturale de Lau. apres on s'enlisse dans un profond ennui et on ne s'attache plus au personnage , on n'y crois plus, ni au karma, ni au corps d'andy lau, bref c'est le vide. film littéralement coupé en deux parties, dommage .
29 décembre 2003
par
jeff
Désolé de faire baisser la moyenne mais je n'ai pas du tout accroché à ce film complétement barré qui me laisse perplexe et dans lequel je n'arrive pas à rentrer, bien qu'appréciant généralement les films de Johnnie To, des plus commerciaux aux plus expérimentaux.
Improbable collage
Avec Running on Karma on voit une fois de plus que Johnnie To est autant un producteur qu'un metteur en scène. Ce film improbable, déroutant, original, seul un producteur pouvait l'imaginer. Running on Karma, comme souvent chez To est un film où l'idée prime avant tout, où la trouvaille (scénaristique, visuelle) est le moteur de l'action voir le désir même de réalisation. Ici un contorsionniste indou génial (la grande idée du film) qui se glisse partout, pratiquant un kung fu déroutant, là un personnage qui bondit comme Spiderman, et au milieu pour jouer les héros un Andy Lau body-buildé à mort, défiant toute les lois de l'apesanteur malgré ce corps disgracieux et volumineux.
Alors où sommes nous, dans un film de super héros ? Un polar ? Un kung fu ? Une comédie ? Une histoire d'amour ? Un conte philosophique ? On ne sait pas et To ne répond pas, il mélange tout, on ne comprend pas trop où ça va, on aimerait parfois en savoir plus, et puis finalement on abandonne, on regarde cette oeuvre inimaginable ailleurs que chez nos amis Chinois. On comprend qu'il y est question peut-être de bouddhisme, en tous les cas de Karma mais allons savoir. On lit que tout ça aurait un sens pour ce personnage qui reste traumatisé par le meutre de son amie lorsqu'il était jeune, que cela aurait un lien dans le présent, dans ses actes, avec cette femme flic qui l'a rencontré et qui est l'autre personnage principal. Mais tout ça n'est pas très clair et bien confus, peut-être à moins de s'y pencher à deux fois.
Ce grand mélange des genres seule l'asie sait la composer à un tel degré. Et To ne sacrifie rien, il garde parfois le meilleur de son style, ces beaux plans composés qui ont faient le plus grand de The mission, Running out of time ou P.T.U (dont on retouve l'obsession nocturne) et qui dessinent avec rigueur toute la première partie du film. Enfin, on ne cesse de se demander pourquoi cet Andy Lau body-buildé, ce corps que l'on a du mal à adapter sur ce visage. Cette dissociation entre celui qu'on connait et cette masse musculaire est énormément déroutante. Rien ne nous l'explique, elle n'est qu'un prétexte à quelques scènes déconnectés du tout. A sa manière, Running on Karma est un grand collage qui préfère le syncopage et la fusion. On ne cesse de se demander la motivation de ce film, quel idée a pu bien germer pour penser ce grand amalgame, entre croisement des genres et philosophie.
Pauvre cinéma HK...
Encore un film HK qui ne m'a pas enchanté. Je l'ai trouvé assez mal fait, pour du J.To je trouve ça même nul. Andy Lau n'est pas non plus à son avantage dans ce film. Bref, un très leger divertissement et surtout une un piètre résultat pour une production de cette envergure...
Andy Lau toujours à poil mais jamais nu.
La mise en scène est très carrée, contrairement au scénario qui, s'il garde une certaine homogénéité dans la première partie du film, s'égare dans la dernière demi-heure dans des considérations qui visiblement le dépassent. Dommage. Le film lance trop de pistes pour pouvoir se rattraper par la suite. On aimerait vraiment savoir d'où sortent ces deux indiens volants.
Il est quand même intéressant de noter que le film oppose à une certaine dialectique du super-héros, qui envers et contre tout sauve la fille menacée, un pouvoir encore plus grand qui est le karma et contre lequel, tout super-héros qu'il puisse être, Andy Lau ne peut pas grand chose. On reconnait bien là la différence de vision entre occidentaux et orientaux où quand les premiers parlent de libre arbitre, et donc choix entre bien et mal, les autres parlent de destin.
ROCK.
Apres le moyen ROOT et le mauvais ROOT 2, le touche à tt Johnnie To remet une couche avec Running........on Karma, qui est une sorte de film expérimental brasant plusieurs genre du thiller à la comédie romantique.C'est donc un pari oser de marier Wu xia, polar HK, comédie,film fantastique,,voire d'horreur, action movie,hero movie (façon To & façon BD)........et force est de constater que le RoK s'entire mal ,To reprend simplement les critères habituels de chaque genre et les assemble successivement .On a de quoi être surpris ,même déboussolé tant le film manque d'originalité à chauqe fois qu'il touche
à un genre.Il reste qd même des passages de bonne facture pour rappeler que TO a du talent à revendre .Ce n'est pas que le potentiel du film semble bridé,non non, c'est davantage une question de choix pas tjrs judicieux ,à d'autre moment tres interessant; malgres une liberté artistique au moins égale à celle du mémorable FULLTIME KILLER, le tandem To Wong Kai Fa ,n'est pas en mesure d'apporter grd chose à RoK servit par un Andy Lau correct mais une Cecilia Chung peu inspirée,par un rôle trop caricatural.
Au final,ROK déçoit pas autant que les ROOT ,car finalement je nespérait pas plus du Johnnie TO actuel peut-etre en panne d'inspiration?
Surrealistiquement ridicule.
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Ne vous fiez surtout pas à l’affiche ci-contre ! En effet, c’est une façade derrière laquelle se dissimule rien de moins que le film le plus personnel du réalisateur depuis son remarquable "Loving you".
Rarement un film n’aura autant ressemblé à un de vos rêves. D’un rêve, on se souvient d’abord du dénouement parfois à l’origine de notre réveil. C’est à ce moment que l’histoire nous revient, une histoire qui semblait si réelle. Pourtant, si on fait l’effort de démonter ce rêve avec du recul, on se souvient petit à petit de personnages et de situations incongrus qui auraient dû nous faire réagir que tout n’était que chimère. Certains éprouveront le désir d’élucider les situations les plus insolites mais en vain…
"Running on karma" c’est un peu tout ça gravitant autour du thème de l’influence du karma dans la métempsycose. Chacun de nos actes, bon ou mal, conditionnerait notre karma qui déterminera le prochain corps (animal ou humain) dans lequel notre âme s’animera. La destinée de cette nouvelle vie est réglée selon les actes accomplis dans la précédente. La boucle est bouclée.
Big (Andy Lau), dont le corps n’a rien à envier au "Hulk" de Ang Lee (si ce n’est un budget plus confortable), dispose de dons surnaturels comme voir dans les vies antérieures d’individus. Doté de surcroît d’une force surhumaine, il va aider une officier de police (Cécilia Cheung) à capturer des personnages (très réussis !) tout droit sortis d’un comic comme cet indien contorsionniste se déplaçant avec une vélocité inouïe. Mais ce que n’ose confier Big à Cécilia, c’est qu’en la regardant, il distingue un soldat japonais donnant la mort sauvagement. Elle risque donc à tout moment de payer les pêchés qu’elle aurait commise dans l’armée japonaise. Inéluctablement touché par ses qualités humaines, Big a énormément de mal à accepter le sort que réserve la fatalité à cette inspectrice au grand cœur. Mais comment modifier le cours des événements ?
Assez profond, au long dénouement philosophique, le dernier tiers tranche avec la première heure qui aussi intriguante soit-elle confine plus le polar fantastique, sans toutefois s’aventurer dans des excès à la "Wicked city". Johnny To réussit l’exploit de nous dépayser alors qu’on est en territoire connu. Certes les néons nous rappellent qu’on est toujours à Hong-kong. Mais l’endroit paraît étrangement plus désert et obscur qu’à l’accoutumée. Des plans aussi lents qu’envoûtants laissent paraître un hong-kong on ne peut plus énigmatique tout droit sorti d’un rêve. Nul doute aussi malgré des personnages et des comportements hors du commun que nous sommes en 2003 contrairement à l’indatable "Saviour of the soul". Aucun doute et pourtant on a le sentiment d’assister au film le plus inclassable aussi bien catégoriquement que temporellement. Dans cette histoire, les habitants de la péninsule ne semblent pas tant surpris que ça des capacités hors normes de Big ou des étrangetés qu'il capture. Comme si plus rien ne les étonnait. Tout comme dans un rêve.
Voilà le genre de films qui peut secouer l’apathie des spectateurs qui ne croient plus au cinéma hong-kongais. Non vous ne rêvez pas, "Running on karma" qui avait tout du projet "casse gueule" sur le papier se révèle finalement la bombe lancée in extremis afin d'anéantir sur son passage toutes les daubes de l'année 2003. Œuvre visuellement troublante, emprunte de philosophie mais sans concession, parsemée de flash-back percutants, elle me contraint à rallier enfin les fans de Johnny To (tandis qu’eux sont peut être déçus…) ! Découvrir le corps du héros à l’occasion d’une aguiche ou d’une bande annonce peut dérouter le spectateur potentiel. Mais dés les premières minutes, sous l’empire de la maîtrise de To Kei-fung, l’heureux spectateur ne sait de toute façon plus où il est ni qui il est. Alors vous pensez que ce détail (de taille)… C’est uniquement quand le générique de fin le "réveille" qu’il reprend ses esprits, je vous rassure, sain et sauf. Ca faisait longtemps que je n’avais pas louer un film auprès de mon entourage et mon dieu que ça fait du bien. Les rêves sont enfin transcendés par ce spectacle puisqu’il offre l’avantage d’être analysé autant de fois qu’on le désire.
Plus rajeunissant et stimulant que n’importe quelle cure : offrez-vous "Running on karma" !
La première heure est excellente. Le reste...
L'idée de base était pourtant interessante mais le film ne tient pas toutes ses promesses. La première partie du film est vraiment captivante et ne possède aucun temps mort. La seconde l'est beaucoup moins vu le changement radical de ton dans lequel le film semble s'enlisser. Du coup il ne decolle pas.
Malgré un scenario assez casse gueule, la realisation de Johnnie To est cepandant appréciable et les acteurs sont tous impeccables. En particulier Andy Lau plutôt convaincant dans ce rôle de moine body buidé.
Un film unifié et très cohérent avec le bouddhisme
On entend toutes sortes de choses sur ce film, notamment qu'il y a trois films en un (cf le témoignage rapporté dans la présentation de Jean-Pierre Dionnet pour Asian Star).
Il me semble qu'il n'en est évidemment rien et que la "mentalité" du scénario ainsi que son déroulement sont extrêmement cohérents avec la théorie du Karma.
Certes, il y a la patte très personnelle de Johnny To, le seul qui arrive à faire un film d'action loffoque et philosophique en retombant sur ses pattes, qui donne une coloration un peu déroutante pour nos esprits cartésiens.
Mais il s'agit là d'un des films les plus touchants et les plus justes sur la mentalité orientale que j'ai vus jusqu' à présent. Bravo et merci.
Bouyaka bouyaka!!
Encore un autre "running…" du grand Johnny To qui nous livre un film unique est complètement barré comme seul HK sait (ou plutôt savait) le faire. Un vrai bonheur.
Gros bouillon miraculeusement digeste:
d'action: Les chorégraphies du pourtant très outrancié Yuen Bun (remember l'overdose de câble de "OUATIC 4"), sont de petites merveilles d'efficacité et sont incontestablement percutantes et inventives.
de comédie: Andy Lau méconnaissable en moine streapteaseur bodybuldé est tout simplement parfait, et sa poursuite en scooter est d'un burlesque parfaitement assumé est maîtrisé.
de gore: et paf le chien, crack le bras, swif la tête…
de comédie sentimentale: elle est mignooonnnnee! Cecilia Cheung.
d'effets spéciaux old school: le déguisement d'Andy Lau est vraiment bluffant même en gros plan, l'hindou contorsionniste et les différents combats sont vraiment old school (= pas d'images de synthèse playstation à faire gerber les morts. Prends en de la graine Tsui!)
et de philosophie incompréhensible à 2 balle: bon ça, ça plombe un peu la fin du film, mais c'est loin d'être suffisant pour faire oublier le fabuleux grand n'importe quoi qui précède.
En bref, je me suis laissé emporté par cet OVNI, et je ne l'oublierais pas de si "To" (Ruquier sort de mon corps bordel!)
Très bon film fantastique avec la belle Cécilia Chang