Une petite brève au moment où tout le monde est parti en vacances se dorer la pilule, pour vous informer que le dernier film de Bong Joon-Ho, le génial Mother, a été retenu pour représenter la Corée du Sud à la prochaine académie des Oscars. En espérant que le film ait plus de chance que le Secret Sunshine de Lee Chang-Dong en 2007, dernier "client" en date en provenance du pays du matin -pas très- calme à mériter un petit quelque chose. Ceci dit, le chemin est encore long.
Source : Twitch
Un rapide point sur le front de l'animation s'impose concernant quelques productions qui méritent une certaine attention, certaines dont on vous a déjà parlé et d'autres un peu plus inédites...
On commence par un rappel, celui de la sortie hier dans les salles japonaises de Summer Wars, le dernier long d'HOSODA Mamoru (La traversée du temps) qui revient donc sur le devant de la scène mais avec un budget plus important. Le film de la confirmation ? C'est encore le studio Madhouse qui s'est chargé de la production de l'animation. A noter que le film sera projeté en avant-première mondiale au festival de Locarno en Suisse, dans quelques jours.
Toujours chez Madhouse, "l'arlésienne" Red Line de KOIKE Takeshi (Animatrix : World Record) et ISHII Katsuhito (Le goût du thé), un duo déjà à l'oeuvre dans l'OAV bien barré Trava - Fist Planet, l'arlésienne Red Line donc, sera également projetée en avant-première à Locarno alors que sa date de sortie n'est prévue que pour 2010 au Japon. Un réel privilège pour ceux qui auront l'occasion de le découvrir - et on en connaît pas mal qui cracheraient complaisement sur les tombes de leurs ancêtres pour y être - alors que le film avait déjà fait faux bond au dernier festival d'Annecy. Red Line, en développement depuis quelques années déjà, met en scène une course futuriste totalement déjantée...
Autre production Madhouse - "l'épicentre" de l'industrie de l'animation japonaise en cette première décénnie de 20ème siècle -, qui fait l'actu à Locarno, Mai Mai Miracle de KATABUCHI Sunao (Princess Arete). L'ancien bras droit de MIAZAKI Hayao et membre de la première heure du studio 4°C, qui après avoir "pigé" comme réalisateur sur une série commerciale (Black Lagoon) pour le compte de Madhouse, s'est vu offrir sa chance de re-tenter l'aventure cinéma. Le film qui parle d'enfants mais ne s'adresse pas forcément exclusivement à ces derniers, est bouclé depuis quelques mois déjà mais ne sortira en salle au Japon qu'au mois de novembre.
Toujours à l'affiche à Locarno (décidément) et un peu plus tard en septembre à l'Etrange Festival sur Paris, le moyen-métrage du studio 4°C et des russes de Molot Entertenmaint, First Squad - The Moment Of Truth, montrera également le bout de son nez. Au programme : du sovétique, du nazi, de unités spéciales et du fantastique...
Fin août sort au Japon dans quelques salles (et probablement très vite en DVD) le court-métrage d'une trentaine de minutes Cencoroll. Une petite production qui s'annonce comme une petite bombe - la bande annonce laisse baba - au niveau animation et designs de créatures. Cencoroll s'inscrit dans le cadre d'un projet visant à produire des artistes indépendants autours d'idées originales et de studios modestes, c'est le Anime Innovation Tokyo. Dans le cas de Cencoroll, c'est UKI Atsuya qui est à l'origine du projet, il y cumule d'ailleurs quasiment tous les postes, de réalisateur à animateur... Un véritbale tour de force pour cet homme qui adapte là un de ses propres manga. Un artiste à suivre de très prêt dans le futur.
Et on reparle de SORI Fumihiko, le producteur du premier film 3D Appleseed, réalisateur ensuite de Vexille, qui revient dans l'actu avec l'annonce de son prochain long d'animation, toujours en 3D, intitulé TO. Il s'agit d'une adaptation de 2 des histoires courtes composant le manga en 3 volumes 2001 nuits, de HOSHINO Yukinobu. Si on ne sait pas encore ce que donnera le film, autant en profiter pour ne dire que du bien du manga original - scandaleusement inédit en France -, véritable fresque du futur de l'humanité dans sa conquête de l'espace, dans la lignée de sa référence centrale à l'écrivain de SF Arthur C. Clarke et à toute une tradition de la SF de l'âge d'or : une belle lecture. On espère donc que Sori saura... préserver tout le sel de l'oeuvre d'HOSHINO (un des grands auteurs de manga SF), entre hard science et fresque humaniste décrivant des personnages complexes aux destins suprenants... De la vraie SF avec des majuscules partout. Sortie de TO au Japon en octobre de cette année.
Un peu plus loin, pour la fin de l'année au Japon, on se prépare à acceuillir les premiers pas sur grand écran de l'homme qui monte au studio Production IG, KAMIYAMA Kenji (GITS - Stand Alone Compex). Après une incursion dans l'héroïc-fantasy à la sauce naturaliste en 2008 avec la très bonne série Moribito - Guardian of the Sacred Spirit, musiques de KAWAI Kenji, KAMIYAMA a de nouveau signé une série en 2009 avec Eden of the East. Cette fois-ci le réalisateur a passé un cap puisqu'il est à la base de l'histoire originale et qu'il signe le scénario là où ses réalisations précédentes étaient des adaptations d'univers existants. Pour l'anecdote, lors de son lancement en avril dernier - gros mois de turn-over de séries animées dans les grilles de programme des chaines japonaises - Eden of the East était la seule production basée sur une idée originale ! Thriller d'anticipation sur fond de conspiration terroriste et de jeu mortel, la série se révèle une des réussites de la saison "printemps 2009" et sera prolongée sur grand écran par 3 films entre octobre 2009 et janvier 2010 ! Le premier film ne sera qu'une compilation des 11 épisodes de la série, mais les autres seront entièrement originaux. Le premier annoncé pour novembre est intitulé The King of Eden, le second qui sort en janvier de l'année prochaine porte le titre de Paradise Lost. C'est toujours KAWAI Kenji qui signe les musiques. Entre leur premier long 3D (Oblivion Island) sorti ce mois-ci au Japon, quelques adaptations alimentaires pour grand écran d'ici la fin de l'année, les séries et les 2 films de KAMIYAMA, on ne chôme pas à Production IG, non plus...
Le programme des films présentés à la 66ème Mostra de Venise vient de tomber. En dehors de la Chine extrêmement représentée, notamment dans la section "Horizons" avec pas moins de quatre films, on note dans la compétition officielle deux auteurs qu'on ne pensait sans doute pas voir concourir un jour pour le Lion d'or.
TSUKAMOTO Shinya décoincera un peu les nobles festivités pour présenter en compétition officielle son dernier film, le très attendu Tetsuo the Bulletman entièrement tourné en langue anglaise. Le cinéaste a de nouveau la main mise sur ce film en étant également scénariste, producteur, monteur, directeur de la photo et des décors. Notons également, toujours dans la compétition officielle, le dernier Soi CHENG et son Accident. Ce thriller suivra l'alliance d'un flic et d'un tueur collaborant pour démanteler un cartel. Avec Louis KOO et Richie REN.
Toujours en compétition officielle, le discret Yonfan MANSHIH viendra présenter son Prince of Tears se déroulant en plein Taïwan des années 50. A noter la présence d'un film sri lankais : Between Two Worlds de Vimukthi Jayasundara.
Hors compétition, Fruit CHAN, CUI Jian et HUR Jin-Ho nous font leur Three Times à eux avec Chengdu, I Love You. Trois histoires d'amour et trois époques différentes (1976, 2008 et 2029) seront au programme, avec l'acteur coréen JEONG Wu-Seong, GAO Yuanyuan et la chanteuse pop Sitar Tan au cast. Sortez les mouchoirs.
Enfin, TARÔ Rin présentera son Yona Yona Penguinen chantier depuis un petit bout de temps maintenant. Rappelons que ce film d'animation est une coproduction franco-japonaise. Le réalisateur en avait déjà causé pour nous (et ouais!) en janvier 2008, c'était Astec qui s'en était occupé. L'interview est disponible ICI.
Vu la distance, le festival s'est dit qu'il était sûrement préférable de glisser ces films dans la sélection "Horizons" plutôt qu'en officielle ou hors compet' : le vietnamien BUI Th c Chuyên et son Adrift ainsi que le philippin Pepe Diokno et son Engkwentro auront l'honneur de figurer dans cette sélection exotique et visiblement inaccessible, de même que Hu Guan, LIU Jie , Du Haibin et GUO Xiaolu avec respectivement Cow, Judge, 1428 (très courts) et Once Upon a Time Proletarian: 12 Tales of a Country (très long).
Un beau programme en perspective réservant son lot de surprises, prévues du 2 au 12 septembre prochain en Italie. Qui du voyage?
Pour son retour dans la capitale, l'Etrange Festival assure un max. Pendant près de dix jours, le Forum des Images accueillera l'évènement attendu par tout amateur de bisseries et de raretés, et le moins que l'on puisse dire est que le programme s'annonce plus qu'alléchant. Du 4 au 13 septembre prochain, les spectateurs fans de cinéma asiatique, du pop jusqu'au pinku, en auront également pour leur argent et leur déplacement. Jugez plutôt :
Inédits & Avant premières :
Le shocker Macabre des MO Brothers en provenance de Singapour, présenté ce soir au festival du film fantastique et d'horreur de Londres et qui parait-il vaut le coup d'oeil, Goemon de KAZUAKI Kiriya, clippeur et ex-mari de la star de jpop UTADA Hikaru pour qui il signa une poignée de clips colorés, à l'image de son Casshern qui ne fit pas l'unanimité à la rédaction. Autant dire que son dernier film, présenté en avant première, sera l'un des seuls moyens de le voir en France en attendant une hypothétique sortie en salles. Enfin, les retardataires qui l'ont loupé à Deauville ou au festival Paris Cinéma pourront toujours jeter un oeil au -décidément très festivalier- Breathless du coréen YANG Ik-Jun, petite bombe de nervosité et de furie un peu brouillonnes. Enfin, et immense cadeau que nous offre l'Etrange Festival, First Squad - The Moment Of Truth de ASHINO Yoshiharu du Studio 4°C viendra faire parler de lui. A l'époque simple clip destiné à un rappeur russe, il sera finalement décliné en long métrage par la suite. Plus d'infos dans la fiche du film.
Viva Pinku Eiga! Cinéma érotique japonais
Quelques grands noms de l'âge d'or du roman porno seront à l'honneur, à commencer par l'un de ses meilleurs représentants, KONUMA Masaru et son Dans l'arène du vice de 1977. Sera également présenté La femme aux seins percés (1977) de NISHIMURA Shogoro, à qui l'on doit Le Jardin secret des ménagères perverses, pinku de bonne facture avec un final démentiellement bis.
Continuons dans la lancée avec la projection de Harcelée! (1978) de HASEBE Yasuharu, artisan médiocre mais auteur de quelques classiques tels que les débuts de la série des Stray Cat Rock ou du quatrième épisode de la saga Sasori. Un autre de ses films sera également présenté, Le violeur à la rose, réalisé un an plus tôt. Comment évoquer le pinku sans parler du cinéaste KUMASHIRO Tatsumi , dont son L'homme-femme (1977) risque de faire un peu de bruit au forum. Rappelons que l'auteur du navrant L'extase de la rose noire mais du parait-il très coté La femme aux cheveux rouges est un des grands noms du genre.
Le cinéaste URAYAMA Kirirô, déjà à l'honneur chez nous depuis le 22 juillet avec la sortie de son second film, Une Jeune fille à la dérive, bénéficiera d'un nouveau spotlight avec la projection de La chambre noire (1983), film qui se démarquera à coup sûr des autres par son âge moins avancé et un style plus crépusculaire, sans doute moins "cool". Enfin, Osen la maudite (1973) d'un des piliers du roman porno, TANAKA Noboru, clôt cette sélection particulièrement riche de films inédits en France.
Enfin, TOMIOKA Satoshi, cinéaste d'animation contemporaine en provenance du Japon, viendra présenter ses travaux et films au cours d'un atelier prévu le 12 septembre.
Bien entendu, tout ceci n'est qu'une partie du programme complet bientôt en ligne sur le site officiel du festival à l'adresse suivante :
Plus fort encore que l'arrivée du Tour sur les Champs ce dimanche 26 juillet à Paris, les coups de marteaux distribués par Choi Min-Sik dans Oldboy vont refaire parler d'eux au Forum des Images le temps d'une journée -soirée- placée sous le signe de la vengeance.
Présentées en copie 35mm pour un tarif de 5€ la séance, autant dire que celles et ceux qui n'ont toujours pas découvert ces petite bombes controversées peuvent encore réparer leur faute, qui plus est personne ne se vengera, c'est juste du cinéma.
Je reconnais que le jeu de mot est du niveau du dernier film de SHIN Jeong-Won. Sorti depuis peu en Corée du sud, Chaw est la dernière saloperie (on parle de la bête, hein...) en tête du Box office coréen derrière le dernier Harry Potter. L'histoire ne casse pas trois pattes à un sanglier, une bête de 410 kilos connue sous l'appellation -contrôlée- de Chaw tracasse un petit village du pays : deux corps sont retrouvés dans un sale état, et étrangement, de grosses empreintes de pattes tachées de sang ont été signalées. Une équipe formée d'un ancien chasseur, d'un scientifique, et d'un chasseur professionnel encore en activité partent à la recherche du sanglier pour s'en débarrasser.
Inutile de dire que le trailer (disponible plus bas) n'incite nullement à se précipiter dans les salles obscures de Corée, sauf pour se marrer, et encore. Pas sûr que Gilles, notre envoyé spécial, fasse le déplacement pour un magnifique compte-rendu. Pour les amateurs de bon vieux jambon, il y a toujours l'excellent Razorback de Russel -Highlander- Mulcahy.
Demain sortira dans les salles françaises le second film de URAYAMA Kiriro ou "Kirio", cinéaste oublié de la Nouvelle Vague japonaise. Après avoir fait ses marques avec Imamura en tant qu'assistant réalisateur chez KAWASHIMA Yuzo, URAYAMA Kirirô passe à la réalisation pour le compte de la Nikkatsu et se fait rapidement repéré avec son premier film, La Ville des coupoles, nominé pour la Palme d'or à Cannes en 1962 et film très apprécié par François Truffaut dans lequel le cinéaste français disait retrouver les traits de son cinéma.
Un an plus tard, le réalisateur signe son second film, Une Jeune fille à la dérive, et reçoit la plus haute distinction au festival de Moscou. Cet inédit sort donc demain dans un parc restreint (3 salles à Paris), mais mérite que l'on s'y penche notamment pour la performance remarquée de son actrice principale, IZUMI Masako et sa mise en scène qui l'est tout autant.
En attendant sa sortie en salles prévue le 19 août prochain, Memory of Love de WANG Chao s'arme d'une bande-annonce française, visible à l'adresse suivante : Trailer Memory of Love
On reparle de ce beau film avant sa sortie officielle, avec critique et interview du réalisateur au programme. Stay tuned.
CTV lâche la bête. A l'occasion du festival Japan Expo, qui se tient du 2 au 5 juillet, l'éditeur met à disposition dans son stand l'une de ses toutes dernières éditions dvd, à savoir le bestial Sasori. Au départ manga culte puis revisite moderne du personnage premièrement incarné au cinéma par KAJI Meiko dans les années 70, le film de Ma Joe est une relecture à la hongkongaise, fruit d'une coproduction asiatique.
Le film est présenté dans son format original 1.85 16/9, contenant également trois pistes : une version originale encodée en DD 5.1 et DTS, et une version française DD 5.1.
De plus, les visiteurs du salon pourront profiter d'un joli rabais...sans compter une sortie en avant première de plus de deux semaines.
En dehors de ceci, le film sera dans les bacs dès le 19 juillet 2009.
A l'occasion du Cinéma en plein air du 15 juillet au 16 août, une initiative du Parc de la Villette, les curieux d'un soir auront la possibilité d'assister gratuitement à la projection, entre autres, de deux films asiatiques.
