Sympathique sans plus
Beaucoup plus théatral dans sa forme, le deuxième volet de l'expédition vers l'ouest perd coté scénario mais aussi coté humour en séparant pendant la plupart du film le duo singe/cochon. Ce vide est comblé de façon bien lacunaire par des jeunes filles aux fort jolies jambes et des passages chantés. Le fractionnement de l'intrigue entre les quatre héros ne facilite guère l'intérêt du spectateur pour lequel l'esthétique très... "particulière" du film reste peut-être le fait le plus marquant. Petite pause sans prétention dans le voyage donc.
31 juillet 2005
par
jeffy
Kitsch Kitsch Aïe Aïe Aïe...
C'est entendu, ce troisième volet des pérégrinations du Roi Singe est bien moins romanesque et écrit au niveau scénario que The Monkey Goes West. Mais cet aspect est assez compensé par le sens du bon n'importe quoi de Ho Meng Hua. Déjà le pitch on ne plus fou: une belle armada de femmes en tenues d'araignées classieuses essaie d'attirer notre bande en route vers l'Ouest littéralement dans leurs filets. Pour ce qui est du spectateur, l'affaire est déjà pliée dès les premières minutes avec la scène chantée d'ouverture où de multiples bras s'agitent dans une démonstration du kitsch psychédélique le plus pur (touts les scènes chantées du film sont des petits bijous de naïveté). Kitschissime également la boule de cristal rouge clignotante qui permet à mesdemoiselles d'espionner notre quatuor fou ou la boule emprisonnant une femme-araignée. Dans ce film également, des personnages de vieillards dont le grotesque annonce ceux de Miracle Fighters et le pourceau toujours tenté par de charmantes créatures et rappelé à l'ordre à chaque fois par le singe(la transformation en arbre), un pourceau qui même transformé en moine ne peut pas s'empêcher de voir resurgir ses oreilles de cochon sous l'effet du désir croissant. Le principe de la transformation physique déjà présent dans la saga se retrouve décuplé, donnant ainsi au film un rythme alerte. Cette capacité des personnages à changer d'apparence est ici encore créatrice de quiproquos amusants tels que la difficulté à reconnaitre des deux sosies qui combattent lequel est le vrai. Et on ne peut s'empêcher de revenir aux décors aussi toc que somptueux de la caverne, ses multiples toiles d'araignée et la belle armada qui le peuple et charme à coup de minaudages faussement naifs. Question mise en scène et photographie, on est dans la lignée de la très bonne routine classique de Ho Meng Hua. Les effets spéciaux cheap donnent au film un petit cachet naif notamment l'étincelle mouvante qu'on croirait échappée d'un magasin de farce et attrappes. Sauf qu'il y a un vrai plus qui pousse le film encore plus loin dans le délirant vers la fin: les personnages sont capables de créer des mirages de clones pour déstabiliser l'adversaire ainsi que le plus grand plaisir du spectateur. Au final, avec the Cave of Silken Web, Ho Meng Hua pète sympathiquement les plombs.