Diriger et être dirigé
Après ses documentaires "Hard Liner" et "The Jak", le cinéaste et commentateur et chroniquer de football Andibachtiar Yusuf témoigne une nouvelle fois de sa passion pour el football à travers le portrait croisé de trois "dirigeants" fondamentalement différents.
Yuli est le "chauffeur" bien connu des Aremania, les supporters du club de football Arema Malang, qui entonne week-end après week-end hymnes, slogans et autres chansons face à son public de dizaines de fidèles, dos à son équipe chéri pour lequel il sacrifie presque tout. Le documentaire réussit à parfaitement capter ce jeune homme passionné, mais également épuisé par tant d'implication et qui avoue vouloir arrêter pour se "trouver une femme et fonder une vraie famille pour satisfaire ma maman".
Le second est le chef d'orchestre Addie MS, un dirigeant surdoué venu sur le tard au métier et qui est l'un des rares chefs d'orchestre indonésiens à faire le tour du monde. Au cours de l'un des rares moments plus intimes du documentaire, il pense que la musique est plus fort, que n'importe quel pouvoir dirigeant au monde, puisque seule capable à réunir tous les gens, peu importe leurs idées politiques, leur sexe ou leurs convictions religieuses.
Enfin, AG Sudibyo est un autre dirigeant d'une chorale chevronné, un self-made-man appliqué, mais qui ne parviendra jamais à devenir un vrai professionnel – non pas qu'il voudrait y tendre…ou qu'il penserait y tendre, trop fier de pouvoir diriger sa chorale de 5.000 personnes pour leur faire entonner des chansons plutôt nationalistes à la gloire de la Mère Patrie.
Trois hommes réunis autour d'une même passion.
L'idée était intéressante, mais ne tient pas totalement la route sur la longueur, notamment par un regard toujours distant, que l'on seulement impliqué au cours du segment dédié aux chants des supporters, avec des trop longues séquences des fans entonnant chanson après chanson…
On aurait préféré voir davantage des moments plus intimes, comme celui ou Yulie avoue vouloir arrêter ou Addie MS se lançant dans un discours largement politique…Tant pis.
