Burlesque
"The Contract" se place clairement parmi le trio des films les plus abouties des frères Hui.
Réel hommage aux comédies burlesques américaines, les frères re-créent et s'approprient bon nombre de procédés ultra-classiques, mais bien maîtrisés. Reminiscent des oeuvres d'un Chaplin (montrer l'envers des décors; poursuites, etc), d'un Keaton (le décor tombant sur Michael Hui, sauvé par une mince ouverture) et d'un Laurel et Hardy (quelques gags piqués par-çi, par-là), ils recyclent à tout va. Aspect très positif : le film poursuit une meilleure continuité, que leurs autres films, plus centrés sur une succession de gags et de situations comiques, alors que ce film poursuit une trame bien plus stable et riche.
Le paysage télévisuel HK est durement passé au vitriol et rend compte du riche passé de leur propre passage TV. Malheureusement, je manque de connaissances quant aux émissions à la télé HK de ces années-là pour apprécier pleinement toutes les siutations parodiques (l'on imagine sans mal bon nombre d'émissions en vague à l'époque pastichés et fustigés par les frères Hui - notamment la séquence très cruelle du jeu télévisé sur "Cat TV").
En même temps, le film manque quelque peu de gags plus inattendus, originaux. J'ai beaucoup aimé, mais je préferai l'inventivité des gags de "Public Eyes" ou "Security Unlimited", notamment l'appropriation d'objets dans des situations pour les moins inattendus, simplement exploitée ici par l'utlisiation du perroquet.
Une très bonne comédie, classique du cinéma HK, qu'il faut avoir vu !
Contrat rempli
Si Private Eyes est sans doute le film le plus abouti de Michael Hui, comprenant ses scènes les plus célèbres (La confrontation dans la cuisine, la préparation du poulet...), The contract est une autre réussite du réalisateur - acteur, ne déméritant pas moins. Michael Hui sait tirer le meilleur du thème télévisiel: le matériau de base est richessement traité, toujours avec ce sentiment constant de légéreté et de bonne humeur communicative.
Encore éloigné de l'humour typiquement cantonnais reposant beaucoup sur le verbe, Michael Hui a à l'évidence bien étudié les grands classiques américains du muet et joue donc souvent sur le gag visuel. Au coeur du film, rien de moins qu'une course poursuite effrénée pour récupérer un contrat de travail.
L'humour est parfois étonnament noir (on pense aux scènes de défenestrations des directeurs, ou à l'hilarante et cruelle séquence du jeux télévisuel), et s'accompagne d'un sous-texte social toujours bienvenu (l'appât du gain, la difficulté du milieu télévisé dont sont issus les frères Hui). On appréciera par ailleurs pour l'époque la réalisation hors des studios, dans le Hong Kong de la fin des années 70 (les frères Hui ont débuté à la Shaw Brothers, avant de s'en éloigner).
Remastérisé en dvd, disponible (en France!) dans un coffret inespéré réunissant quatres de ses films de la grande période, Michael Hui est clairement à redécouvrir...ne serait-ce que pour se rendre compte que HK n'est pas uniquement la ville de l'humour parfois douteux de Stephen Chow (aujourd'hui lui aussi, beaucoup plus discret).
Mr Boo contre la boite à image
burlesque, burné et sévèrement tordant, ce film est un classique des comédies HK. Entre les grimaces et les scènes originalement folles (la glue, la bombe à rire,etc...), le film critique les travers de l'industrie audiovisuel locale et sa soif implacable d'audimat.
Un film en avance sur son temps mais qui use des bonnes vieilles méthodes pour toucher au but!
The best of the "Mister Boo"…
Aujourd’hui, à part les Chow Sing-chi et une pincée de Wong Jing, la comédie n’est pas le fort du cinéma Hong-kongais. En revanche, auparavant, entre la série des "Pom pom", les "Aces go places", les "Lucky stars" et en l’occurrence les films de Michael Hui (généralement accompagné de ses deux frères), il y avait pléthore.
Datant pourtant de 1978, "The contract" reste hilarant et comporte autant de scènes d’anthologie que "The private eyes". Michael Hui n’a jamais réussi, à l’exception de " Chicken and Duck talk" dix années plus tard, a retrouver l’esprit et le délire de ces deux films. Pour ceux qui ne le connaissent pas, rappelons que les compositions de Michael Hui sont hilarantes. Son talent est inestimable et il est regrettable qu’il est abandonné l’industrie. Peut-on espérer, un jour de pleine lune, le retour des trois frères Hui ? Pourquoi Sam ? Parce que un bon Michael Hui s’accompagne souvent des chansons de son frère qui sont devenues cultes. Précisons que le succès des Mr Boo a été un véritable tremplin pour Sam qui a délaissé ses frères pour former un tandem très connu avec Karl Maka.
Inutile de délayer sur le film : c’est tout simplement un MUST dans la catégorie comédie.