Coquille vide.
Après le
tueur aux serpents,
Bamboo House of dolls et quelques autres petites réussites comme
The Delinquent avec Chang Cheh,
Tea House, ou le sympathique
Killer Constable,
Kuei Cih Hung, réalisateur capable du bon, de l'excellent (
Boxer's Omen) comme du pire navet (
Hex Vs Witchcraft), initiateur du cinéma d'exploitation déviant HK tout de même (bamboo house of dolls), entame sa dernière ligne droite de réalisateur devenu "yes man" poussé tranquillement vers la sortie, avec une brochette de films d'horreur disparate dont un honorable
Hex, un sublime Boxer's Omen et ce Corpse Mania désespérément conformiste comparé à d'autres perles méconnues du genre.
Le réalisateur garde ici exactement la même équipe, cast compris, que pour son Hex. Pourtant passable avec la caméra qu'il aime remuer pour accentuer la tension, aidé par un budget minime mais encore potable, un standing Shaw encore visible à l'écran notamment par Johnson Tsao, directeur artistique de nombreux grands classiques Shaw, et pas mal d'acteurs sur le retour de la firme (dont l'immense Walter Tso Tat Wah), Kuei Chi Hung se contente ici d'un très pauvre copier coller de ses films précédents, mélange évident de Hex et de Killer Snakes. Seule différence avec ce dernier et pas des moindres, à la place d'un malade des serpents, on a droit à un nécrophile serial killer. Appétissant me direz-vous ! Que nenni, sous ses airs de sous giallo vaguement esthétique se cache une pauvre enquête incroyablement molle du genou et un tueur qui n'est qu'un énième adepte du gros couteau de boucher et non de la collection macabre comme on pouvait l'espérer. Son penchant nécrophile n'est montré que lors des premières scènes avec son amoureuse mourante et c'est à peu près les seuls vrais bons passages de tout le film. A la différence de Hex qui nourrissait une véritable ambition vers l'étrange et l'angoisse, Corpse Mania tire des câbles timorés trop évidents et inutiles pour convaincre.
Côté exploitation réussie, hormis la joie de voir un corps de femme entièrement recouvert d'asticots dégôutants et une séance de nettoyage de corps talqué filmée comme un tableau fixe où la fiancée nue s'étale harmonieusement sur les genoux de son amour dans un halo blanchâtre, tout le reste du film est une interminable suite de dialogues foireux et de petites poursuites faiblardes dans des ruelles étriquées. Tanny Tien, patronne de la maison de passe cible du meurtrier, (sur)joue comme une patate à la différence de sa prestation dans Hex et absolument rien ne se passe avant le final, lui aussi complètement raté. Aucune déviance comme dans Killer Snakes, aucune folie comme dans Boxer's Omen, aucune surprise au récit comme dans Hex, aucune tension comme dans un giallo dont il tente de s'inspirer, juste une coquille de noirceur qui finit par bien faire rire... Jaune. De toute façon, personne n'a rien à dire puisqu'on peut assez aisément deviner l'unique twist retenu le plus longtemps possible par de la scène bouche trou par paniers. 1 ou 2 petits meurtres à base de peinture rouge viennent très légèrement enlever un peu de la morosité ambiante mais Corpse Mania reste une parodie insignifiante de giallo et un pauvre, très pauvre film de serial killer. En un mot : nul.
Je lui préfère même largement un Sex beyond the grave, peut-être plus débile et fauché mais beaucoup plus généreux en scènes mémorables. Quant à Seeding of a ghost et Boxer's Omen, n'en parlons pas, on ne joue pas dans la même cours.
Giallo à la sauce HK
Corpse Mania est loin d'etre un Bis horrifique avec morceaux de bravoure à la pelle comme
KUEI Chi Hung à su nous régaler avec Bewitched et bien sur The boxer's omen. On est vraiment dans le giallo, enquete policiere, crimes trash, nécrophilie et ambiance ultra-glauque. Le film manque un peu de peps et mise donc tout sur les ambiances. Décevant par rapport aux chef d'oeuvres Bisseux du Maitre, mais d'un point de vue purement cinématographique vaut quand meme le détour.