La course aux gros billets
Voici venir l'un des films parmi les plus attendus de l'année de l'Empire du Milieu: "Crazy Racer", suite officieuse de l'incroyable succès surprise de "Crazy stone" de 2006. Un film qui avait surpris professionnels, comme critiques pour s'être tourné dans une quasi indifférence générale pour peu de sous dans la collection des "First Cuts" lancé par Andy Lau et qui avait non seulement engrangé les billets verts aux box office, mais également créé un véritable sous-genre, le "crazy caper movie", soit le polar totalement déjanté dans la pure veine des premiers longs de Guy Ritchie, "Crimes, arnaques et botanique" ou "Snatch".
Sauf qu'un succès en Asie est irrémédiablement copié et on ne compte plus les faux simili à être sortis depuis, dont les récents "Set off" et "I am Liu Yuejin".
Premier constat: le réalisateur et acteur princiapl Ning Hao a toujours la niaque et enterre sans aucun mal ses nombreux prétendants au titre du roi du "crazy caper movie". Si pas moins de sept (!) scénaristes auront été nécessaires à donner vie à son dernier délire et si des nombreux gags tombent à plat, il n'y a personne, qui sait mieux que lui tenir un rythme endiablé de bout en bout. Plus rapide (et ce dès le générique de début) et plus foldingue, "Crazy Racer" est aussi "plus mieux" sur tous les tableaux, gommant quelques faiblesses de son précédent opus pour laisser libre cours à l'esprit tordu de son créateur.
Le principe est donc toujours le même: un personnage improbable, embarqué dans une série de mésaventures, qui le dépassent totalement et entraîné par une galerie de personnages plus improbables les uns, que les autres. Le rythme endiablé et l'accumulation d'invraisemblances peut rapidement ennuyer, mais force est de constater que contrairement à son illustre prédécesseur, les gags sont meilleurs, les personnages plus truculents et l'historie d'une meilleure tenue…Alors accrochez le guidon, serrez le casque et embrayez sur "le tour de rance" de cet irrésistible trublion du 7e Art chinois.
Happy a à peu près tout dit: c'est rythmé, bien mis en scène, bien cadré et interprété. HUANG Bo est vraiment un acteur au fort potentiel et le tourbillon provoqué par tout ces personnages déjantés est irrésistible. A défaut d'être une surprise, gros coup de coeur de l'année pour cette comédie noire et satirique. NING Hao confirme après Crazy Stone et s'impose comme un réalisateur incontournable.