Sun Chung begins...
Premier film de Sun Chung, Devil's mirror est très révélateur de la tendance de l'époque dans le genre Wu Xia, dominée par l'influence de Chang Cheh. Comme Lady hermit de Ho Mung Hua, ce film est une suite quasi-inninterrompue de combats sanguinaires, de carnages à faire passer le Retour de l'hirondelle d'or pour un épisode de Joséphine ange-guardien.
Ce qui est un petit peu original ici, c'est la présence d'une sorcière et par conséquent d'effets spéciaux kitschs assez marrants. Des séquences où la sorcière vole aux quatre coins de la pièce (une inspiration de Zu ???? naaan je plaisante !), aux visages de héros empoisonnés qui se décomposent en un stop motion vraiment très grossier, en passant par le rayon des fameux miroirs magiques gratés sur la pélicule, quelques détails bis font mouche dans une trame pas très originale et pas très subtile. D'autant que la réalisation, et c'est une constante chez Sun Chung, est parfois très réussie, mais aussi, parfois, franchement brouillonne.
Il n'empêche que, malgré son coté désuet, son inspiration très franche de l'univers de Chang Cheh (ce qui est d'autant plus frappant que certaines scènes ont été tournées dans le même décor que le fameux final de la Rage du tigre) sa réalisation parfois hasardeuse et son scénario pas terrible, Devil's mirror se laisse agréablement regarder grace à la violence toujours présente et à une boucherie maximaliste toute les 10 minutes environ. Un rythme somme toute très soutenu pour un tel film.