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Dream Home

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les avis de Cinemasie

4 critiques: 2.81/5

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Anel 3.25
Aurélien 2.75
drélium 2.75
Xavier Chanoine 2.5 Pas la claque annoncée
classer par notes | date | rédacteur    longueurs: toutes longueurs moyen et long seulement long seulement


Pas la claque annoncée

Au travers d’une filmographie ne s’axant pas sur un genre précis immédiatement identifiable, Edmond Pang aura offert au cinéma de Hongkong quelques uns des films les plus intéressants de la précédente décennie. Pas tout à fait un an après sa comédie romantique sous fond de nicotine (Love in a Puff, 2009), voilà que le cinéaste s’attaque au revival d’une catégorie de films un peu honteux popularisés dans le courant des années 80, ces bobines corrosives, parfois extrêmes, classées Catégorie III. Avec Dream Home, Edmond Pang s’autorise tous les écarts de conduite possibles et inimaginables en offrant à Josie Ho un rôle de tueuse –non professionnelle- prête à tout pour s’offrir le rêve de sa vie : un appartement avec vue sur la baie de Hongkong. Incapable de réaliser cette prouesse financière, le prix du m² s’étant enflammé depuis peu (sans que les salaires ne bougent), la Josie est prête à faire voler les trippes pour satisfaire ce besoin quasi vital. Elle n’a jamais pu le faire pour ses parents (une famille peu aisée et un père tyrannique), à présent le temps presse.

Sur le fond l’idée du film est intéressante. En s’appuyant sur le genre slasher pour évoquer l’un des grands fléaux des métropoles de plus en plus bourgeoises, Edmond Pang fait parler son jeune talent d’alchimiste. Si le film n’est pas la grande promesse prévue, la faute à cette volonté de faire du gore pour du gore, Dream Home contient suffisamment de petites trouvailles pour mieux faire passer la pilule. Le plus important, déjà, la tripaille. En plus d’être parfois très drôles et chiadés, un ou deux massacres sortent du lot par leur sauvagerie et leur cruauté à faire pâlir nos vieux amis italiens : tout le monde y passe sans la moindre compassion, sans la moindre distance. Edmond Pang filme une Josie Ho affaiblie et au bout du rouleau, massacrant tous ceux qui ont eu la bonne idée de vivre dans l’immeuble qui l’intéresse. On raconte qu’un immeuble abritant une ou plusieurs personnes décédées porterait malheur à ses habitants, d’où cette volonté pour Josie Ho de faire porter le message aux agences immobilières et aux loueurs pour faire baisser un temps soit peu les bouillants tarifs. Une approche singulière qui n’excuse hélas en rien la sauvagerie du personnage de Josie Ho, difficile en effet de comprendre ses excès de sadisme tant son passé ne prête pas à pareil comportement. Il faut dire que Dream Home n’existerait pas s’il faisait de chaque mise à mort un banal exercice de précision : une balle entre les deux yeux pour chaque tuerie et la salle se vide de moitié. D’où l’ambiguïté du rôle d’Edmond Pang dans cette affaire : faire un film extrême car le genre s’est un peu perdu depuis quelques années, ou réellement dénoncer une politique.

La mise en scène porte aussi à confusion, il y a bien ces quelques plans en contre-plongée où les acteurs se font littéralement écrasés, absorbés par ces édifices de béton et de verre –d’où un message derrière-, ces vitres séparant Josie Ho de son rêve, à savoir une mise en scène en accordance avec son sujet, mais Edmond Pang s’applique à en mettre plein la vue sans toutefois convaincre : trop d’effets de style pour le spectacle, pour le m’as-tu vu : filtres à gogo, plan instable en légère contre-plongée sur Josie Ho pour bien signifier son éreintement, parmi d’autres tours de passe-passe pas bien formidables. Le film peine à donner au spectateur autre chose que de la barbaque à revendre, derrière un discours social atténué par une morale douteuse et comblé par des scènes gores graphiquement réussies mais donnant le sentiment d’être là en guise de spectacle à part. Dream Home c’est un sujet piquant et un spectacle gore. Mais où est le liant ?



11 janvier 2011
par Xavier Chanoine


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