Un bon vieux beat them all comme on les aime.
Souvent comparé à "Vengeance", et à juste titre, tant les décors, costumes, contextes et mêmes combats sont proches, "the duel" se démarque sensiblement de son aîné dans son traitement. "Vengeance" était un pur film noir, avec un héros seul contre tous, une ambiance oppressante presque claustrophobique, et des phases d'infiltration surprenantes. Le nombre de combats purs était de fait plutôt réduit. Dans "The duel", les combats s'enchaînent à un rythme éffréné, et 6 d'entre eux sont au moins aussi long que le combat final de "vengeance". Ici pas d'infiltration, pas de stratégie, pas de finesse, on rentre dans le tas sans poser de question.
Chaque lieu que Ti Lung foule du pied est ainsi souillé de sang. Les couteaux tranchent à tour de bras pour notre plus grand bonheur. Les affrontements se font en groupe(s) (excepté le duel auquel le film doit son titre), et l'ogre de Hong Kong s'en donne à coeur ouvert dans la surenchère d'hémoglobine. Même duo de chorégraphes que pour Vengeance, mais cette fois c'est TI Lung qui se taille la part du lion, et il est, une fois de plus, nettement plus convaincant que Tonton David. Certainement le film le plus nihiliste de Chang Cheh, puisque, sans gâcher le suspense, absolument aucun acteur n'en réchappe vivant! Pourtant on ne ressent pas le désespoir habituel. Le traitement, plus superficiel qu'à l'accoutumée, privilégie le fun au fond. Et de ce côté on en a pour notre argent! Difficile de s'ennuyer face à cette avalanche de cadavres! Un pur divertissement, bien sanglant!
Ti Lung dans le rôle du boucher absolu!
Le pitch de Duel sauvage est primaire. Ti Lung voit son père et parrain à la fois assassiné par une bande rival au cours d'un massacre sans nom. Obligé de fuir, il voit des assassins lancés à ses trousses. Revenu dans sa ville pour tirer tout ca au clair il va provoquer un carnage tel que seul Chang Cheh est capable d'en fomenter. Si David Chiang reprend son rôle classique de jeune branleur arrogant avec le brio habituel, Ti Lung incarne ici un personnage d'une sauvagerie rare... l'enfilade de boucheries qu'est ce film est assez sidérant, au point parfois que ca peut sembler répétitif et lassant. Malgré tout, par sa réalisation stylée et son casting parfaitement en phase avec la décontraction dans le massacre de ce film en font un tout bon divertissement sanglant.