La maison à l'esprit 
Voici l'un de mes films préférés nés de la collaboration entre le réalisateur Sisworo et l'actrice culte Suzzanna…amour, qui résulte sans aucun doute de cette séquence d'introduction absolument terrifiante (surtout pour les futurs pères et mères), qui sera d'ailleurs reprise à la fin du film: on y voit une femme enceinte jusqu'aux dents, prise de terribles contractions, avec un ventre, prêt à éclater sous la pression du futur bébé, qui semble pousser de toutes ses forces depuis l'intérieur. La femme se tord de douleur sur le lit, s'allonge sur le ventre et là – PAN – son dos explose pour accoucher d'un nouveau-né dégoulinant de sang et de viscères, qui avance, poupée ensuite remplacé par un vrai bébé, ce qui renforce encore le côté dérangeant.
Aucune des séquences ne réussira à être à la même hauteur de cette intro, mais l'ouverture réussit à distiller un perpétuel sentiment de malaise durant l'historie de cette romancière, victime d'hallucinations et qui trouvera tout sauf du répit dans la maison de campagne de son beau-père.
Les visions de cauchemar vont du ridicule au terrifiant avec des séquences plus ou moins réussies, mais fichtrement bien mises en scène. J'adore également cette séquence, au cours de laquelle Suzzanna va rouler pendant des longues minutes, puis prise en chasse par le jardinier (dans une séquence assez ridicule, où l'actrice surjoue totalement et paraît curieusement empâtée dans son jogging bleu fluo, alors qu'elle est tellement classe dans ses autres films) et où elle finit par se réfugier dans la villa, qui – logiquement – aurait dû se trouver des dizaines de km plus loin ?!!
Point de logique, ni de recherche d'une mise en abyme quelconque dans le décalage entre dépression nerveuse et visions cauchemardesques de l'auteure et de la réalité, mais une accumulation efficace de scènes toujours aussi sadiques dans ce qu'il y a pu se tourner de mieux durant cet âge d'or du cinéma d'exploitation indonésien.
