Curieux...
Curieux ce Un Garçon honnête. Non qu'il s'agisse d'un Ozu des débuts particulièrement affranchi de l'influence du cinéma américain. Il a même la spontanéité et la fraicheur des muets comiques américains de son temps. Les gags semblent ici avoir été improvisés sur le tournage et participent du coup du charme d'époque du film. Mais si le film échappe au bon "à la manière de", c'est d'abord par un pitch des plus étonnants de kidnapping sans motif d'un garçon espiègle en forme de trois fois rien suffisant à garder la curiosité en éveil jusqu'au bout. Si Ozu a pu faire mieux dans sa veine burlesque, le film demeure un témoignage intéréssant de cette facette moins connue du cinéaste.
Grimaces et rigolade.
Débutant ironiquement par une information à propos du montage "Il manque le début, le milieu et la fin du film", Le galopin fait partit de ces films rares d'Ozu réalisés avant le début des années 30, retrouvés un peu comme par magie dans un format vidéo très ancien, le Pathé Baby 9mm, ici regonflé pour l'occasion en 35mm. Le galopin fait donc figure de documentaire à part entière, mettant en scène les mésaventures de deux ravisseurs plus embêtés par leur kidnappé qu'autre chose. Le petit garnement passe en effet le plus clair de son temps à les embêter en jouant avec la nourriture, éclaboussant de saké le pauvre Saito Tatsuo (génial) bref, un véritable galopin.
Ozu crée en l'espace de quelques minutes un climat de bonne humeur, ou les ravisseurs sont pris à leur propre piège, et s'avèrent donc ridicules et faibles, même lorsqu'ils avoinent le môme turbulent histoire de mettre en avant leur autorité. Savoureux moment de cinéma, très -trop- court bien que le plaisir ait été réellement de la partie.
Jeux d'enfants
"Un garçon honnête" est un court-métrage restauré de la première époque muette (1929) d'Ozu. Parfaitement compréhensible en l'état, il manque néanmoins une importante partie en milieu de film. Pas très grave, le (effectivement curieux) pitch contant uniquement un joyeux après-midi passé entre un kidnappeur et sa "victime" à jouer ensemble. Les gags sont fortement inspirés du muet américain, jusque dans le personnage d'un policier en toute fin de film et le départ d'un des personnages vers d'autres cieux.
Amusant et mignon, le scénario laisse pourtant un brin complexe.
Dans le rôle de l'enfant, Tomio Aoki apparaîtra dans nombre d'autres films du réalisateur (Gosses de Tokyo, ...) et dans le plus récent "Okaeri".