Les duos Stephen Chow / Wong Jing ont rarement fait dans la finesse, et celui-ci ne viendra pas le contredire. Faire de Gong Li une débile de 5 ans d'âge mental, il fallait oser... Et bien c'est fait. Car voici bien le principal attrait du film : ça part dans tous les sens. On revient dans le passé, on met du kung-fu, des fusillades, des gags énormes, des références, du gambling... Bref, pas trop le temps de s'ennuyer même si la qualité générale n'atteint pas les sommets de la carrière ni de Wong Jing ni de Stephen Chow.
Le seul vrai défaut du film est justement que ces deux personnalités écrasantes tirent le film dans deux directions pas forcément identiques. Le film reste un Stephen Chow à la base, mais l'influence Wong Jing est là. Résultat, cela ne vaut pas un Stephen Chow seul (ou en duo avec Lee Lik-Chi). La réalisation de ce dernier n'apporte pas grand chose non plus, mais ça c'est une habitude. Par contre son sens du n'importe quoi fait ici mouche, puisque certains retournements de situation vous surprendront.
Heureusement, il y a Stephen et oncle Tat qui se déchaînent assez souvent. Man-Tat interprète à ce titre deux rôles, dont un efféminé assez hilarant. On apprécie également la richesse du casting, avec Ray Lui tout droit sorti de Shanghai Grand (clin d'oeil avec la musique), Billy Chow de Fist of Legend, plus des caméos rapides de Wong Jing et Sharla Cheung. Sans parler des clins d'oeil, à Mac Donald (avec une scène de danse très bien chorégraphiée et complètement délirante) ou bien sûr Bruce Lee comme d'habitude avec Stephen. Niveau gambling, ce n'est pas un summum (très peu de scènes), mais cela reste sympathique, notamment pour nous les français puisqu'on y voit notre représentant national. Au niveau gunfight, c'est également un peu léger, mais Charles Heung fait probablement son plus gros carton dans ce film. Les apports principaux restent le kung-fu, même si j'en aurais aimé plus, et la comédie. La technique du In-Between est utilisée au début, puis ensuite on passe à du Bruce Lee et des saisies. Original et très drôle. Ne parlons pas de la scène où Stephen et Man-Tat tentent d'assassiner Ray Lui... Du pur Stephen Chow.
Vous l'aurez compris, ce God of Gambler s'éloigne un peu du gambling/action classique. C'est bienvenu après un deuxième opus sans originalité. Vrai Stephen Chow mais aussi vrai Wong Jing, God of Gamblers 3 devrait séduire tous les fans de comédie bien délirante.
Dans ce volet c’est Stephen Chow, tout seul, qui est la vedette, d’ailleurs ce film est marqué par son style. Son humour est présent tout le temps, même les scènes tristes ou romantiques sont extrêmement courtes et presque anecdotiques. A la manière du 2 (GoG returns, pas GoG 2 qui est très moyen) c’est du gros délire, mais à la Chow. Il va très loin dans la débilité, et certaines séquences sont incroyables (le passage chanté dans le fast-food de brioche au porc est mythique). Vous voulez encore une preuve : le Saint of Gamblers tombe amoureux d’une des jumelles interprétées par Gong Li, oui, mais de celle qui a 5 ans d’âge mentale, pas de la normale.
L’histoire est abracadabrantesque : les protagonistes peuvent remonter dans le temps et toujours se servir de leur portable 50 ans avant, les joueurs ont différents pouvoirs plus magiques que psychiques ; j’en passe et pas des moindres ! Le casting est très fourni, jugez plutôt : Stephen Chow en Saint of Gamblers, son compère de toujours Ng Mantat, Gong Li qui est belle dans toutes les situations (en sévère ou en attardée), les méchants de GoG 1 et 2, le garde du corps de Chow Yun-Fat dans GoG 1 et Return qui est un habitué, le méchant japonais de Fist of Legend qui se bat excellement, Sandra Ng un peu moins exhubérante qu’à l’accoutumée, …
Wong Jing à la réalisation continu d’exploiter ce qui marche, et pour une fois que c’est lui qui a créé un genre il aurait tort de s’en priver. Le gambling n’est pas tellement le thème principal du film, en fait l’histoire d ‘amour prend le pas sur le jeu mais ne vous inquiétez pas l’affrontement final est bien présent. C’est YUEN Woo-Ping qui s’est occupé des scènes d’actions : les combats sont parfaitement réglés, les passages de gambling sont originaux et parfois impressionnants, par contre les gunfights s’apparentent plus à du Commando (avec Schwarzenneger) qu’à du John Woo. Dans l’ensemble c’est du bon boulot et toutes ces séquences sont agréables à voir. A noter que le dernier adversaire est un français, et entendre les Chinois dire « comment allez-vous » est vraiment drôle.
Seul bémol, on voit au début du film une photo du Saint of Gamblers avec le GoG, mais comme tout le monde le sait, le GoG n’a jamais été pris de face…
Si vous êtes allergique à l’humour hong-kongais, passez vite votre chemin ; par contre si vous aimez Stephen Chow, les films de gambling, les scènes d’action ou tout simplement si vous voulez bien rigoler un soir entre ami(e)s, ce film vous est fortement conseillé.