| Ikari Gendo | 3.5 | Un film au scénario douteux à peine rattrapé par des graphismes pas si mauvais ... |
Avec des noms aussi prestigieux que Rintaro (Manie Manie, Galaxy Express...) et Otomo Katsuhiro (Manie Manie, Memories, Akira...) en tête d'affiche et une jaquette dont le design fait plus que rappeler celui d'Akira, on se prend à espérer un grand, un très grand anime.
Certes. Harmagedon est un honnête film. Pourtant il lui manque un je-ne-sais-quoi (voire plus) pour atteindre le très bon.
Mise en forme correcte
Ce n'est franchement pas du côté du design que l'anime pêche le plus. Peu de chose à redire au niveau du chara-design, sauf si l'on souhaitait réellement un "Akira-like". L'animation est relativement fluide et sobre, classique, mais finalement pas mauvaise pour un si vieux film... Les mouvements ne sont peut-être pas toujours des plus naturels mais au final la mise en forme est plutôt de bonne qualité, surtout compte tenu de l'âge de ce manga (1983). En fait ce sont ces qualités artistiques, qui marquent l'arrivée dans le monde de l'animation d'un de ses monstres sacrés, Otomo Katsuhiro, qui donnent tout son intérêt à l'anime. Certes, le dessinateur ne donne pas la même vie à ses personnages, mais il s'agit d'un coup d'essai plutôt réussit et en ce sens à découvrir...
Un scénario très artificiel, cherchant à noyer le spectateur pour mieux cacher sa minceur
Le scénario en effet ne sort pas des sentiers battus et de la trame classique des Shônen Manga, à savoir gamins aux super pouvoirs devant sauver le monde des forces du mal (qui veulent détruire notre belle planète sous le puissant leitmotif si bien exprimé par M. Orangina Rouge : "parce-que"), boss intermédiaires, boss finale et départ de la fine équipe bras dessus bras dessous sous fond de soleil couchant... Le scénariste s'efforce ici d'enrober cette approche classique et basique d'un voile (voir d'une chape...) de flash-back et autres détails inutiles qui n'ont pour effet que de noyer le spectateur pour lui cacher la minceur du scénario et allonger dangereusement le film (135 mn...). A ce petit jeu on débouche sur une entame quasi incompréhensible et qui n'apporte finalement que très peu de pierres utiles (et utilisées) pour le développement de l'intrigue. Ainsi on retrouve un préambule qui donne plus envie de zapper qu'autre chose, poudre aux yeux ne servant qu'à masquer un scénario d’une inconsistance et d’une banalité affligeante. On en revient finalement au schéma narratif classique du Shônen classique (bien que moins éculé en 1983) à la Saint Seiya, Monster City, Yu Yu Hakusho...
Un anime honnête donc, un tantinet artificiel, à voir surtout pour une mise en forme qui constituait à n'en pas douter une référence en 1983 ! A noter également la grande ressemblance (aussi bien au niveau du design que des motivations) du Dieu destructeur Genma, à la recherche de l'anéantissement de toute vie, et du démon destructeur créé par Luc Besson dans le 5ème élément...
