Une nouvelle preuve du génie de Hojo
On m'avait prévenu, La mélodie de Jenny c'est triste. Au moment d'ouvrir le livre, je n'avais aucun autre indice sur l'histoire. Maintenant, j'ai le cœur qui se sert dès que je repense aux drames qui y sont dépeints. J'ai du mal à me dire que c'est bien Hojo qui a écrit ses 3 histoires courtes. Il y a le dessin et le nom sur la jaquette pour me le rappeler mais les scénarii sont tellement hors norme et sérieux par rapport à ses autres œuvres. Honnêtement, je n'ai du sourire qu'une ou deux fois au hasard d'une vignette marrante. Pour le reste, Hojo a su créer des situations où l'on s'attache très vite aux personnages. On partage avec eux des petits instants de plénitude et pourtant, dans ce dur contexte qu'est la deuxième guerre mondiale, on sait que ça se finira mal. C'est inéluctable, des destins vont être brisés et ça rend encore plus forts les moments où tout va plus ou moins bien. Maintenant vous êtes prévenus, c'est triste mais c'est aussi vraiment sublimement écrit et ça faut le coup de passer un peu de temps aux cotés de ses Japonais pris dans un conflit dont ils subissent les terribles conséquences.
A tirer les larmes aux yeux...
Encore un magnifique livre de Hojo Tsukasa ! Cette fois les merveilleux dessins du célèbre mangaka nous entraînent vers quelques unes des pages les plus noires de l'histoire de l'humanité. Comment rester indifférent au destin tragique de ces malheureux jeunes hommes de moins de 18 ans partant pour une mission suicide ? Comment rester insensible aux malheurs de cet artiste américain, arraché à sa femme et à sa fille japonaise a cause de la guerre ? Comment ne pas en vouloir aux hommes qui brisent les espoirs et les amours naissant ? Ce n'est pas seulement l'histoire de Japonais, ce ne sont plus nos ennemis mais des êtres humains face à une situation qui les dépasse, écrasés par le poids de la société. Un bon rappel qu'il y a toujours un de nos semblables derrière la bombe que l'on lance, et que rien ne peut justifier de briser une vie, même si la guerre moderne nous permet de tuer sans voir les yeux de son adversaire. A classer avec L' histoire des 3 Adolf et Le Tombeau des Lucioles, pour s'efforcer de ne plus commettre les erreurs du passé.
L'aboutissement d'une trilogie sans égales
Pour clore en apothéose la série d'histoires courtes de Tsukasa Hojo, le troisième recueil édité par Tonkam propose trois histoires d'une beauté incomparable. Contrairement au premier et au second recueil, celles-ci ne sont pas basées sur la beauté de l'Amour ou de la Nature mais sur la beauté de la Tristesse. Sur fond de guerre et de haine interculturelle, les histoires présentent des hommes, des femmes et des enfants pleins d'amour pour leur pays mais aussi plein de compréhension pour leurs rivaux d'un temps. Malheureusement ceux-ci ayant vécu à la mauvaise époque, la propagande ambiante et surtout la méconnaissance de l'autre a occasionné bien des malheurs.
Dans ce dernier tome, le thème de la guerre est présenté de manière très critique et sous un jour des plus injustes, mais de manière toujours très équilibrée. En effet, les reproches sont portés aussi bien du coté américain que du coté japonais. Ainsi l'auteur parvient tout à fait à faire ressortir toute l'absurdité des combats et des comportements en période de conflit.
Des trois recueils publiés, celui-ci ne contient vraiment que des histoires excellentes, alors que les autres sont plus basés sur une histoire de qualité incomparable et d'autres très bonnes. Mais la différence reste très minime et cette série mérite vraiment d'être achetée, ou à la rigueur lue, dans son INTEGRALITE.