Scènes de meninges
Avec leurs 1133 titres tournés entre 1970 et 1988, les studios de la Nikkatsu sont aujourd'hui réputés pour avoir été les précurseurs dans le genre du pinku eiga pour empêcher leur société de faire faillite. Ayant mis le paquet côté budget, lancé bien des noms et assuré quelques classiques du genre, on était donc en droit d'espérer le ne c plus ultra en la matière à l'annonce du renouveau du genre en cette année 2010; surtout qu'était attaché au projet Shun Nakahara, un roturier du genre, qui a également signé le magnifique "Cherry Orchard", ainsi que l'implication d'acteurs de renommée tels que Miura Masaki ou Endo Masashi…
Las…Cette relecture (et non pas remake) du tout premier titre officiel de la Nikkatsu, "Danchizuma: Hirusagari no Joji" est tout sauf la pièce de choix attendu.
Faisons déjà abstraction de l'historie extrêmement simpliste de la femme esseulée, qui reçoit la visite d'un plombier…euh…homme à la photocopieuse…euh…commercial en purificateur d'eau (sic)…On a vu pires scénarii assurer des chefs-d'œuvre…et puis on était au moins en passe d'espérer une belle étude de mœurs dans le genre archi balisé de la comédie érotique…Re-las…les personnages sont assez unilatéraux et le tiraillement de la femme au foyer jamais explicitement montrée…sauf dans l'ultime confrontation, sans doute la plus belle scène de femme, où elle prend son "envol" comme une vraie femme "libérée"…Maigre butin pour une production, qui donne l'impression de durer trois plombes malgré ses relatives courtes 75 minutes…
Alors, on s'accroche aux scènes érotiques. Elles sont chiches, éparpillées et pas franchement érotiques…à moins de frétilles à l'idée de voir un peu de chair nue ou – surtout – d'assister à des jeux d'adultes, imitant des bébés, changement de couche (!!) y compris et se servir de hochets et autres accessoires de bébés comme jouets érotiques…Une sacrée douche froide pour un jeune parent…ou du moins franchement pas ma tasse de thé en matière d'érotisme.
Après cette énorme déception, la barre est mise suffisamment bas pour que la prochaine production pourrait s'avérer LA surprise tant attendue.