La fureur de vaincre du dragon
Datant de 1975, ce film de Joseph Kuo est comme habituellement chez le petit maître, bourré de combats mais assez anecdotique scénaristiquement parlant.
Nous sommes pendant l'occupation de la Chine par le Japon. Les membres d'une école d'arts martiaux japonaise sèment la terreur dans le Shanghai occupé. Un soir ils s'en prennent à la serveuse d'un restaurant, cherchant à en abuser. C'est compter sans l'intervention du cuisinier Hsiao-Hu. Ce dernier leur met une raclée monumentale. Bientôt, les japonais mettent toute leur énergie pour arrêter ce malfaisant. Il deviendra rapidement un véritable héros national.
Une histoire qui se déroule pendant l'occupation japonaise de la Chine, avec des écoles d'arts martiaux, ... ça ne vous dit rien ? Un restaurant qui subit les assauts d'une bande de malfaisants... On comprend vite que Joseph Kuo cherche résolument à taper du côté de Bruce Lee avec cette variation sur le thème de Fist Of Fury tendance Way Of The Dragon.
Le brave justicier chinois est ici interprété par Man Kong-Lung qui possède tout un tas de qualités martiales, c'est indéniable. Cependant il lui manque ce charisme animal et cette présence de tous les instants qui faisaient la spécificité du petit dragon.
Malgré ça il a bien la rage le petit Hsiao-Hu, il l'a même un peu trop. Il faut le voir malmener les combattants japonais, ces derniers font presque pitié. Il a même tendance à se la péter le brave justicier chinois, prétentieux et teigneux comme pas possible, il se met à rosser du japonais pour deux fois rien. Il ne faut pas éxagérer quand même ! Dans une scène on le voit fracasser un père de famille japonais devant ses deux enfants appeurés, ce qui ne l'empêche absolument pas de se déchaîner sur le malheureux. Il frappe le plus fort possible, histoire de couvrir les pleurs des enfants.
L'histoire est complètement anecdotique et ne sert qu'à appuyer une thèse un rien nationaliste. Le brave justicier chinois contre les méchants envahisseurs japonais cruels, on connaît déjà la chanson. Du beau monde est déjà passé par là. Les Jimmy Wang Yu et autre Bruce Lee par exemple.
Côté interprétation on a droit à un Man Kong-Lung qui se défend plutôt pas mal, sans posséder les qualités des meilleurs super-kickers, il assume son rôle avec une certaine réussite. Pour le reste, on peut retrouver Nancy Yen, l'égérie féminine de Joseph Kuo ainsi que Bruce Li celui qui toute sa carrière durant tentera de nous faire passer des vessies pour des lanternes.
Côté réalisation, c'est un peu en dessous de la moyenne Kuoesque. Les combats sont filmés de trop près et pas vraiment spectaculaires. Cependant ils sont une nouvelle fois très nombreux, à peu près deux tiers de la durée du film ! Ce qui donne un rapport assez élevé. Mais c'est quand même une oeuvre très mineure de la part de l'excellent réalisateur de Dragon Claws ou 18 Bronzemen.
