Certaines l'aiment chaud
Le début du film laisse craindre le pire: on y voit le personnage principal partir pour Bangkok et être pris d'une irrésistible envie de faire pipi dans un taxi coincé dans les éternels bouchons de la capitale; le chauffeur lui propose alors un flacon pour se soulager, en prenant bien soin d'ajouter son rétroviseur pour ne pas perdre une "goutte" au spectacle…Dilemme pour notre héros, qui – lui – a surtout envie de couler un bonze…Et qui va devoir se retenir, maté par l'ensemble des passagers d'un bus…
Arrivée en trombe à l'Université, où Jenet va se dépêcher dans les toilettes, déjà squatté par un groupe de ladyboys, qui vont tout faire pour voir son petit oiseau…Oui…Bon..Bref…
La suite embraye sur un insupportable personnage de "farang" (occidental vivant en Thaïlande), "Porsche", qui va malheureusement servir de sidekick tout sauf amusant au héros; ce n'est qu'après ce laborieux début, que cette comédie romantique, typique du cinéma thaïlandais des années 1990 et entièrement façonnée pour un public ado prépubère, va trouver sa vitesse de croisière avec des gags bien plus drôles et une bonne dynamique instauré par les jeunes vedettes entraînants. C'est que derrière ce projet se cachent deux hommes de talent: d'un côté Teerawat Rujenatham, chef opérateur de talent (Moon Hunter, Kunpan) et récent réalisateur de "Deep in the jungle"; de l'autre Dulyasit Niyomgul, scénariste émérite de quelques-uns des plus gros succès de la pourtant dévastée période cinématographique thaïlandaise du début des années 1990 avec notamment les deux populaires comédies romantiques Dark Side Blue et Romantic Blue. Il fera malheureusement preuve de moins de talent en réalisant l'un des segments les moins bons de "Promise me not" et le médiocre "Cadaver".
"Jenny" profite donc du talent combiné des deux hommes en proposant un scénario parfois hilarant, malheureusement plombé par l'obligatoire romance en seconde partie du film et une mise en scène plus soignée que d'habitude sous la supervision de Teerawat. Un divertissement largement au-dessus de la moyenne de la production de l'époque, qui préfigure déjà, en quelque sorte, le regain de qualité à venir avec le renouveau du cinéma thaïlandais amorcé dès 1997.
A noter les sous-titres anglais de qualité assez exécrable, qui semblent avoir été moulinées par BABELFISH par un pauvre stagiaire, qui ne maîtrisait rien au langage de Shakespeare ou qui reprend parfois la retranscription phonétique des mots comme transformer "important" en in por tent….Ca reste compréhensible, mais parfois un peu chiant à suivre et avec des ès nombreux jeux de mots passant totalement à la trappe.