Prends-moi pour un mouton
Dans la foulée de ses précédents "Apsara" et "La forêt enchantée" (et juste après son documentaire sur "Le cortège royal"), Norodom continue à s'adonner à sa passion des tournages de films pour accoucher d'un "hymne modeste à la beauté de mon pays" (selon ses propres dires), "Le petit prince du peuple".
Effectivement, "Le petit prince…", comme ses précédents films, célèbre une nouvelle fois beauté des paysages, l'unité d'un peuple et l'exceptionnel héritage culturel montré à travers plusieurs séquences musicales; en revanche, l'œuvre pâtit des mêmes défauts: une mise en scène assez peu inspirée, aux séquences bien trop longues (des personnages, qui traversent un plan large d'un bout à l'autre et ce plusieurs fois à la suite) et au jeu d'acteur approximatif.
D'autre part, la grande naïveté des personnages et de l'intrigue (une nouvelle fois, des paysans se mettent à danser joyeusement et le peuple fait preuve d'une entière soumission à leur Prince bien-aimé) ne peut se déparer de cette désagréable arrière-pensée d'un film de propagande à al gloire de son Souverain – surtout que le rôle du "Petit Prince" (quel titre prétentieux tout de même…) est tenu par Norodom Sihamoni, actuel…Roi du Cambodge (depuis 2004).
A noter, que Sihanouk recevait, en 1967, l'Apsara d'Or (en hommage au premier film de Sihanouk) des mains du réalisateur français Marcel Camus ("Orfeu Negro") au premier festival international du film de Phnom-Penh, organisé par…Sihanouk!!! Quelle heureuse coïncidence…
