Sans originalité
On connaît bien Chan Hing-kar grâce à ses comédies réalisées en duo avec Patrick Leung. Ici il coréalise à nouveau, mais cette fois avec Dante Lam à ses côtés, et toujours le sympathique Louis Koo devant la caméra, tout comme pour le sympathique Naked Ambition. Hélas le résultat n'approche pas vraiment ni le niveau de la "trilogie" Leung/Chan, ni celui du film précédement cité. La faute à un scénario peu ambitieux qui peine un peu à faire rire, et surtout se termine de façon bien trop classique.
Le début du film était pourtant plaisant, avec des gags assez efficaces (Louis Koo mangeant ses testicules de je ne sais plus quoi au restaurant, Gigi Leung efficace dans ses mimiques). Le propos romantique n'est ni original, ni trop lourd, bref, on passe un bon moment. Mais le film s'essouffle ensuite, les gags sont moins nombreux et efficaces, le propos tente d'être un minimum profond mais peine à convaincre. L'arrivée de Donnie Yen permet de réveiller un peu le spectateur, surtout que Donnie ne frime plus en balançant des coups de pied, mais en jouant du piano (fort bien, et sans doubleur qui plus est). On atteint donc la fin du film sans véritable déplaisir, mais sans grande satisfaction non plus. Le final, moment à haut risque dans une romance, est hélas très moyen, alors qu'on aurait pu croire jusqu'au bout que le film réussirait à avoir un propos un minimum original.
Au niveau interprétation, c'est finalement Gigi Leung qui s'en tire le mieux, son jeu a bien évolué depuis quelques années, et elle parvient à être très drôle avec de simples expressions faciales (alors qu'au début de sa carrière, Cinemasie l'avait surnommée Melle Trois Expressions Faciales). Louis Koo s'en tire assez bien, et Charlene Choi répète une nouvelle fois ce qu'elle a toujours fait. Quant à Donnie Yen, passée la surprise de le voir dans un rôle sans action (ou presque), il hérite d'un personnage bien en phase avec sa personnalité. C'est donc hélas sans surprise.
Le film est donc à conseiller aux fans de Gigi Leung, car sinon, il y a trop peu de passages drôles pour en faire une comédie vraiment réussie. Ne parlons pas du propos sur les relations amoureuses, qui manque singulièrement de profondeur. Il faudrait peut-être donner le numéro de téléphone d'Aubrey Lam aux producteurs...
Trop standardisé
Pas de gros reproche à faire au film, mais pas d'enthousiasme non plus. La faute à un scénario ultra-classique, et à une mise en scène sans risque. Ca sent bon le film commercial, bien propre, calibré, et un rien aseptisé. N'empêche que j'ai quand même apprécié de le voir, même si je n'en garderai paas un souvenir impressable. C'est surtout Gigi Leung qui impose sa présence sur l'écran, quelque soit le domaine, elle est et reste une des grandes du cinéma HK et ça se sent. Louis Koo à coté essaye de tenir la route, et finalement ne s'en sort pas si mal. quant à Charlene dans un rôle secondaire, j'ai trouvé qu'elle commençait à tenter d'être une actrice (non, non, ce n'est pas ironique), peut-être le début de quelque chose, l'avenir le dira. Sinon libre à vous de voir ce film, ce n'est vraiment pas désagréable, mais pas imperissable non plus.
24 septembre 2004
par
jeffy
La dilution de l'amour
Le faiseur de comédies populaires sans prétention (ni génie diront certains…) Chan Hing-Kar signe sa première véritable comédie romantique en retrouvant Louis Koo après leur précédent "Naked Ambition". Ce dernier est devenu immensément pantouflard et ne sait même plus comment surprendre et aimer sa fiancée. Un cours de soutien dans le "romantisme" s'impose donc d'urgence et c'est Charlène Choi, qui s'y colle, vu qu'elle semble déjà avoir un peu d'expérience après avoir été "mariée" à Ekin Chen dans "My wife is 18".
Le postulat posé, on se laisse aller en arrière dans son canapé, curieux de savoir, comment les auteurs vont pouvoir tenir les 80 minutes restantes avec une idée aussi mince…ben, ils n'ont pas su le faire, car ils embrayent tout de suite sur une première intrigue parallèle, celle de la conquête amoureuse AVANT celle – actuelle – de Louis Koo. Puis suivent quelques conseils pratiques de base de chez base, qui illustrent bien la curieuse conception que se font les jeunes pousses asiatiques de l'amour et de la vie à deux (se faire offrir un certain nombre de fleurs; rêver du prince charmant sur son cheval blanc et d'une robe de mariée, etc); et – hop – nouvelle digression avec la naissance d'une autre histoire d'amour entre Gigi Leung et Donnie Yen (Alex Fong ne fait que passer, histoire de l'habituer à la caméra avant de le lâcher dès l'année suivante dans un nombre incalculable de productions plus nulles les unes que les autres) ! Donnie, qui semble trouver pour l'une des premières fois de sa carrière un rôle à sa mesure (hors combats) dans la peau d'un riche héritier un peu pourri-gâté très sûr de lui. Il n'apparaît que quelques minutes à l'écran, mais se pose en sérieux challenger face à Louis Koo et en parfait amoureux pour cette abrutie de Gigi Leung, qui ne sait plus vraiment ce qu'elle veut et semble vouloir emprunter les chemins d'une future Madame Bovary. Il suffit d'une chandelle sur la table d'un restaurant de luxe, pour qu'elle fende comme neige au soleil…Donnie Yen, qui peut également faire preuve de son indéniable talent de pianiste, l'autre grande passion de sa vie et qu'il pratique depuis l'âge de 4 ans.
Cette "menace" posée, le film emballe aussitôt son histoire, après que Louis Koo ait encore vu d'autres "fantômes" de son passé, éprouve du regret et ne veut plus passer à côté de "l'occaz". Il s'en va donc réciter les 2 leçons de cours de soutien, fait fondre Gigi Leung comme neige au soleil et le tour est joué.
Dans l'état des choses, Louis Koo apparaît comme un pauvre con, qui n'a rien compris à l'amour, Gigi Leung comme la douce rêveuse et éternelle satisfaite – bref un couple sans aucune véritable alchimie et qui va se séparer à plus ou moins long terme.
Un scénario immature, pas assez romantique pour faire chavirer le cœur des adolescentes candides, ni assez drôles pour le grand public.