L'habit ne fait pas le moine
Etonnante sortie de la part de HK Vidéo, réussissant l'exploit d'éditer un film réputée IN-TROUVABLE jusque dans son pays d'origine...et de finalement connaître les débuts de la série en 5 épisodes du célèbre moine assassin, dont seuls les trois derniers épisodes étaient (difficilement) trouvables.
L'aura de culte entourant cette oeuvre invisible plaçait bien évidemment la barre haute concernant l'attente.
Produite en pleine libération des mœurs et du relâchement des notions de la Censure au Japon, le film était pensé comme un véhicule pour son interprète principal Tomisaburo WAKAYAMA, fort de son succès populaire à la télévision avec sa série des "Silent Samurai". Pour se différencier de la ribambelle de produits semblables sortants à la même époque, les scénaristes ont imaginé un sulfureux personnage dans l'aire du temps, s'opposant à la rigidité d'un régime ambiant, cherchant à séduire un jeune (et masculin) public par ses excès de vices.
Le moine Shinkai s'adonne donc sans retenue aux jeux d'hasards, à l'alcool et à la bonne chair. S'attardant (trop) longuement à sa description, les auteurs tentent de ne pas réitérer les défauts de multitude d'autres productions, ayant justement capoté en l'absence d'un personnage principal suffisamment charismatique pour tenter les spectateurs de revenir en masse suivre maints épisodes.
Le succès (relatif) était au moins assuré pour la série de ce "Killer Priest" pour la notion de scandale entourant l'œuvre; en revanche, la limite du genre a fait que le succès est retombé aussitôt, les épisodes (de qualité inégale) ne sachant insuffler le souffle nécessaire pour renouveler durablement le genre.
Ainsi, tous les éléments caractérisant le moine sont déjà présents dans ce premier épisode : sur fond de mince intrigue sans aucune originalité, le moine boit, arnaque et charme jusque dans son ultime dénouement, consistant en un affrontement avec son nemesis, l'ancien collègue devenu son pire ennemi.
D'un charme désuet, seule la prestation allumée de l'imposant WAKAYAMA tient l'intérêt un tantinet que ce soit éveillé. Divertissant, il manque tout de même une once d'originalité pour pleinement convaincre. Les futurs épisodes seront de même acabit. Amusant de constater, que le relatif échec de cette série n'aura pas suffi à Shintaro KATSU de vouloir re-faire à peu près la même chose quelques années plus tard avec son "Hanzo, the Razor"...