Bon film.
Un bon film, un peu long par moment.
Mais l'histoire révèle quelques surprises et l'intrigue l'emporte au final.PAlme aura des choix à faire et le film oscille entre un conte féerique pour enfant et une histoire plus dure plutôt tournée vers un public adulte.
Les décors sont magnifiques, par contre le style des personnages varie du très bon au mauvais.
Mais c'est quand même un film à voir une fois.
Back to the roots
L'œuvre d'une vie…Sept ans, que NAKAMURA Takashi aura mis à peaufiner "Tree of Palme", dont trois pour la conception en elle-même. Une œuvre dans laquelle il semble s'être investi corps et âme, mêlant les références de ces travaux antérieurs (directeur de l'animation sur "Nausicaa" et "Akira", deux univers qui ne semblent pas l'avoir laissé tout à fait indifférent à déceler les nombreuses références à travers sa propre œuvre) et celles d'heures passées à potasser des encyclopédies pour créer un univers singulier et à étudier la psychologie humaine. Car derrière la quête du petit pantin-pinnochio à tenter de rejoindre le "monde d'en bas" se cache en fait la recherche d'un humanisme. Comprendre le fonctionnement de l'être humain pour lui apporter joie et bonheur. Le pantin passe donc par une attitude autiste totalement indifférente par rapport à son environnement immédiat, à l'interaction à l'assimilation de l'émotivité avant de pouvoir conclure sa quête.
Le tout dans un environnement fouillis, inédit avec certaines séquences pleines de poésie et un bestiaire assez intéressant.
Sauf que derrière ce monumental travail, on ressent surtout l'application à vouloir trop bien faire…et à déshumaniser un projet qui se veut humanisant. NAKAMURA peaufine le graphisme (avec un léger reproche dans le design de certains personnages et quelques ratés de l'animation), tente d'intégrer (maladroitement) des scènes clés de poésie (l'envol des fleurs; le monde souterrain) et – surtout – fait tout pour faire de son pantin une sorte de messie; sauf qu'en-dehors de véritables problèmes de rythme tout au long du film, il rate surtout totalement le début du film.
Que l'on adhère à la formule typiquement américaine ou pas, les dix premières minutes sont toujours décisives. Cette période décide – ou non – de l'intérêt du spectateur à accrocher avec les personnages et avec l'intrigue. Certains réalisateurs se jouent – sciemment ou non – de cette règle, mais il faut un certain pouvoir (ou de la chance) pour rattraper un spectateur désintéressé au premier abord.
NAKAMURA rate totalement son entrée autant au niveau des personnages (le pantin est tout simplement antipathique), qu'au niveau de l'intrigue, inutilement complexe et farfelu. Rien que le générique occupe près de quatre minutes de film sans que rien ne se passe et que l'on n'entre pas du tout dans l'atmosphère recherchée (qui n'aura finalement pas grand-chose à voir avec la suite). La "socialisation" du pantin est bien trop longue à se mettre en palce, voire carrément torchée en dernière partie – du coup, NAKAMURA rate totalement son propos premier.
Il n'y a guère beaucoup d'autres choses à s'accrocher. Le rythme est très inégal, des séquences entières du film totalement superflues et la fin prévisible.
Réellement dommage, car on sent toute l'implication de son auteur à vouloir créer une vraie œuvre ambitieuse et réussie. N'en résulte malheureusement qu'un exercice de style appliqué d'un (pour l'instant) artisan, qui a voulu voir trop grand trop tôt.