Arno Ching-wan | 3.75 | Période Nara-tion Rintaresque |
Le character design est bien mis en valeur par la narration ultra pro et dévouée de Rintarō. La musique nous emporte, la poésie habituelle qui accompagne l’oiseau de feu du maître Tezuka est bien présente sur quelques instants de grâce bien dessinés, bien animés, bien inspirés ; et l’on mesure encore aujourd’hui la densité des ramifications créatrices nées de ce prophète du manga. Rintarō, l’un de ses plus brillants apôtres, emprunta alors ce même chemin avec ses pompes Madhouse renforcées de semelles made in Tezuka Productions. Dans sa mission, il avance, sa narration est sans faille. Sur sa mise en scène, parfaitement rythmée et toujours pertinente, il nous happe et ne nous lâche plus d’un pouce sur une fable certes cruelle mais à la trame pourtant simple et paisible. La marque des grands. A une petite chanson belle et naïve de clôturer le film, sorti alors au cinéma. Deux OAV suivirent. Si le chapitre du Yamato, antithèse de cet épisode et sans Rintaro aux manettes renforcera, par défaut, les qualités de cet opus, à celui de l’espace de chatoyer une nouvelle fois, grâce à lui.
A noter : le fait que ce segment se passe à l’époque de Nara, 8ème siècle, que sur le trône on trouvait alors les dernières impératrices au Japon avant mille ans – pas sur la construction du Bouddha, effectuée sous l’empereur Shōmu me dixit la toile, pas de bol - et que l’un des protagonistes construise un bouddha géant – celui de Tōdai-ji, donc - renvoie étrangement au Detective Dee, le mystère de la flamme fantôme de Tsui Hark. Et à son chaos, et à son champ de l’emprise chaud bouillant. Beau film.