La défaite de l'Amour
Rayhan Carlos tente de quitter son genre de prédilection qu'est l'horreur ("PAmahiin", "Shake, Rattle & Roll 8", …) pour s'engouffrer dans un autre genre très en vogue actuellement, celui du "real-time cinema" ou cinéma vérité, si cher à Jeffrey Jeturian, Brillante Mendoza ou Jim Liberian. "Pi7ong tagpo" est ainsi constitué de sept moyens-métrages de 18 à 20 minutes chacun, tournés en vidéo et ayant tous pour thème en commun l'amour. La particularité de chaque segment, c'est qu'ils ont tous été tournés en une seule prise; une prouesse technique assez unique dans la droite lignée de quelques classiques du genre, tels "La corde" de Hitchcock ou "The Bet Collector" de Jeffrey Jeturian. Sauf qu'au-delà de cette belle prouesse technique, il ne reste malheureusement pas grand-chose pour défendre cette oeuvrette – à la différence de ses faiseurs, qui voyaient en leur projet quelque chose "d'absolument unique, prompt à séduire le marché international". On aurait souhaité leur donner raison, mais en vue des sujets très banaux (la première amourette d'un jeune couple, l'amour défendu entre une prof et son élève; un gay atteint du sida, etc) et de leur intérêt limité, force est de constater que l'ennui gagne rapidement le dessus. Avant de vouloir briller par la technique, il aurait donc été bénéfique de s'intéresser avant tout aux histoires. L'amour ne gagne donc pas à tous les coups.