visiteur | note |
wout | 3.5 |
Sorti début 2003 chez nous, Plus Again se situe dans la tentative des récentes éditions Tokebi d'exporter chez nous la dernière génération de manhwa, ces fameux mangas coréens. Agé d'à peine 20ans, Kojin Ho débute en force (enfin selon les points de vues) sous la direction de Park Sung Woo (l'auteur du bien décevant Dark Striker), et 5 ans plus tard, après avoir publié le manga Scramble chez seoul culture en 1995 et KwangMa chez Siongsa en 1998, voilà qu'il débarque chez nous courant 2003 avec sa dernière création: Plus Again .
Ce qui marque d'emblée après seulement quelques pages tournées, c'est le fait que contrairement aux trois autres mangas sortis aux éditions Tokebi au même moment, il ne choisit pas de suivre un style bien défini (Heroic Fantasy pour Dark striker, science fiction-space opéra pour Pandemonium et zero taker), et va au contraire nous plonger dans un univers assez particulier, teinté de mythologie et de magie en milieu urbain. Certes c'est également un style qui a déjà été fort exploité, mais ici la manière dont le tout est traité est assez subtile que pour nous faire sentir dans un monde totalement inédit. Et le dessin de Kojin Ho y est sûrement pour beaucoup. C'est du coréen pur jus, avec un dessin très sombre, très violent, et là où d'autres comme Choi YoonYeol nous servaient des personnages certes pas tout à fait impersonnels mais limite désincarnés, Kojin Ho parvient à mettre pleinement à profit son art pour nous immerger dans son imaginaire. Pour preuve, Okhwan dans Plus Again est nettement plus attachant que Kyle dans Zero Taker. Autre point éminemment positif, c'est l'humour, omniprésent tout au long de l'histoire et parfaitement bienvenu (Comment ne pas rire quand un monstre à tête de buffle reproche à Okhwan la cicatrice qu'il lui a faite il y a bien longtemps, et qui pour lui rafraîchir la mémoire baisse son pantalon, découvrant une petite mozaïque judicieusement placée. Et le héros d'ajouter "Quelle ambiance"...) On reprochera malgré tout à Kojin Ho son manque de travail sur des arrières-plans quasi-inexistants, ainsi que des combats quelquefois trop brouillons. Mais n'allons pas jeter la pierre à un auteur qui parvient à sortir du lot, en profitant pour nous convaincre du bien fondé de l'exportation des manhwa chez nous.
Ceux qui apprécient les mangas coréens seront donc ravis de retrouver une qualité qui commençait fortement à faire défaut dans ce domaine, et les autres se laisseront probablement séduire par ce manga aussi novateur qu'intéressant. Plus Again parvient donc à tirer son épingle du jeu, et si on ne devait retenir qu'un seul manga des dernières sorties tokebi, ce serait celui ci. A placer en haut de votre liste d'achats...