Hormis pour les amoureux d'Andy Lau, de Joey Wong ou du quartier de Mong Kok, à éviter !...
The Prince Of Temple Street, c'est le film typique "Andy Lau" de l'époque.
Petit pitch pour vous éclairer : Wah-jai (Andy Lau Tak-Wah) est un jeune Tai-Lo (chef triade) au grand coeur et règne "paisiblement" sur Temple Street (une des grandes rues de Hong-Kong reputées pour ces prostituées et ses triades en tout genre) jusqu'à l'apparition d'une jeune prêcheuse d'eglise évangelique désireuse d'ouvrir un centre religieux dans la fameuse rue. Ce qui n'est evidemment pas tout a fait du goût des triades locales qui demandent donc des comptes au chef qu'est Andy. Seulement voila, ce gangster se trouve être un bourreau des coeurs et s'entiche de cette sainte-ni-touche interprétée par Joey Wong Cho-Ying. Et c'est là que commencent les soucis...
En effet, la jeune et jolie pucelle ou le bon vieux quartier symbolisé par son compère Ng Man-Tat....le choix est difficile.
Vous l'aurez donc compris, c'est du grand n'importe quoi : Andy Lau (qui est un gangster, je vous le rappelle) tient assidument un journal intime avec noms et dates...plutôt original et representatif du laisser-aller général.
Les acteurs n'y croient pas, les techniciens non plus apparemment lorsqu'on
apercoit une perche-son venir pointer son nez en plein cadre...un grand moment de cinema, quoi.
En Bref, nous voila donc devant le film de "jeune triade beau-gosse au grand coeur" typique du genre qu'Andy Lau à lui tout seul a du faire une bonne dizaine de fois...The Prince Of Temple Street est donc un film à ne regarder qu'en cas de grave pénurie cinematographique, et encore...
Monumental... mais pas dans le sens habituel
Qu'est-ce qui peut rendre un film mythique? Sa qualité évidemment mais aussi ses défauts. Eh bien, c'est plutôt de ce coté là qu'il faudrait chercher pour Prince of Temple Street. Ce film marque la fin d'une époque. Rien ici n'est construit pour être consommé autrement que dans l'instant. Les acteurs pausent plutôt qu'ils ne jouent, le filtre bleu a été oublié sur l'objectif pendant les 3/4 du film, et la caméra essaye de suivre tout cela sans jamais tenter d'imposer un style. Malgré tout ces défauts qui rendent le film cinématographiquement indéfendable, il y a un charme nostalgique qui s'en dégage à le revoir aujourd'hui. On a là un des derniers vrais rôles "fantôche" qu'a accepté Andy qui à partir de 95 tournera une page dans sa carrière en matière de choix de ses films. Même lui ici semble blasé de l'overdose des films du même genre qui foissonnent depuis la fin des années 80. D'ailleurs la chanson du film n'est absolument pas restée dans les mémoires, ce qui pour lui est un signe de l'intérêt qu'il a pu porter au film. Prince of Temple Street est comme ces monuments que l'on peut croiser parfois au bord des routes dont plus personne ne voit l'utilité, ni ne sait dans quel but ils ont été érigés là. A réserver aux seuls nostalgiques.