Assez déjanté mais restant toujours sur ses rails, la recherche de l'éléphant s'avère très fructueuse
Annoncé comme un film plutôt indépendant, Searching for the Elephant s'avère être franchement gros budget, avec un casting plutôt agréable, des effets spéciaux en veux-tu en voilà, et une durée atteignant comme si de rien n'était les 2H25. Comme si de rien n'était, car effectivement, le temps passe tout seul. Le film ne cherche pas à créer des longueurs, mais plutôt nous envoyer dans un univers un peu particulier entre trois amis qui partagent certains déboires amoureux. Il se concentre particulièrement sur Hyeon-wu, un photographe qui vient de se faire larguer, et en a des cauchemars. Ils part souvent dans des délires improbables, ce qui n'est pas arrangé par sa consommation régulière de Marijuana. Très visuelle, la mise en scène qui l'entoure cherche à rentrer dans son esprit, à travers des hallucinations, l'entrée dans ses rêves, ou encore sa mentalité un peu perturbée lorsqu'il est stone, ajoutant ainsi beaucoup de sujets de société coréenne suscitant la controverse, entre la politique et l'économie, mais qui sont également combattus par le personnage qui essait de ne pas rejeter la faute sur l'ordre établi. A ses cotés, Min-seok, le mari de sa soeur, ne peut pas s'empêcher de sauter sur toutes les autres femmes ; pensant être accroc au sexe, mais ne le pratiquant jamais avec se femme, il cherche à se lancer dans une thérapie ; enfin Jin-hyeok, un ami d'enfance, couche secrètement avec la femme de Min-seok (la soeur de Hyeon-wu donc) et, sur la corde raide à cause d'une histoire de fraude, envisage de quitter le pays avec la demoiselle. Donc globalement, c'est un sacré bordel et l'on se demande bien comment cette amitié pourrait ne pas voler en éclat.
D'un point de vue purement narratif, le début du film est assez intriguant. Hyeon-wu est sous sa douche en train de soigner une blessure qui semble assez impressionnante. Et en en sortant, des gens sont à sa porte, se déclarant policier et ayant des questions sur une personne disparue. Et hop! on revient au début de l'histoire qui va nous faire comprendre comment on a pu en arriver là. Ficelle ultra à la mode ces temps-ci, qui en devient d'ailleurs tellement banal. Néanmois, on est loin de se douter de la vraie nature de la visite de ces policiers au domicile du jeune homme, et l'annonce surprend d'ailleurs (même si en l'écoutant, on se dit "ha bah oui, forcément"). Finalement, on assiste à plein de rebondissements, un événement brutal assez curieux par rapport aux réactions des personnes concernées, et un final assez consensuel mais plutôt sympathique.
Rien à dire niveau photo, l'image est encore impeccable, et reflète également le contexte ultra friqué dans lequel évoluent les personnages, et la bande son est plutôt réussie. Du coté de la mise en scène, on évite très heureusement le larmoyant, souvent véhiculé par des musiques gonflantes mais ici absentes. Par contre, on s'étonnera de certains choix de plans (la caméra qui passe d'un protagoniste à l'autre avec un bel effet de mal de mer, ou une quantité de travellings, qui de temps en tant aurait pu être évités), mais il est à noter que le montage, gérant bien le rythme, rend le film agréable à suivre et si court. Enfin la tonne d'effet spéciaux, dont une scène totalement faite en images de synthèses (qui, si elle pas totalement réussie, rentre bien dans l'ambiance surréaliste de la scène en question), donnent parfois à rire, même si globalement, on peut saluer le travail des graphistes.
Bref, au final, un film qui vaut par son histoire plutôt bien écrite, son ambiance assez déjantée, et un casting plutôt bien trouvé, même si à part Jang Hyeok, d'ailleurs épatant, il n'y a pas vraiment de tête connue.