Not alone in the dark
A la recherche de la perle rare au beau milieu des interminables titres plus ou moins obscurs, le nombre de navets est incroyable. Plus incroyable est donc la découverte de cet authentique film de série B, pourtant pas du tout promu à aucun bon préjugé en vue de son pitch classique et des responsables dans l'ombre : Billy Chung à l réalisation et - incroyable !!! - WONG Jing une nouvelle associé à une énième production à sortir en 2005 à Hong Kong.
Honnêtement, le film est loin d'être bon; mais une fois la ridicule scène d'introduction (typique du cinéma de WONG) passée, la sombre suite recèle un excellent survival typique des années '80s comme il n'y en a de moins en moins.
Après donc une introduction lourdingue durant laquelle les acteurs cabotinent à n'en plus finir, Billy Chung revire soudainement de ton dès la surprenante intervention chirurgicale des yeux de Moon. Privée de vue, elle est donc d'autant plus livrée à la seule merci des trois braqueurs en fuite. Sans foi, ni lois, les trois hommes n'inspirent pas grande confiance et prouvent très vite leur violence et cruauté en expédiant la petite soeur Yan ad padrès. Parmi les trois, Roy Cheung se distingue d'ailleurs par un rôle bien féroce.
Livrée seule face aux détracteurs fous, alors qu'elle ne distingue que des formes floues, le combat de survie de Moon prend une tournure d'autant plus fascinante qu'elle est en perpétuel danger. Dommage seulement, que ses adversaires ne sont qu'au nombre de trois et que quelques gros raccourcis scénaristiques à la limite du ridicule nuisent à l'ensemble (un gros piège tendu aux tueurs, alors que Moon n'est censée rien voir; un bain encore tout moussant, alors que coulée des heures plus tôt, etc).
Jusque dans son dénouement, le ton reste résolument noir et désespéré; un aprti pris parfaitement assumé par Billy Chung, qui a dû sans doute faire des pieds et des mains pour s'imposer face aux gouailleries de son mentor producteur...
Et de rêver quel film aurait pu donner "Slim till dead", si seulement les deux hommes avaient adopté le même style...