Lamentable et pourtant tellement proche du cinéma glorieux de Chang Cheh par certains aspects.
Ce film n'a qu'un but: faire s'affronter à intervalles de 10 minutes de nouveaux protagonistes et de terminer les combats dans le traditionnel bain de sang chang chehien. Avec ce seul et unique but, Chang Cheh ne s'occupe tout simplement pas du reste, pas d'histoire donc ce qui n'est pas forcément rédhibitoire pour ce genre de film, mais surtout de grosses fautes techniques que ce soient des défauts de raccords ou des éléments de décors anachroniques. La seule chose qui rachète un peu le film sont donc évidemment les combats, à la fois du fait de leur variété et par le rythme qu'autorise la démarche cinématographique retenue. Regardez simplement le casting et vous comprendrez que Chang Cheh a invité là tous ceux qui lui ont été chers durant sa carrière. Donc malgré l'absence d'intensité dramatique et les déficits techniques du film, cet aspect a lui seul pourrait justifier de voir ce film.
Un autre intérêt est certainement de comprendre le cinéma de Chang Cheh à la lumière de sa fin de carrière. Ses derniers films apportent un éclairage rétrospective sur ses choix esthétiques et permet de remettre en partie en cause certains préjugés sur son cinéma certainement trop adulé par les uns et décrié par les autres. Cela dépasse le cadre de Shanghai 13, mais on peut aussi le voir comme un outil d'étude sur l'oeuvre de celui qui fût considérer comme un maître.
29 janvier 2006
par
jeffy
ZZZZZZZzzzzzz... ah la première demi heure est finie? Place au spectacle!
Dur dur d'assister ainsi à la déchéance d'un si grand cinéaste que Chang Cheh. Car malheureusement, "Shanghai 13" est certainement une des plus mauvaises réalisations de l'ogre de Hong Kong, dans laquelle les hors champs s'enchaînent au rythme de gros plans détestables dans des décors lamentables, le tout sur une musique exécrable!
On pourrait presque reprendre la chanson de billy ocean "baby, love really hurts without you". ça donnerait: "talent, cinema really hurts without you". Car "Shanghai 13" est filmé sans talent aucun, sans aucune étincelle de la part de son réalisateur qui fait le minimum syndical et ne se révèle même plus capable de recycler d'anciennes idées.
Néanmoins, tout comme la chanson sus-citée, ce film s'avère, passé la première demi-heure extrêmement pénible et ne présentant qu'un échange martial ridicule, très rythmé, enchaînant avec enthousiasme les combats et les exécutions sanglantes.
On frôle à ce titre plus la parodie que le film somme. Succession de scénettes mettant en valeur la plupart des acteurs phares de l'ogre, le récit est peu palpitant et n'est qu'une excuse pour justifier les changements de lieux et de personnages.
Peu importe, puisque les combats sont séparés de 5 minutes d'intervalles. Longs et très bien chorégraphiés, ils sont également variés, sans être particulièrement originaux. Et puis on a le plaisir de voir Wang Chun précéder Leung Ka-yan, relayé par un Andy Lau en forme (sa doublure aussi), suivi par David Chiang loin du ridicule de sa gloire chang chehienne, avant de laisser le plus gros morcau d'action à Ti Lung, comme toujours éclatant de charisme.
Le dvd étant de qualité pitoyable, autant prendre le vcd et commencer directement par le second afin de se concentrer uniquement sur les combats. "shanghai 13" n'est pas un bon film, mais sa seconde partie reste très divertissante. Oubliez qui réalise, oubliez que vous assistez à la fin d'un mythe et admirez les mandales voler.
Beaucoup d'action dans cette réalisation de Chang Cheh, de l'action de qualité certe, mais c'est bien la seule qualité que l'on y trouvera. En effet, on sent bien que le réalisateur était clairement fatigué et il ne ressort de sa réalisation rien de ce qui faisait jadis sa force. C'est donc très plat, et mis à part des acteurs martiaux qui se mettent dessus tout du long, il n'y a rien niveau scénario ou mise en scène qui n'apporte un relief au film. Du coup les acteurs ont beau se donner dans les joutes on ne ressent rien de cette profusion d'échange pied-poing, car vraiment il n'y a rien d'autre.