Mille et une pattes et nuits
"Kelabang Seribu" n'est finalement qu'un autre de ses (trop) nombreuses adaptations de komiks se passant dans des anciens temps indonésiens dans un univers très fortement inspiré de l'heroic-fantasy américaine…Oui, mais quand c'est Imam Tantowi, qui réalise et Barry Prima, qui fait jouer ses muscles, impossible de résister longtemps, surtout que c'et assurément l'une des meilleures réalisations du genre, sans grands temps morts et une fois de plus mis en scène avec une folle inventivité pour parer aux carences budgétaires. Cela commence donc – comme toujours – par le retour du héros dans son village natal détruit…sauf que lorsqu'il recueille les derniers mots du vieillard du coin, ce dernier va non pas rendre un dernier soupir, mais cracher des dizaines de mille-pattes, victime de magie noire…Et c'est parti pour une folle partie introductive, qui va ces bestioles s'immiscer dans tous les orifices et / ou creuser la chair de leurs pauvres victimes pour les bouffer de l'intérieur…
S'ensuit la seule partie un brin longuette du film, à base d'introductions des personnages inutiles (tellement ils sont caricaturaux et immédiatement identifiables), complots et trahisons avant la survoltée partie de l'initiation à la magie noire du vil Banaspati, soit Advent Bangun au mieux de sa forme.
L'autre légende du cinéma d'exploitation, véritable incarnation de chair et d'os d'un personnage de bande dessinée, il va vivre des folles aventures dans d'obscures cavernes, où il devra résister à la tentation de succubes, des chauve-souris mortels, des nains sauvages (!!) et autres créatures cauchemardesques…un délice pour tous les fans de l'heroic-fantasy…
La dernière partie, enfin, est un enchaînement de combats les plus fous, où les adversaires défaits se transforment en animaux et où le gore teinte progressivement l'écran en rouge, quand ce ne sont pas des effets spéciaux dignes du premier "Evil Dead", qui devraient joyeusement titiller l'estomac des spectateurs les plus fragiles.
Impossible de rester indifférent à ce joyeux foutoir totalement fauché, mais réalisé dans la joie et la bonne humeur d'honnêtes artisans, qui prenaient encore plaisir à divertir les foules.
