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les avis de Cinemasie

2 critiques: 2.62/5

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5 critiques: 3.35/5



Yann K 3.75 Premier film impressionnant de maîtrise
Ordell Robbie 1.5 Classicisme formel trop appliqué et scénario surlignant TOUT.
classer par notes | date | rédacteur    longueurs: toutes longueurs moyen et long seulement long seulement


Premier film impressionnant de maîtrise

Ancien assistant de Kiyoshi Kurosawa, Kunitoshi Manda réalise pour son premier film une œuvre qui n’a rien à voir avec les films de son mentor. Car Kunitoshi Manda s’est tout simplement rapproché du cinéma des grands ancêtres japonais Ozu et Naruse, ce qu’aucun autre n’avait fait. Un cinéma intimiste, « au ras du tatami », soucieux de la véracité des sentiments et cadré au millimètre. Kunitoshi Manda réalise de plus un travail sur la couleur magnifique, dans les tons ocres de l’automne. Seul défaut, un côté un peu figé, un cadre un peu vide ici ou là, des acteurs pas meilleurs que d’autres, mais bon, nous sommes là en présence d’un premier film, et il a déjà l’air d’une œuvre de maître arrivé à pleine maturité.

Autre exploit, le film ne tourne qu’autour de trois personnages, tous aussi solitaires et complexes. Même le personnage de Mitsuko, au début sympathique puisque elle est face à ce qui nous semble un salaud d’égoïste, devient critiquable à force de ne pas vouloir changer. Elle s’enferme dans son petit monde douillet et bride l’envie de changement de son petit ami, tout simplement parce qu’elle a peur de l’inconnu. Le petit voisin, lui aussi bien sympathique au début, devient pitoyable quand il va à la rencontre de l’ex de Mitsuko. Hiroshi est fasciné par la réussite d’Eiji, jusqu’à vouloir vivre comme lui, comme un bourgeois arrogant. Tout le film est construit sur des oppositions (toujours mouvantes) entre la modestie et l’ambition, mais aussi les hommes et les symboles sociaux : l’argent, les marques, l’entreprise a beaucoup d’importance dans le film. Il est ainsi fortement ancré dans son époque, tout en étant intemporel par son propos et son style.

Rappelons enfin le fabuleux travail du producteur du film, Takenori Sento (J-Works), qui a permis à ce petit film d’exister et grossi un CV impressionnant : il a fait Ring pour faire rentrer la thune, et pour la dépenser avec tous les risques, a misé sur : Suzaku, Eureka, Chloe (d’après L’Ecume des Jours de Boris Vian, présenté à Berlin cette année), H Story, Distance, et Desert Moon, pas vraiment des cartons assurés...



26 juin 2001
par Yann K


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