Des éclairs
Les vagabonds de Kanto, oeuvre bien nichée aux côtés des classiques du cinéastes que sont La jeunesse de la bête et Détective Bureau 2-3 compte parmi les pierres angulaires du nouveau style du cinéaste. A la fois oeuvre emblématique d'un nouveau style, d'une nouvelle marque de fabrique aussi bien stylistique que thématique, Les vagabonds de Kanto annonce déjà les bribes d'un cinéma pas comme les autres, d'une grande richesse visuelle et rebelle dans ses intentions de désacraliser les codes des yakuza et d'exploser les lignes d'un scénario très classique pour en faire un véritable tout. L'oeuvre en question est donc le vrai premier pas de Suzuki dans l'univers du film pop, bien qu'il faille attendre La Barrière de Chair pour que son auteur s'impose définitivement dans un registre qu'il maîtrise à la perfection : allier les bases solides du yakuzai-eiga traditionnel et le rendre davantage percutant par sa mise en forme éblouissante. Quoiqu'en y regardant de plus prêt, la folie visuelle du Vagabonds de Kanto n'intervient que dans sa dernière partie, son premier combat au sabre confrontant Katsura (impeccable Kobayashi Akira) à deux yakuza énervés.
Ce combat est un modèle du genre, aussi bref et brutal qu'un duel de western italien, déstructurant complètement l'arrière-plan lorsque les corps déjà morts cognent le mur (de simples parois en bois) pour laisser apparaître un fond uni couleur sang. L'esthétique très théâtrale et épurée à l'extrême annonce donc les futurs travaux du cinéaste, tout comme lorsque la neige s'abat sur nos héros après un carnage totalement jouissif. Suzuki explore aussi cette esthétique sixties où les interprètes en kimono dansent un twist (confrontation des valeurs du japon traditionnel et de l'américanisation), où les femmes ressemblent à de véritables poupées tirées à quatre épingles (trois écolières au visage d'ange) et où le sentimental joue un rôle prépondérant quant au sort réservé aux yakuza revanchards (Katsura et Fuyu). En définitif, Les vagabonds de Kanto est un "best of" du cinéma japonais des années 60 dans le registre du mélo, avant-gardiste dans la rage de ses gangsters (à la limite du chaos d'un Fukasaku) mais pêche de temps en temps par un rythme pas très bien négocié et d'un montage qui ne plaira définitivement pas à tout le monde.
PS: à noter la copie désastreuse projetée à la Maison de la culture du Japon.
Prémisses d'un style
L'intérêt de ces Vagabonds de Kanto, c'est avant tout d’être un Suzuki de transition, un de ceux où il n’avait pas encore fait fi des codes du ninkyo eiga. Le cinéaste ne dynamitait pas alors le yakuza eiga, il tentait juste d’y imposer sa marque tout en en respectant les conventions. On y trouve donc tout ce qu’on peut attendre d'un ninkyo : du combat à l’arme blanche, des scènes de paris, de la guerre entre clans, du dilemme entre désir individuel et la contrainte collective incarnée par le code d’honneur. Et bien sur de l'honneur, de la fidélité, de la trahison. La musique n’y est en outre pas productrice de décalage. Pourtant, on trouve ici et là des éléments déjà porteurs du fameux Suzuki style, avec moins de brio que dans les sommets à venir ceci dit. Les coupes imprévues sont y sont productrices de décalage. Certains personnages féminins à la fois fascinés par l’univers des yakuzas tout en s’en moquant de façon affectueuse amènent une distance ironique. Les ruptures de ton y sont aussi brutales que brillamment négociées : on y passe d'un passage à la limite de la parodie à un autre au style dramatique premier degré de façon subite. La photographie de certains passages donne aux décors une connotation surréaliste. Le caractère jamais conventionnel des cadrages y est porteur de décalage. Le grand angle y est utilisé de façon judicieuse et une scène de danse en kimono au son d'un twist annonce le gout du cinéaste pour les ambiances pop. Qu’est ce qui lui manque pour égaler les Suzuki suivants? Rayon ninkyos du maitre il lui manque l’intensité dramatique de la Vie d’un Tatoué. Il n’a pas non plus le coté délirant d'un Elégie de la Bagarre, la charge politique explosive de la Barrière de la Chair, la force mélodramatique d’un Histoire d’une Prostituée ou l’accomplissement artistique total de la Marque du Tueur. Pas encore assez extrême dans la direction artistique abordée, pas encore totalement suzukien. Mais déjà un ninkyo eiga corrrect où affleurent parfois les prémisses de la grandeur future.
Un proto-ninkyo d'un Suzuki qui se réveille
Le Ninkyo Eiga était le roi des années 60 et début 70.
Ken Takakura, Koji Tsuruta, Junko Fuji, Tomisaburo Wakayama étaient les Princes et Princesse de ce genre à la Toei.
À la Nikkatsu, l'autre spécialiste du Yakuza Eiga, le Ninkyo c'était Akira Kobayashi et Hideki Takahashi. Jo shishido en a fait, mais loui c,était surtout les costard et les guns. Meiko Kaji en fera plusieurs à la fin des années 60 avant de quitté lorsque la Nikkatsu se tournera vers le Pinku Eiga.
En 63, le genre en était encore à ses débuts.
La recette n'était pas encore éprouvé. Theatre of Life version TOEi sera le modèle qui sera calqué, copié, ect ect.. Mais en 63-64 on tentait encore, on experimentait, essyait, en un mot, ce n'était pas encore une formule immuable. de plus, les Ninkyo de la Nikkatsu ont toujours été moins porté sur la recette. Encore que certains éléments
type y soit toujours présent.
Donc qui dit Ninkyo s'attend à y voir des drame d,honneur, de morale, des confrontation Giri-Ninji, de la chevalerie, des scènes de jeux (cartes ou dés) et bien sur des combats de poignards et de sabres.
Mais comme je disais, en 63-64, certains Ninkyo ne contenaient pas tout ça. Le premier Theatre of Life contient tout ça, mais pas le deuxième par exemple.
De plus, les duel et les combats de sabres ne sont pas encore à coupé le souffle. Comme dans les Jidai-geki, ils sont brefs et rapides (et efficace). Alors que plus tard, ils seront long, sanglant, baroque, très chorégraphiés ect ect
Il en va de même pour Seijun Suzuki.
Il en fera 3 principaux. Kanto Wandering, Angry aves and Flower et One Generation Tattoo. Our Blood will not Forgive est un film contemporains avec baguarre, sabre, gun et n'importe quoi. Donc 3 princpaux Ninkyo.
Angry Waves est un films assez grandiose. reconstitution d'époque historique impresionnante (décord et costumes géniaux, historique tout en étant théatraux), avec des scènes de jeux de cartes, des drame, une bagurre de sabre générake et un duyel final réaliste et pas très palpitant.
One Generation Tatto réalisé en 65 est quand à lui plus social, réaliste avec un massacre chambaresque que je trouve extraordinaire.
Et Kanto Wandering, le film ici présent?
Comme je disais, on en était au début du genre. Donc ne pas s'attendre aux gros budget de Angry waves et l'émotion cathartique de One Generation Tattoo.
en fait, le film est un faux Ninkyo. Situé à l'époque moderne, les héros joue plutôt aux "ninkyodo". Kobayshi habillé en kimono avec insigne yakuza tranche un peu dans le Kanto moderne. Lui seul en fait corit au Ninkyodo. La chevalerie. Derniers représentant d'une époque révolue, il est même un peu ridicule.
Donc, ces chevaliers, sont présenté comme de grand enfants qui joue aux chevaliers. Au début, il sont encore naif. Un jeune homme crie de douleur lorsqu'il se fait tattoué, une jeune étudiante qui est fasciné par les yakuza tente de se prostitué maladroitement. En fait, elle et son souteneur font ça parce qu'ils sont supposé le faire. Mais ne réalise pas, qu'une fois le client trouvé, une fois à l'hotel, il doit y avoir.. de l'Action.
seul Kobayashi est un vrai dur.Mais avec son kimono, son attitude et sa balafre.Il semble plutôt être un Bakuto échappé d,Un film Ninkyo.
Comme je le mentionnais, la formule n'est pas encore au point. Donc ne pas s'attendre à une fin cathartique. Par contre, il a droit à une scène de jeux palpitante où Kobayashi se fait plumé par un tricheur d'experience (personnage dégoutant).
Il n'y a qu'une brève scène de sabre, mais elle est importante. Car c'est une des premières fois où Suzuki expérimente sa fameuse mise en scènes où la lumière, le décord participe àla narration. 2 gangsters viennent chercher baguarre à Kobayashi dans uen salle de jeux (les salles de jeux dans les maisons de yakzua sont constitué d'une grand nappe posé sur un genre de futon posé directement sur les tatamis, alors que les joueurs sont tout autour). L'un sort un couteau et l,Autre un grand sabre.
Kobayashi va checher son épée et sabre les deux villains.
Brefs, mais totue la thématique esthétique de Suzuki y est. Le premier gangster meurt instantanément, le deuxième agonise tout en marchant et tombe au fond du décord. Les murs tombent révélant derrière des murs d'un rouge sanglant. La couleur et le décord faisant donc partie de la narration. On retrouvera cette façon de faire à la fin de One Generation Tatto lorsque le jeune frère meurt, dans Story of a Prostitute lorsque l'amant de l'héroine refuse de partire et tout au long de Tokyo Drifter.
Ensuite Kobayashi se rend chez les yakuza. Il marche dans un studio noir alors que de la fausse neige tombe. Suzuki non seulement ne cache pas ce fait, mais fait tout pour que cela paraisse. On est dans un théatre et non dans la réalité. Ensuite Kobayashi rentre en trombe, tire avec un gun sur un yakuza et plante son sabre dans le bureau de l'Oyabun. Le tout baigné de lumière bleue. Ça s'arrête là, il ne massacre pas les méchants comme dans les futures Ninkyo. mais c'est de totue beauté.
À la fin un peu de drame y est introduit. Le jeune tattoué ne crie plus lorsqu'il se faire tattouer, il est maintenant un dur. La jeune fille est devenu une vraie prostitué cynique et le héro est séparé de celle qui l'aime... et bakuto tricheur, continu de tricher.
Film interessant pour 2 raisons. Voir l'évolution d,un genre imporant au Japon et l'évolution d'un réalisateur important (pour moi en tout cas).
mineur
a part la fameuse scene déjà mentionnée dans la critique de christian, kabuki style ;) et le personnage feminin qui mene les yakuzas par le bout du nez, un film vite oublié
pas facil
Film relativement pénible à regarder: histoire dur à suivre, pas encore d'effets de style à part la scène décrite par christian D, ensemble assez banal.
Film interessant seulement pour les fan de suzuki (tout le monde donc?) histoire de mieux appréhender sa filmographie, et son évolution surtout.