Excellente comédie au contenu très personnel
Tout comme Demi Haunted est un faux film de fantômes qui permet à Patrick Leung de livrer ses sentiments sur la situation du cinéma de Hong-Kong, Viva Erotica est une fausse comédie qui permet non pas à une seule mais à plusieurs personnes de donner leur avis sur plusieurs sujets. On tient ici un film finalement très riche et personnel, et qui touchera d'autant plus qu'on connaît bien l'industrie locale.
Connaître un minimum le ciné HK est en effet un sacré avantage. Car via les personnages, on sent bien que les acteurs / réalisateur parlent, et tentent de clarifier les choses. Derek Yee exprime son malaise, comment choisir en film d'auteur sans avenir commercial et film d'exploitation sans âme mais très rentable? Elvis Tsui et Hsu Chi, star des films de catégorie III, démontrent également que derrière les bimbos et les pervers du grand écran, il y a des personnes sensibles et des pères de famille. Et tous ensemble critiquent le règne de l'argent sur le cinéma de Hong-Kong, où les spectateurs sont principalement intéressés par des divertissements grossiers, où les producteurs fraternisent avec les triades. Bref, à tous les niveaux le film sent le message à peine voilé, le cri du coeur.
Et non content d'avoir un scénario malin et intéressant, le film bénéficie de qualités techniques indéniables. Derek Yee livre comme toujours une réalisation solide, et rend autant hommage au film érotique avec sa caméra qu'avec son scénario. Leslie Cheung est très convainquant en réalisateur frustré, Elvis Tsui est excellent dans ce qui est sûrement son propre rôle, de même que Hsu Chi qui n'hésite pas une dernière fois à se dénuder pour les besoins du film, mais sans négliger pour autant son jeu.
Au final, on tient ici une comédie certe pas vraiment hilarante, mais tout de même efficace, et surtout au propos fort intéressant et diablement bien intégré dans l'histoire. On peut regretter une conclusion un peu trop belle, mais il fallait bien ajouter une touche d'espoir dans un film autrement très critique. A voir donc, surtout pour les connaisseurs de l'histoire du cinéma local.
Provocateur
Sans être un très grand film, Viva Erotica mérite le détour. D'abord la vision de monde du cinéma que propose le film sans être originale est réellement vivante, l'interprétation de Lau Ching-Wan en réalisateur maudit est magnifique. La relation Leslie - Shu Qi reste un des pivots du film, symbolique de la relation d'attraction-répulsion réalisateur-actrice. et pour les moments un peu vide, car il y en a, il reste la plastique de Shu Qi qui peut justifer à elle seule la vision du film!
29 décembre 2003
par
jeffy
Ce film, qui possède plusieurs degrés de lecture et qui parfois, fait penser à "un film sans la film" à la manière de poupées russes est simplement une grande réussite. Un film intelligent, sensible et filmé avec un certain style. Le metrage est bourré de petits clins d'oeil au cinéma de HK qui réjouiront les spécialistes...A noter 2 caméos:
-Lau Ching-wan dans le role du réal Derek Yee (réal du "vrai" Viva Erotica)
-Anthony Wong dans le role de Wong Jing.
A noter pour les amateurs que la jolie Shu Qi montre deux de ses meilleurs atouts.
excellente petite comédie
pour résumer: le producteur d'un film softporn dir au réalisateur; "tu n'as pas besoin de faire de l'artistique comme WONG kar wai mais fais du commercial comme WONG jing". VIVA EROTICA se situe entre les deux, commercial car c'est une comédie classique dans le déroulement, les acteurs sont des têtes d'affiche (Leslie CHEUNG, shu QI, Karen MOK et même un caméo de Anthony WONG), certaines séquences sont à la limite de la parodie de comédie sentimentale, et arty de l'autre côté avec une esthétique WONG karwaienne (maginifique photo et superbe cadres/mouvements de caméra) et un humour fin (ou balourd d'ailleurs de temps à autres). Ceci est la grande force du film: toujours balancé entre deux chaises mais jamais le cul par terre.
l'autre atout majeur est l'interprétation quasi parfaite des acteurs, le seul hic se situant dans le fait que Shu QI commence (et finit ) le film en rôle d'actrice nunuche et comme par enchantement elle se transforme lors du tournage du film x en actrice assez talentueuse.
se rajoute à ça une critique amère du cinéma, du public, de l'industrie ...
VIVA EROTICA est une franche réussite même si ce genre de film n'a pas vocation à être un chef d'oeuvre. excellent divertissement, unique en son genre (quoiqie il y a des points communs dans THE RUNAWAY PISTOL), et jouissif pour les yeux.
Auteur ou Commercial ?
Profonde réflexion sur le monde du cinéma, le film fourmille de références, thèmes très personnels et pensées sur le cinéma HK actuel.
Mélangeant allégrement fiction et biographie (anécdotes personnelles, apparition de l'alter ego et même titre détournée de la propre filmo du réal [A Streetcar without wheels = Full Throttle]; éléments propres aux acteurs, comme le rôle de Shu Qi + son anécdote comme quoi elle serait issue d'une famille pauvre de Taïwan - ce qui est vrai, etc, etc, etc), Derek Yee arrive adroitement à brouiller les pistes et à réaliser un film au premier abord commercial (en tout cas vendu en tant que tel, les producteurs ayant annoncé lors de la sortie du film, comme quoi ce serait "du X avec des stars"...), mais on ne peut plus "arty".
Profonde attaque contre l'industrie cinématographique HK, Yee ne laisse passer aucune occasion pour égratiner producteurs (films sponsorisés par des triades plus soucieux de rentabilité que de qualité), mais également le peu d'ouverture d'un public HK uniquement conquis par le sensationnalisme ou les block busters, sans parler du marché des VCD pirates.
Le personnage de Leslie Cheung (au jeu d'acteur brillant) représente largement Derek Yee, qui extériorise encore d'avantage ses reflexions en intégrant également au récit son "alter ego", qui n'aura de reconnaissance qu'en se suicidant en cherchant à courir plus vite que des jeunes cinéastes en herbe. Etonnante redondance d'ailleurs que la multiple représentation de la jeunesse dans ce film : soit des jeunes, dédaignant le cinéma d'art et essai (à la sortie de la projection de "A streetcar..." et ne jurant que par "A Chinese Torture Chamber"...) ou filmant fébrilement en Super 8 des scènes dans la rue...
D'avantage encore, que la réflexion sur la place de l'art et essai dans le cinéma actuel (et d'ailleurs plus particulièrement dans le ciné HK, où le cinéma d'art a beaucoup de mal à exister et n'est re-présenté que par de très rares réals comme Fruit Chan ou Wong Kar-Wai...), je dois avoué m'être totalement identifié aux problèmes du tournage en lui-même.
J'ai vu le film en sortant d'une journée de tournage éprouvante d'un film vidéo, que je cherche à réaliser depuis bientôt deux ans. Ne pouvant tourner que les week-ends (et encore...), le projet est et sera de très longue haleine. J'en apprends à chaque nouvelle journée de tournage et le nombre de contraintes et de problèmes est illimité.
Donner vie à ses propres visions, tout en soudant une équipe, communiquer avec les acteurs et mèner une vie affective à côté (en plus d'un travail exigeant pour gagner de l'argent pour pouvoir financer le film) n'est vraiement pas chose facile... et c'est également de cela que parle le film de Yee : le personnage de Leslie Cheung doit apprendre à exprimer pleinement ses visions en dépit de toutes les contraintes. Une fois ce cap apssé, il apprend à être à l'écoute de son équipe, les découvrir en tant que technicien et en tant que homme (la scène avec le chef-op pourrait s'inspirer de bien de tournages réels). Enfin, le travail avec les acteurs demande également bien plus d'éxigeance que de simples feuilles de scénarios lues en toute hâte. De ma propore expérience, je ne puis que recommander aux acteurs - surtout amateurs - que de faire connaissance entre eux-mêmes; l'image que lon veut se donner et que l'on donne aux autres et bien loin de toute réalité (voire la brute Elvis Tsui au tournage, puis en famille - un ton simple, mais très juste).
Quant à la vie affective, il faut vraiement beaucoup, beaucoup de compréhension de la part du conjoint pour mèner un projet ciné jusqu'au bout, surtout lorsque l'autre n'est pas du tout dans ce milieu.
Le film mériterait d'être analysé en profondeur. Très, très riche, il constitue pour moi l'un des meilleurs témoignages sur la réalisation d'un film jamais réalisés; en revanche, que pour un public plus large, il soit assez difficile d'accès. Restant tout de même une comédie assez plaisante à regarder, je pense que beaucoup de détails échapperont au plus grand public (sans le dénier, bien entendu !!).
Un petit grand film !
King Of Pornography.
Derek Yee, le chantre de l'auteurisme de masse, réalisateur de l'excellent "C'est La Vie Mon Chéri", met en scène Leslie Cheung dans le rôle d'un réalisateur tiraillé entre son envie de bien faire et la terrible réalité des besoins d'une production désintéressée, avec ce film fait comme une étude de moeurs aux limites de la parodie avec des instants de pure comédie, il met en avant les doutes d'un homme qui essaie de mettre en avant ses qualités d'artistes dans un produit de commande pour lequel il ne possède aucun pouvoir de décision.Malgré quelques longueurs, le réalisateur met en avant le quotidien d'artistes "ratés" qui tentent de donner un intérêt à leur profession, la scène onirique montrant le suicide du réalisateur Derek Yee interprété par Lau Ching-Wan est magnifique, les interprètes sont très touchants, notamment l'excellent Elvis Tsui qui marque toujours fortement les films dans lesquels il joue, dans le rôle d'un acteur de film porno et la jolie Shu Qi qui s'auto-parodie avec réussite et dévoile l'espace de quelques scènes, certains de ses charmes cachés...
alors : c'est l'histoire d'un mec qui voudrait être un grand réalisateur, hélas, trois fois hélas, la seule proposition qu'il reçoive est de tourner un film érotique...
ce film qui m'a tout de même assez profondément ennuyé essaie d'être tour à tour un réfléxion sur le milieu des cinéaste et une pseudo-comédie grivoise.
CEla nous vaudra 2 scènes, dont une avec Lau ching wan, excellent, sur la fragilité de la célébrité et une autre avec anthony wong sur les difficultés de ce métier et de ce milieu EXCELLENTES. et c'est tout!
les atermoiement de leslie cheung qui veut s'imposer comme un grand réalisateur avec un film catégorie III sans scénario, où doit jouer la petite amie (encore Shu qi en ravissante potiche qui doit jouer une très mauvaise actrise) du producteur (patron maffieu) ne sont pas convaincants...et intéressants.
a souligner : l'excellente (une fois encore!) et brève interprétation de karen mok.