LST
Il y a des critiques et des critiques…Celles, où l'on tente de s'adapter aux "règles" généralement en vigueur, où l'on détaille tout à la 3e personne, en tentant de prendre un recul nécessaire pour tenter de laisser à chacun le loisir de se faire sa propre opinion…
Et puis il y a celles, où l'on a davantage l'envie de donner de sa propre personne, pour le meilleur ou pour le pire…
Tel est mon cas pour cette critique du "Warrior & the wolf".
Remise dans son contexte: courant de salle en salle pour ratisser le plus large possible au dernier Marché du Film de Berlin, je me fais une joie de découvrir à mi-parcours et très tôt le matin, un film, qui m'échappe depuis plusieurs mois (et marchés de films): "The warrior & the wolf", un titre, qui m'a au moins autant fasciné que sa bande-annonce, mais que je n'avais jamais approfondi plus que ça, ne connaissant donc rien ni au pitch, ni au casting, ni au réalisateur derrière tout cela. Manquant le générique de début, je découvre rapidement des visages connus, Jo Odagiri, qui semble se faire une spécialité des projets pan-asiatiques et la belle Maggie Q, que j'ai rapidement loisir de découvrir sous toutes ses courbes et coutures, puisqu'elle se fait…violer pendant le gros du métrage. Il y a pire…à l'écran, j'etends et c'est sûrement l'une des raisons pour lesquelles je ne suis pas sorti plus tôt de la salle…Celle-là et cette curieuse fascination hypnotique, qu'envoûte rapidement le spectateur, charmé par la beauté des images, mais dégoûté par la nullité de l'ensemble…
Enfin tout ça pour dire, que je ne savais absolument pas, qui en était le réalisateur, mais que je me suis fait la réflexion: "Le dernier, qui m'avait ennuyé A CE POINT, c'était Tian Zhuang Zhuang" – je vous le donne dans le mille: c'est bien lui à la réalisation !!!
De manière plus pondéré, on ne sait par quel miracle, Tian a donc réussi à convaincre des financiers à investir BEAUCOUP de sous dans cette curiuese œuvre, qui transcende à la fois le cinéma d'art & essai et le cinéma commercial…Un projet franchement fascinant, qui aurait même pu donner quelque chose d'extraordinaire, si seulmeent on avait refilé le bébé à quelqu'un de CAPABLE.
L'histoire – adaptée d'une courte nouvelle d'Inoue "Death of a tea master" Yasushi – est franchement simpliste, mais aurait pu donner lieu à une superbe allégorie de la bêtise de la guerre ET le côté obscur du sexe, deux sujets, qui peuvent transformer des hommes en véritables bêtes sauvages…Quelque part, ces thèmes sont évidemment abordés avec ce guerrier, qui va finir par se transformer en loup…mais la lourdeur de l'ensemble et le manque total d'implication ne rend le message pas du tout évident…Odagiri passe donc tellement de temps à violer Maggie Q, que cela en devient – j'en ai presque honte de le dire – tout simplement ri-si-ble…Voilà. Sinon, on a droit à des paysages de carte postale, franchement des images époustouflantes de superbes paysages chinois…Des dizaines de plans de la pleine lune, des guerriers au repos, en mouvement, à résister à une tempête de sable du plus bel effet CGI (vraiment très réussi); des plans de loups – en vrai et en CGI et…du temps qui passe.
Tian ne maîtrise absolument rien, depuis le doublage catastrophique de ses deux personnages principaux en mandarin jusqu'à l'utilisation absolument catastrophique des flashbacks, qui rendent l'intrigue inutilement confuse – et surtout POUR RIEN en vue du développement et de la fin de l'histoire. Une catastrophe !!!