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Yokohama Underworld: The Machine-Gun Dragon

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drélium 3 Sympa mais mineur.
Ordell Robbie 1 Les grandes années gangstériennes de la TOEI sont bien loin...
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Sympa mais mineur.

Chant du cygne du filon de l'exploitation yakuza (comme le dit très bien je ne sais plus qui ;)), Machine gun dragon est tout à fait typique des excès du genre mafieux et rappelle même pas mal de références US comme un certain "Mitraillette Kelly" de Mr "Bis" Roger Corman par exemple, avec un scénario plus ou moins accessoire largement vu ailleurs mais correctement tenu grâce à la relation entre Sugawara et sa mère notamment, puis son lien ambivalent avec une jolie jeune femme, deux relations qui mènent à quelques passages plus originaux et vers un final bien sympathique dans sa façon d'aller direct au but. Aiko Mimasu est très convaincante en mère poule gangster tout comme Kunie Tanaka et sa trogne pas possible qui lance quelques regards marquants dans son rôle de compagnon de prison mystérieux. Je ne serais pas aussi gentil avec le grand Bunta Sugawara mis ici à l'honneur. Certes, il est branché sur 220 et aligne les costumes impayables, les attitudes supacool et les moments plus subtils avec une classe certaine mais franchement, il cabotine à mort. Tirages de langue de perplexité, grincements de dents, sourcils intenables, tristesse outrancière, il est tout de même très caricatural même si ça colle au rôle in fine. Il met le paquet, c'est déjà ça, mais en fait clairement trop.

Côté mise en scène, Suzuki et Fukasaku sont encore loin, très loin même. Le travail esthétique ne vaut pour ainsi dire que pour les costumes 70's et les cadrages bien penchés et malgré une belle brochette de méchants patibulaires, le côté viscéral d'un Fukasaku a bien du mal à voir le jour entre les excès de faciès de Sugawara, des passages qui font bien marrer (Monsieur machine gun, cigare au bec, chapeau et cols pelle à tarte joue le caïd et dit bonjour à sa bande de jeunes motards fous en les tabassant... coool) et des scènes d'action super mal foutues, mouahah. Oui, non, là les scènes d'action c'est du super risible, mannequins en mousse écrabouillés par une bagnole ou jetés du haut d'un immeuble, cuts barbares, roulades à terre bien pataudes, tabassage à la japonaise (*), combat de lames entre un gweilo black et un jeune voyou ridiculement mal mis en scène, etc. Il reste quand même un caméo de Sonny Chiba qui distribue trois kicks de karaté bien tendus (il kick pas mal d'ailleurs ;)).

Enfin, tout cela fait partie du trip, résolument bis quand même, et l'énergie et la diversité des situations (braquage, mère poule, tabassage, motos, passage en prison, carrière, gweilos mafieux, jeune fille en fleur, joli hôtel enneigé à Ozu, etc) font bonne oeuvre pour l'amateur. Machine Gun Dragon reste un petit moment d'exploitation sympa, pas franchement original mais excessif, qui manque malheureusement de style et de teneur pour mieux accompagner ses débordements et son scénario sans grande surprise qui réserve malgré tout quelques bons moments, notamment le passage en prison, le passage enneigé à Ozu et le final elliptique à souhait. Malheureusement, Bunta Sugawara qui mitraille joyeusement, c'est juste au début et au final... Déception. : (

(*) J'en profite pour mettre le doigt sur la façon qu'ont les japonais de se tabasser dans les Yakuza Eigas 70's, voir même dans les chambaras d'exploitation par extension, cette façon de s'exciter sans arrêt, de se mettre des pins dans le chaos et le désordre le plus total, de se battre comme des chiffonniers, de courir en grappe, de taper à 98% à côté de la cible, de sauter, de rouler, d'agiter les bras en s'égosillant comme des chiens enragés pour crédibiliser la férocité du moment, une façon de filmer et d'interpréter la bagarre vraiment très particulière et propre au cinéma nippon 70's. Une chose est sûre, l'action old school nippone est radicalement différente de l'action oldschool HK bien plus posée, organisée, mais aussi, plus lente peut-être, et moins réaliste sûrement.

04 novembre 2005
par drélium


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